COUP DE BALAI : RAPPEL HISTORIQUE !
08/04/2013
L’emploi par Jean-Luc Mélenchon de l’expression « coup de balai » fait débat à gauche. C’est une expression qui a pourtant été couramment employée contre la droite, mais qui est, quand elle est appliquée aux socialistes, jugée par certains radicale et manquant de fond.
"L'idée du coup de balai n'est pour moi ni la bonne expression, ni la bonne orientation" disait ce weekend Pierre Laurent. Critique renouvelée avec plus de vigueur encore ce lundi matin par André Chassaigne. Gênés aux entournures par la dureté du ton du co-président du PG, le PCF préfère parler du fond. "Le message que nous devons envoyer est un message de fond sur le programme du gouvernement et pas quelque chose qui peut être mal interprété".
Pourtant le « coup de balai » est une expression couramment employée à gauche. Un lecteur attentif, Claude Testanière, qui nous propose quelques exemples. Le 18 Fructidor (4 septembre) 1797, le directoire estime qu’un «coup de balai» est indispensable contre royalistes. Auguste Blanqui a lui-même utilisé cette expression dans son journal Le Père Peinard, fondé en 1880 : « Lorsque viendra par conséquent le grand coup de balai ? ». Claude Testanière défend ici l’usage de l’expression « coup de balai » comme intervention populaire pour demander la révocation d’élus.
De manière plus encore plus évidente, il y a ces deux affiches. Celle, célèbre, de l’artiste russe Victor Déni en 1920 représentant Vladimir Illitch Lénine balayant le monde des banquiers et des rois. Ou encore celle datée de 1932, où la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) réclamait à son tour un « coup de balai ».
Du balai à la VIè République
« Du balai ! Place au Peuple ! Passons à la 6e République ! Voilà quelques uns de nos slogans. Plus personne ne peut nier que nous sommes désormais en pleine crise de régime d’une ampleur sans précédent » écrit Alexis Corbière, du PG, sur son blog. L’appel à la VIème République restera peut-être plus fédérateur. C’est en tous cas plutôt à ce mot d’ordre qu’Eva Joly et des militants écologistes se joindront à la marche du 5 mai.
Moins étonnant, le ministre Benoît Hamon condamne aussi l’emploi du terme : "La gauche doit être collective (...) appeler à une manifestation coup de balai contre la gauche, ça rompt avec toutes les traditions, toute l'histoire de la gauche".
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