31/08/2013
George SAND : "Ma profession est la liberté"
Sand Amandine Lucie Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George femme de lettres française née à Paris le 1er juillet 1804 et décédée à Nohant le 8 juin 1876.
Oeuvres principales : La Mare au diable (1846), François le Champi (1847-1848), La Petite Fadette (1849), Les Maîtres sonneurs (1853),....
Fille d'un officier de l'Empire, arrière-petite-fille du maréchal de Saxe, Aurore Dupin fut élevée par sa grand-mère dans la propriété familiale de Nohant (Berry).
Mariée à dix-huit ans au baron Dudevant, elle aura de lui deux enfants, mais le quittera en 1831 pour s'installer à Paris et mener une vie libre et indépendante. Elle côtoie les milieux littéraires et fait scandale par sa prétention à gagner sa vie en écrivant, et par ses liaisons successives, notamment avec Jules Sandeau (qui lui inspire son pseudonyme), Alfred de Musset puis Frédéric Chopi
1. Une enfant frustrée
Aurore Dupin naît à Paris, au n°15 de la rue Meslay, le 1er juillet 1804. Son père, aide de camp du prince Murat, accompagne celui-ci lors de l’expédition d’Espagne. Il vient tout juste d’épouser en cachette de sa mère, Sophie Delaborde, fille du peuple, rencontrée à l’armée d’Italie où elle suivait un adjudant-général.
Au mois d’avril 1808, Sophie Delaborde, sa femme, et sa fille le rejoignent à Madrid. Dès l'été suivant, la famille Dupin est de retour en France, dans la propriété familiale de Nohant appartenant à Mme Dupin mère, fille naturelle du maréchal Maurice de Saxe et donc née Marie-Aurore de Saxe. Le 16 septembre de la même année, Maurice Dupin fait une chute de cheval mortelle.
L’enfant est alors confiée à sa grand-mère, qui s'en voit confiée officiellement la tutelle par sa belle-fillle le 28 janvier 1809. Elle grandira donc dans l’Indre, effectuant quelques séjours à Paris auprès de sa mère.
La grand-mère paternelle, qui détient la fortune, élèvera l’enfant, mais exige que Sophie se tienne à l’écart. Frustration déchirante, qui inspirera à Aurore ses premières rébellions. Elle aura pour compensation dix années d’enfance campagnarde, à Nohant, au fond du Berry dont elle s’imprègne et qu’elle décrira si poétiquement plus tard.
Pensionnaire de 1818 à 1820 dans un couvent parisien, elle y traverse une crise de mysticisme.
Revenue à Nohant avec sa grand-mère dont la santé et l’esprit déclinent, Aurore, presque livrée à elle-même, complète son instruction par la lecture, en particulier se prend de passion pour J.-J. Rousseau.
Mue par son aversion pour sa belle-fille, Mme Dupin de Francueil révèle à l’adolescente bouleversée la vie peu édifiante de Sophie: ce choc brutal aura de profondes répercussions.
Sa grand-mère meurt à la fin de 1821, et Aurore reste peu de temps sous la coupe de sa mère: elle se marie en septembre 1822 avec Casimir Dudevant, bâtard (reconnu) d’un colonel.
Cette union est un échec, malgré la naissance de deux enfants, Maurice venu au monde le 30 juin 1823 et Solange quelques années plus tard, le 18 octobre 1828. Celle-ci d’ailleurs est peut être la fille de Stéphane Ajasson de Grandsagne, un jeune noble des environs, collaborateur du baron Cuvier au Museum, avec lequel Aurore a eu une liaison de quelques mois.
À ce mariage succède une demi-rupture, par consentement mutuel: Mme Dudevant, dûment autorisée, va passer une partie de l’année à Paris. Elle y mène une vie assez libre, s’essaie au journalisme à Figaro (Le Canard enchaîné de l’époque) et à la littérature.
2. Naissance de George Sand
-Révolte féministe et sociale
Après un premier roman écrit en collaboration avec Jules Sandeau et signé Jules Sand (Rose et Blanche, 1831) maladroit mais intéressant début. Les suivants, elle les signera seule, du pseudonyme George Sand: c’est Indiana (1832), qu’une rumeur admirative accueille, Valentine (1832), dont les descriptions enchantent Chateaubriand.
George Sand fait bien froncer quelques sourcils, car elle se pose en défenseur de la femme, plaide pour le droit à la passion, attaque le mariage et la société opprimante. Mais, dans l’ensemble, la critique est très favorable, vantant le style, le don d’observation, l’analyse psychologique. Sainte-Beuve remarque le premier un souci de réalisme qui place les personnages dans «un monde vrai, vivant, nôtre». Ainsi commence une carrière féconde de romancière.
Elle fait la rencontre d’Alfred de Musset en juin 1833, lors d'un dîner qui réunit les collaborateurs de La Revue. Quelques semaines plus tard, il devient son amant. Ensemble, ils partent, le 12 décembre suivant, dans la malle-poste pour un voyage romantique à destination de l’Italie. En compagnie de Stendhal - qui rejoint Civitavecchia et son poste de consul, Sand et Musset descendent la vallée du Rhône en bateau avant de s’installer, le 1er janvier 1834, à l’Hôtel Alberto Reale Danieli à Venise. Musset tombe alors gravement malade.
Au mois de juillet, Georges Sand quitte enfin Venise après un séjour idyllique et passionné, assombrie cependant par les tromperies réciproques. La fin de l’année est d’ailleurs faite de ruptures et de réconciliations entre Alfred de Musset et George Sand. Celle-ci entretient une liaison avec un autre amant, le médecin italien Pagello qui avait soigné l’écrivain pour sa dysenterie à Venise. La séparation est inévitable.
1838-1839: George, qui est devenue la maîtresse de Chopin, entreprend avec lui et ses enfants le voyage de Majorque, qui fera autant de bruit que celui de Venise.
À Valldemosa, elle termine le curieux roman de Spiridion, qui, inspiré par les idées de Lamennais et de Pierre Leroux, agite les graves questions de la foi et du doute, et influencera fortement Renan.
3. L’engagement politique
Buloz prétendant limiter sa liberté d’expression, Sand se brouille avec lui, fonde La Revue indépendante, prend une position de plus en plus engagée, affiche des opinions ardemment démocratiques, va jusqu’à se dire «communiste».
Elle publie Horace (1841), le grand cycle de Consuelo (1842-1844), fresque immense et foisonnante, et ses romans dits socialistes, qui posent au siècle des questions qu’il n’a pas résolues sur la propriété, les rapports du capital et du travail, les associations de travailleurs.
La grande idée du progrès moral de l’humanité domine son œuvre. Elle est liée avec la plupart des têtes pensantes de la démocratie (Leroux, Barbès, Blanc, Lamennais, Cavaignac), avec des révolutionnaires étrangers (Mazzini, Bakounine). Elle patronne les écrivains prolétaires de qui elle attend un renouvellement et un enrichissement de la littérature. Aussi accueille-t-elle les journées de février 1848 avec enthousiasme.
Elle se lance dans l’action, fonde un journal, rédige de nombreux écrits de propagande, conseille Ledru-Rollin dans la coulisse. Mais les journées de Juin vont casser les ailes à son beau rêve de république «dure et pure».
Avec l’échec de la manifestation du 15 mai 1848 et les Journées de Juin, celle-ci est bientôt de retour dans la propriété familiale de Nohant, quittant définitivement la scène politique.
Littérature champêtre
Profondément désabusée, elle se réfugie à Nohant. La réaction ayant le dessus, la presse est muselée. Sa rupture avec Chopin et l'échec de la révolution de 1848 incitent celle qui va devenir " la bonne dame de Nohant " à se retirer sur ses terres berrichonnes.
Elle écrit alors la partie la plus célèbre de son œuvre, la série des romans optimistes et bucoliques où s'expriment avec justesse et simplicité sa sympathie pour les paysans, sa confiance dans la nature et son attachement à sa terre natale : La Mare au diable (1846), ou l'amour d'un fermier veuf pour une bergère ; La Petite Fadette (1849), ou l'attrait d'un paysan pour une sauvageonne que les villageois soupçonnent de sorcellerie ; François le Champi (1850), ou l'idylle d'un enfant trouvé et d'une jeune meunière ; Les Maîtres sonneurs (1853), ou l'histoire d'un joueur de cornemuse que sa passion pour la musique contraint à la solitude.
Dans les années qui suivent, l’œuvre de George Sand change d’aspect. Délaissant désormais les romans champêtres, elle s’inspire de ses souvenirs italiens avec La Daniella publié au mois de janvier 1857. L’écrivain poursuit également la rédaction de ses Histoires de ma vie commencées en 1854. Paraît ensuite, à partir du 1er octobre 1857, un grand roman de cape et d’épée intitulé Ces Beaux messieurs de Bois-Doré mais aussi Elle et lui, du 15 janvier au 1er mars 1859 dans La Revue des Deux-Mondes.
Cette dernière œuvre est un hommage à l’amour passionné qui l’avait saisi au temps de sa liaison avec Alfred de Musset, récemment disparu. George Sand se consacre également à la publication de pièces de théâtre.
L’écrivain effectue quelques voyages en province au cours de ces années. Un séjour en Auvergne lui inspire Jean de la Roche en 1859 puis Le Marquis de Villemer, une aimable idylle mondaine publiée le 15 juillet de 1860. C’est alors que pendant l’automne 1860 George Sand est atteinte d’une grave crise de maladie. Aussi passe t-elle quelques temps à Tamaris, près de Toulon, au printemps 1861. C’est d’ailleurs le titre d’un roman provençal publié peu après.
Vient ensuite Mademoiselle La Quintinie, une œuvre violemment anticléricale rédigée en 1863, qui suscite de violentes réactions dans l’opinion. L’année suivante, l’écrivain et son compagnon Alexandre Manceau décident de s’installer à Palaiseau.
Le 18 février 1865 paraît une deuxième œuvre inspirée du cadre provençal, La Confession d’une jeune fille. George Sand effectue ensuite un séjour à Croisset auprès de Gustave Flaubert avec lequel elle entretient une correspondance depuis le mois de janvier 1863. L’écrivain, qui autrefois avait apporté son aide aux proscrits du 2 décembre, participe d’ailleurs en sa compagnie aux " dîners Magny " où se retrouvent Ernest Renan, Charles Augustin Sainte-Beuve et les frères Jules et Edmond de Goncourt.
Se succèdent ensuite de nouveaux textes parmi lesquels des Contes d’une grand-mère qu'elle destine à ses petites filles, le premier volume paraissant le 15 novembre 1873.
George Sand décède le 8 juin 1876 à Nohant d’une occlusion intestinale jugée inopérable. Le 10 juin suivant ont lieu ses obsèques en présence de son ami Flaubert, d’Alexandre Dumas fils et du Prince Napoléon venus de Paris. L’écrivain est inhumé dans la propriété familiale.
George Sand est un coeur lumineux, une belle âme, un généreux combattant du progrès, une flamme dans notre temps.
C'est un bien plus vrai et bien plus puissant philosophe que certains bonshommes plus ou moins fameux du quart d'heure que nous traversons. - Victor Hugo
Voir aussi une page web consacrée à George Sand
“ La vie est une longue blessure qui s’endort rarement et ne se guérit jamais ”
“ Pourquoi voyager quand on n’y est pas forcé ? C’est qu’il ne s’agit pas tant de voyager que de partir. ”
“ Pour moi, ma chère maman, la liberté de penser et d’agir est le premier des biens.”
"Notre vie est faite d'amour et ne plus aimer, c'est ne plus vivre"
"La tyrannie, la jalousie et la violence sont toujours des marques de faiblesse "
"Jamais la guerre ne sera un instrument de vie, puisqu'elle est la science de la destruction. Croire qu'on peut la supprimer n'est pas une utopie"
"J'ai un but, une tâche disons le mot, une passion. Le métier d'écrire en est une violente et presque indestructible"
"Il n y a pas de bonheur dans l égoïsme"
"Ma profession est la liberté"
"La vie est un voyage qui a la vie pour but"
19:22 Publié dans Biographie, Livre, Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations, george sand, biographie, nohant, chopin | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |