LES BONS MOTS DE L'HISTOIRE / AMBROISE CROIZAT
27/05/2023
LES BONS MOTS DE L'HISTOIRE : AMBROISE CROIZAT « JAMAIS NOUS NE TOLERERONS QUE SOIT RENIE UN SEUL DES AVANTAGES DE LA SECURITE SOCIALE, NOUS DEFENDRONS A EN MOURIR ET AVEC LA DERNIERE ENERGIE, CETTE LOI HUMAINE ET DE PROGRES »
Ambroise Croizat, surnommé le ministre des travailleurs son nom est rattaché aux grandes lois relatives à la Sécurité Sociale. Epuisé par son incarcération pendant la seconde guerre mondiale en particulier dans le bagne d'Alger, et le travail considérable qu'il réalisa en deux ans comme ministre de la libération pour créer la Sécurité Sociale il prononça cette phrase lors de son dernier discours à l'Assemblée Nationale, le 24 octobre 1950 quelques semaines à peine avant sa mort à l'âge de 50 ans.
Avant l’ère industrielle, seule une minorité de travailleurs bénéficie d’un système de retraite, comme les marins (dès le XVIIe siècle) et les militaires. Au fil du XIXe siècle, alors que l’industrie a besoin de bras, des mesures sont créées dans certaines branches par les employeurs, les organisations ouvrières et l’État. Mais il faudra vraiment attendre 1945 pour que soient posées les bases du système actuel : régime général et retraites par répartition. En pleine guerre mondiale, en 1943, le Conseil National de la Résistance dans son programme les Jours Heureux avait fixé cette perspective.
Ambroise Croizat né en 1901 en Savoie, il est issu d’une famille d’ouvriers de la métallurgie et suit les traces de son père qui, en 1906, avait lancé une grève pour l’obtention d’une protection sociale. Il commence à travailler à l’âge de 13 ans, devient militant syndical puis député du Parti communiste à l’époque du Front populaire. Arrêté et emprisonné pendant la Seconde Guerre mondiale, Ambroise Croizat rejoint le gouvernement à la Libération, au poste de ministre du Travail entre novembre 1945 et mai 1947.
Avec son équipe et l’appui des organisations ouvrières, il met en oeuvre quelques-unes des plus importants acquis sociaux du XXe siècle : la Sécu, la médecine du travail, les allocations familiales, les comités d’entreprise, la formation professionnelle et bien sûr le système de retraites solidaires par répartition. Mais plutôt que d’acquis, Ambroise Croizat préférait que l’on parle de « conquis sociaux », parce que le combat fut rude et que rien n’est jamais gagné.
Le 17 février 1951, une foule immense estimé à un million de personnes descend dans la rue pour accompagner son cortège funéraire jusqu’au cimetière du Père-Lachaise. C’est un héros du peuple, l’homme qui au sortir de la Seconde Guerre mondiale, devenu ministre, s’est battu pour inventer et instituer le système de Sécurité sociale moderne.
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