La Bataille de Madrid, lutte contre l'oubli (08/11/2014)
78 ans avant la bataille de Madrid, des secteurs républicains espagnols continuent de regarder le passage avec un mélange de vénération du point de vue historique adressée aux soldats tombés et la motivation pour demander une reconnaissance qui n'arrive encore.
Alors que des milliers de symboles de la période de la dictature de Francisco Franco (1936-1975) restent visibles, on estime que des milliers de morts républicains sont encore enterrés dans les tombeaux collectifs.
Le recensement du juge de l'audience nationale Baltasar Garzón, a été chiffré en 114 mille 266 fusillés, disparus et enterrés dans des fosses communes, même si d'autres historiens estiment que le nombre des victimes pourrait dépasser les 130 mille.
Face à l’asymétrie historique régnante, des faits comme la bataille de Madrid manquent toujours de reconnaissance officielle.
Après le coup d’État de Franco, Madrid est resté sous la domination de la 2ème République espagnole en devenant l'objet des putschistes appuyés par des troupes de l'Allemagne nazie.
Durant la défense de la capitale espagnole la 11ème brigade internationale a été composée par des volontaires de 54 pays se ralliant aux Républicains espagnols dans la tentative de mettre un frein au fascisme.
A cette bataille se sont ralliés des Latino-américains comportant la Brigade internationale et ont combattu à Madrid aussi bien que dans d'autres régions du pays.
Quelques historiens estiment en deux mille 500 le nombre de latino-américains soutenant les républicains lors de la Guerre civile, dont mille 412 Cubains, 650 Argentins et 40 Brésiliens, outre les Mexicains, les habitants d'Amérique centrale et des Caraïbes.
Theo Franco, un Français participant à la Bataille de Madrid, a raconté l'expérience de la première action de guerre à laquelle il a pris part.
«C'était un combat terrible, ...Je crois que ceci ressemblait à ce qui a dû être Stalingrad. En outre, les avions allemands de la Légion Cóndor nous écrasaient avec leurs bombes, alors que les troupes du général Juan) Yagüe nous attaquaient par terre».
.Expression du déséquilibre historique vécu en Espagne, ce n'était qu'à la pression populaire d'empêcher en mars à Burgos l'ouverture d'une exposition dédiée au général Yagüe, baptisé «le boucher de Badajoz». Et cela en raison de la répression dechaînée suite à la prise par ses troupes de cette ville d'Extremadura faisant environ quatre mille victimes.
Dans une tentative de remplir le vide, on a diffusé récemment l'apparition d'une application pour téléphones portables nommée «La bataille de Madrid», lancée par David Pallol, permettant de connaître la défense de la capitale en novembre 1936.
La ville de Madrid a été massacrée pendant trente mois dans la Guerre civile par les franquistes et a résisté avec la volonté de ses habitants, mais les Madrilènes ne le savent presque pas. Le 2 mai on commémore la résistance face aux Français, mais on oublie que la ville a résisté l'avancement des troupes fascistes, a affirmé le quotidien public Pallol, dont l'initiative s'ajoute à la tentative d'empêcher que l'oubli s'empare définitivement d' une geste historique espagnole.
*Correspondant de Prensa Latina en Espagne, par Miguel Lozano
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