08/03/2014
L'ORIGINE DU 08 MARS JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME !
Il y a la discussion sur le moment où la date du 8 mars a été fixée et quel était l’organisme qui l’a fixée.Etait-ce la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes, à partir d’une proposition de Clara< Zetkin en 1910 ?
Ou bien s’agit il d’une résolution de la Troisième Internationale en 1919 ?
Les recherches historiques récentes suggèrent qu’effectivement, il y ait eu un incendie dans l’usine «Triangle Shirtwaist Company», où de nombreuses femmes ont trouvé la mort, surtout des jeunes filles d’immigrants, âgées entre 17 et 24 ans (1).
Ce n’était toutefois pas le 8 mars 1908, mais le 25 mars 1911. Et une manifestation sévèrement réprimée a eu lieu, non pas le 8 mars 1857 ni le 8 mars 1908, mais le 27 septembre 1909, lorsque les employé(e)s du syndicat du textile ont fait une grève de treize semaines demandant de meilleures conditions de travail.
Il ne fait aucun doute que les 26 et 27 août 1910 à Copenhague a eu lieu la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes, qui a adopté la proposition de la dirigeante allemande Clara Zetkin d’établir une journée internationale de la femme. Mais cette résolution n’a pas fixé de date.
La première célébration de la Journée internationale de la femme a donc eu lieu le 19 mars 1911 en Autriche, en Allemagne, au Danemark et en Suède.
Et les premières années, la Journée internationale de la femme était célébrée à des dates différentes selon les pays. Ce n’est qu’en 1914 que, sur proposition des femmes allemandes, la Journée internationale de la femme a été célébrée le 8 mars en Allemagne, en Suède et en Russie.
Et le 8 mars 1917 (le 23 février selon l’ancien calendrier) des travailleuses russes se sont mobilisées en quête de nourriture, ce qui a mis en route le processus révolutionnaire qui aboutirait en octobre de la même année à la conquête du pouvoir par les travailleurs dirigés par le parti bolchevik. Depuis lors, la date du 8 mars a été adoptée pour célébrer la Journée internationale de la femme dans tous les pays.
Sources Le Courrier International.
(1) L’incendie de l'usine Triangle Shirtwaist le 25 mars 1911 à New York est l'une des catastrophes industrielles les plus meurtrières de l'histoire de la ville.
L'incendie a causé la mort de 146 travailleuses de l'usine de confection et provoqué 71 blessées, essentiellement des femmes originaires du sud de l’Italie ou d'ascendance juive européenne. Elles moururent par asphyxie, brûlées vives ou par défenestration. Les gérants avaient fermé les portes de la cage d'escalier et les sorties.
L'onde de choc sociale occasionnée par la catastrophe a suscité directement ou indirectement l'émergence de la plus grande œuvre législative à caractère social de l'histoire new-yorkaise et américaine en général, s'agissant notamment de l'amélioration des normes de sécurité dans les usines.
L'usine Triangle Shirtwaist était situé dans l’Asch Building, maintenant connu sous le nom de Brown Building of Science, un bâtiment lié à l'université de New York. Il a été désigné en tant que National Historic Landmark.
Sources Wikipédia
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06/03/2014
Peintures et parcours d’André Fougeron
La Piscine, à Roubaix, consacre une importante exposition au peintre. De la guerre d’Espagne au pays des mines, il se confronta à la réalité sociale et le paya.
L’importante exposition consacrée à André Fougeron à la Piscine, à Roubaix, est sans aucun doute l’une des plus intéressantes du moment. D’abord en donnant à voir le parcours et les œuvres réelles d’un peintre aujourd’hui méconnu, ensuite par les questions qu’elle amène, aussi bien sur les notions d’engagement et de réalisme que sur les enjeux esthétiques et politiques des années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, et particulièrement au sein et autour du Parti communiste, dont il faut rappeler qu’il pesait alors un quart des voix dans le pays. Né en 1913, ouvrier métallurgiste, Fougeron commence à peindre dans les années 1930, inspiré en particulier par la guerre d’Espagne. Il adhère au PCF en 1938. Résistant, il crée le Front national des arts et sera par la suite de tous les combats progressistes en France, toujours aux côtés du PCF.
En peinture, son parti pris est clair. « Le problème essentiel en art est celui de l’affrontement avec la réalité sociale », dira-t-il encore sur le tard, en 1982. Cette position ne peut être caricaturée. Car en réalité, elle traverse l’histoire de la peinture et les œuvres de Jacques Callot, de Goya, de Delacroix même, des expressionnistes allemands, Otto Dix ou Georg Grosz en témoignent. Pourtant, directeur de la Piscine, Bruno Gaudichon relève avec pertinence que la place paradoxale de Fougeron est « celle d’un peintre d’images tout autant que celle d’un peintre sans images ».
Peintre d’images. Si dans ses débuts il cherche du côté de Matisse et de Picasso, mais aussi de l’expressionnisme, il s’inscrit dans les années 1950, avec la série le Pays des mines, avec des toiles comme les Parisiennes au marché, dans une veine réaliste tournée vers la représentation du peuple, des travailleurs. Il évoluera par la suite, sans se départir de son attachement aux réalités sociales vers une manière proche de la figuration narrative des années 1970-1980 (Rancillac, Télémaque, Fromanger, Cueco…).
Un grand témoin de l’Histoire du XXe siècle
Mais s’il est un peintre sans images, c’est aussi qu’il y a une légende noire de Fougeron pas tout à fait infondée. Si Picasso fut, dans l’après-guerre, l’immense peintre « venu au communisme comme on va à la fontaine », Fougeron est en fait le peintre préféré d’une partie de la direction communiste, autour d’Auguste Lecœur, qui le voit plus proche alors d’un réalisme militant.
À la mort de Staline, la publication à la une des Lettres françaises, dirigées par Aragon, de son portrait par Picasso donne lieu à une violente campagne de critiques largement suscitées par la direction du PCF en l’absence de Thorez, alors soigné à Moscou. Fougeron y prend part avec une lettre qui ne l’honore pas et qu’il regrettera par la suite. Thorez dès son retour de Moscou sifflera la fin de la récréation en rendant visite à Picasso mais, pour l’histoire, le costume de Fougeron est taillé. Il nous faut aujourd’hui le regarder, en toute sincérité, en tant que peintre – et, là, les avis sont partagés – et comme un grand témoin de l’Histoire du XXe siècle, de ses conflits, ses impasses et ses espoirs.
Jusqu’au 18 mai.
19:02 Publié dans Culture, Espagne, Guerre, Peinture, Résistance, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, exposition, jacques callot, andré fougeron, georg grosz, auguste lecoeur | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |
01/03/2014
L'histoire extraordinaire d'Esteban "El Rojo", 103 ans!
Les chroniques de Jean Ortiz. Portrait de ce républicain espagnol, arrêté en France par les Allemands en 1940 et déporté à Mauthausen.
Esteban "El Rojo", de Toledo aux Corbières et : 103 ans ! "Et toute sa tête!"
Esteban n'est pas né pour être martyr ni pour porter la couronne. San Esteban fut l'un des premiers martyrs chrétiens pour être allé contre la religion officielle de l'époque. Esteban Pérez a 103 ans, et il paye toujours ses timbres désormais au PCF, après le PCE. Il est né à Portillo de Toledo, le 26 décembre 1910. Il a passé sa vie aller à l'encontre des puissants, des exploiteurs, des fascistes.
Après cette vie "de película", il passe une retraite bouillonnante à Monséret dans l'Aude, dans les Corbières que chante si bien Claude Marti. Au mur du salon: le portrait de "la Pasionaria". Histoire d'une passion. Esteban naît dans une famille d'ouvriers agricoles miséreux. Pour survivre, le père braconne, et vit dans la montagne. Il ne rentre que pour vendre le gibier. La famille part ensuite pour Madrid, le baluchon à l'épaule, en quête de pitance plus substantielle. Le petit Esteban y devient vendeur de rue: tresses d'ail, billets de tombola pour le "petit train de la "suerte", etc. L'école, dit-il, "je n'ai jamais su par où on y entrait".
Douceur même
Esteban est la douceur même. Ce Républicain espagnol a acquis en travaillant à Billancourt un pittoresque accent métissé de titi parisiol. Il se déplace avec parcimonie, des gestes calmes, la nuque dégarnie, avec la sérénité de ceux qui sont en accord avec eux-mêmes.
Lorsque les militaires fascistes se soulèvent, en juillet 1936, il s'engage à Madrid dans une "Brigade de surveillance" destinée à connaître les faits et gestes de l'ennemi. Puis, il se retrouve intégré à la légendaire 15ème Brigade Internationale (anglo-saxonne) : 4 bataillons internationaux et 2 espagnols, avec quelques combattants français et belges dans le "bataillon 6 février" (dont le commandant Gabriel Fort, père de l'ami José).
Mort de faim
"Docteur ès tranchées". Sa femme reste seule, et son fils meurt de faim en 1941, à 4 ans, alors que le père est au front. Blessé à Teruel, il redoublera d'ardeur jusqu'au passage de l'Ebre en août 1938. Il le traverse deux fois. Ensuite, c'est l'itinéraire de la défaite, la "Retirada", le passage en France par la Junquera le 6 février 1939.
Sur le front de Madrid, il a connu la Pasionaria, et s'est même tatoué un portrait de Dolores sur l'avant bras. Et il en est fier. Il a adhéré au PCE en 1935, et depuis, il n'a jamais changé de carte. Parcours de camp en camp: Barcarès, Saint Cyprien, Argelès, la géographie du mépris et de la relégation. Il en sort par le biais de la 17ème Compagnie de Travailleurs Etrangers, expédié dans le nord pour édifier l'illusoire ligne Maginot.
Matricule 5042 à Mauthausen
Le 4 mai 1940, il tombe aux mains des Allemands à Dunkerque et devient un prisonnier de guerre "apatride" car le gouvernement franquiste ne reconnaît pas les exilés. Franco a même demandé que ce terme soit supprimé du dictionnaire de la Real Academia. Le 31 décembre 1940: Mauthausen. Il devient le matricule 5042, au cœur de l'inhumain, de l'indicible. Il fut sauvé par un médecin tchèque. Emmuré plusieurs jours dans une cellule, c'est à nouveau un gardien thèque qui lui porte secours.
Tout au long de ces années d'espoir, de combats titanesques, de cauchemars, il écrit , lui l'illettré, des poèmes à sa femme Maria. Le camp central est libéré par les détenus décharnés le 5 mai 1945. On connaît le rôle qu'y jouèrent les Républicains espagnols, dont plusieurs milliers périrent dans cet univers cauchemardesque.
- Deux de ses poèmes:
15:14 Publié dans Espagne, Libération, Occupation, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 2ème guerre mondiale, déportation, jean ortiz, guerre d'espagne, chroniques vénézuéliennes, mauthausen | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |