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19/04/2013

Madeleine Riffaud : des toits de Paris 
aux rizières du Vietnam

série des journalistes et des combats, madeleine riffaudRésistante, 
devenue journaliste, la grand reporter de l’Humanité a couvert les guerres coloniales. Poète, écrivain, 
elle a été la première femme à repousser aussi loin les limites 
de l’investigation.

Lorsque Madeleine Riffaud devient journaliste, Elsa Triolet lui donne ce conseil : « Pour ce métier, pas besoin d’aller à l’école, mais il faut lire deux textes, Choses vues, de Victor Hugo, et le Nouveau Testament. » C’est la Libération. La fin de la clandestinité est douloureuse pour celle qui se faisait appeler Rainer au sein de la Résistance.

En 1940, l’adolescente, fille unique d’un instituteur revenu amputé de la boucherie de 1914-18, se fait agresser par des soldats allemands. Un soudard aux gestes déplacés l’humilie en public. « C’était la première fois qu’un acte violent était commis sur moi par un soldat ennemi. Je ne l’ai pas admis. » Elle rejoint les FTP et écrit ses premiers poèmes. « En parachutage, on recevait des armes et, sur papier bible, des poèmes d’Éluard. La poésie de cette époque a su se rendre tellement persuasive qu’elle nous poussait en avant. »

Début 1944, elle entre en même temps au Parti communiste et dans la lutte armée. Elle apprend le massacre d’Oradour-sur-Glane, village de sa jeunesse. « Je pensais à cela quand je pédalais dans Paris, aux brûlés vifs que je connaissais. Éluard parlait des “armes de la douleur”. C’était exactement cela. J’ai roulé jusqu’à ce soldat allemand sur le pont de Solferino. J’ai voulu qu’il me regarde. Il a tourné son visage vers moi. À ce moment-là, je lui ai tiré deux balles dans la tempe gauche. » Le 23 juillet, ce visage d’ange qui n’a pas encore vingt ans exécute un officier SS en plein Paris.

Un milicien la rattrape et la livre inconsciente à la Gestapo. Elle se réveille rue des Saussaies. « Un endroit dont on ne peut pas parler tranquillement », confie-t-elle encore aujourd’hui, et qui décidera du reste de son existence. Privée de sommeil, soumise à des décharges électriques, elle assiste aux tortures de ses camarades. Elle est promise au poteau, puis à la déportation, avant d’être libérée in extremis grâce à un échange d’otages. Sitôt libérée, elle participe à la libération de Paris.

Loin des clichés sur l’euphorie de la liberté retrouvée, la sortie de la clandestinité s’avère douloureuse pour Madeleine Riffaud. Les souvenirs des geôles nazies la hantent. « Après ça, j’ai essayé de vivre comme tout le monde mais je n’ai pas pu », confie-t-elle au réalisateur Philippe Rostan, dans le documentaire qu’il lui a consacré en 2010. Durant ces mois difficiles, elle comprend que seules l’intéressent désormais « les situations limites et l’extrême danger ». Jusqu’à ce jour où on la présente à un certain Paul Éluard. « Il m’a soulevé le menton et m’a dit : “Tu veux bien me regarder ?” Ce qu’il a vu dans mes yeux, c’était une détresse sans borne. Il m’a tendu une carte de visite.

Ma vie en a été changée. » Pour son premier recueil de poèmes, le Poing fermé, Picasso lui tire le portrait pour la couverture du livre. On lui suggère le journalisme, elle y voit l’occasion de partir au bout du monde. C’est lui qui vient à elle pour la conférence de Fontainebleau, en 1946. On la présente à Hô Chi Minh.

série des journalistes et des combats, madeleine riffaudC’est le début d’une longue histoire avec le Vietnam. Et l’Oncle Hô de lui dire : « Si tu viens dans mon pays, je te recevrai comme ma fille. » Ce qu’il fera. Devenue grand reporter pour l’Humanité, après avoir travaillé à la Vie ouvrière et Ce soir, elle couvre la fin de la guerre d’Indochine, puis du Vietnam. Elle est la première à dénoncer, dès 1955, un an après leur signature, la violation des accords de Genève par les États-Unis.

Car, à partir de 1964, Madeleine Riffaud devient Chi Tam, la 8e sœur. Elle est l’une des rares occidentales à être acceptée dans les maquis viêt-cong, et devient une combattante à part entière de la résistance vietnamienne. « Ce que j’ai vu au Sud-Vietnam » affiche la une de l’Humanité en novembre 1970, dont le reportage révèle au monde l’horreur de la répression. « Con Son, Tan Hiep, Thu Duc, Chi Hoa… Il nous faut retenir ces noms car, jadis, pour les résistants victimes des nazis, l’enfer a duré cinq ans. Or au Sud-Vietnam, le même enfer dure depuis quinze ans », écrit-elle en 1972, au cœur d’un papier qui dénonce les atrocités commises par l’administration américaine. « Voilà la démocratie de Nixon, conclut-elle. Voilà la paix que les vaincus, en s’en allant, voudraient accorder à des hommes, des femmes estropiés à vie par les tortures sans fin… » Et elle sait de quoi elle parle : « Le drame est d’être passée de la Résistance aux guerres coloniales.

J’ai été correspondante de guerre pour dire mon horreur des conflits. » « On disait des Viêt-cong : ce sont des hommes sans visage. » Ces combattants de l’ombre retrouvent le sourire devant l’objectif de Madeleine Riffaud, qui s’attache à leur redonner une identité. Dans ces déluges de violences qu’elle décrit, la poésie n’est jamais loin, derrière une description des rizières vietnamiennes ou des images de typhons, autant de métaphores de la mort, omniprésente. La couverture de la guerre d’Algérie la ramène rue des Saussaies, où la police française torture les militants du FLN, là même où elle a connu l’enfer.

série des journalistes et des combats, madeleine riffaudLe 7 mars 1961, l’Humanité sort avec une page blanche, marquée en son centre de ce seul mot : « Censuré ». À l’origine de la saisie, un article de Madeleine Riffaud sur les tortures pratiquées à Paris, qui déclenche la fureur du préfet de police, Maurice Papon, qui porte plainte en diffamation et demande des dommages et intérêts. Elle réchappe de peu à un attentat de l’OAS et passe plusieurs mois à l’hôpital.

En 1973, Madeleine Riffaud emprunte une nouvelle identité et repousse toujours plus loin les limites de l’investigation. Elle devient Marthe, se fait embaucher dans un hôpital parisien comme aide-soignante. Elle récure les sols, prodigue les soins aux patients, veille la nuit des mourants anonymes.

De cette expérience, elle en tire un récit lucide et tendre sur l’univers hospitalier, les Linges de la nuit, sur ce qui se joue sous les draps blancs, quand l’imminence de la mort rebat les cartes des rapports humains. Car comme le disait d’elle Jean Marcenac, « Madeleine Riffaud est un poète qui a pris résolument le parti de s’exprimer par le journal… Elle a toute seule créé ce qu’il faut bien nommer un genre et, finalement, elle a parfaitement réussi ».

Article publié par l'Humanité dans la série : des journalistes et des combats

17/04/2013

LINCOLN, PRESIDENT DES ETATS UNIS D'AMERIQUE

Lincoln.JPGNé le 12 février 1809 Abraham Lincoln est né de parents pauvres dans une cabane en bois dans le Kentucky pour devenir président des Etats Unis d'Amérique "par le peuple, pour le peuple, avec le peuple". Il a symbolisé ainsi bien "le rêve Américain".

Après bien d'épreuves personnelles, professionnelles, et politiques il est devenu président au début de la guerre civile qui a opposé les états esclavagistes et non esclavagistes, et est mort assassiné le 14 avril 1865, 5 jours avant la fin de la guerre civile.
Abraham Lincoln a évolué dans sa réflexion sur l'esclavagisme et les rapports humains toute sa vie, jusqu'à son dernier soufle, avec courage, honnêteté, et une profonde sincérité parfois empreinte d'ambiguïté.

Il s'est opposé pratiquement seul à l'anexion sauvage de la Californie et du Nouveau Mexique après une guerre injuste et rapide contre le Mexique. Les Etats Unis déjà justifiaient ainsi les conflits pour des intérêts inavoubles.
Toute sa vie Abraham Lincoln a été d'une honnêteté que certains ont même considérée maladive, remboursant l'intégralité des dettes de son père, ou refusant de payer sur les deniers publics les achats de son épouse effectués pourtant pour améliorer le cadre de vie de la Maison Blanche lorsqu'il était président.

Opposé à l'esclavagisme, il n'était pas opposé aux esclavagistes, pour des raisons opportunistes et de compromis, mais à son extension. "Je ne me prétends pas plus exempt d'égoïsme que le commun des mortels, mais j'ai le sentiment que toutes mes opinions devraient, et par conséquent, doivent être placées là où elles sembleraient avoir le plus de chances de faire progesser notre cause, et nulle part s'il le faut".
Ses convictions contre l'intolérance sont restées constantes et profondes "de même que je refuse d'être un esclave, je refuse d'être un maître. Telle est mon idée de la démocratie".


lincoln.gifAbraham Lincoln s'est toujours prononcé pour l'idéal américain de la réussite basée sur l'effort et l'individualisme, avec pourtant des nuances qui choqueraient aujourd'hui de nombreux américains et européens. "Le gouvernement a pour objet légitime, de faire ce qui est nécessaire pour le bien des citoyens lorsque ceux-ci ne peuvent le faire eux-mêmes, ou du moins le faire aussi bien, grâce à l'effort individuel".

Bien que Républicain Lincoln a peu de rapport avec Bush., sa politique, son fanatisme religieux (Lincoln était peu croyant), et sa richesse acquise de manière très douteuse.
Le rêve Américain est aujourd'hui brouillé et dévoyé par des individus sans scrupules. Pourtant comme le disait Lincoln "aucun homme n'a assez de mémoire pour réussir dans le mensonge".

16:52 Publié dans Biographie, Etats Unis, Monde | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abraham lincoln, usa, président | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |

14/04/2013

Histoire du Château de Versailles

Versailles_chateau.jpgLe Château de cartes

Après avoir acheté la seigneurie de Versailles (actuel quartier du Vieux-Versailles), Louis XIII se rendit propriétaire de la garenne voisine, réserve de chasse concentrée sur une butte autour de quelques moulins. Il y fit élever un pavillon de chasse en 1624, élargi peu après mais qualifié de « château de cartes » par ses contemporains, en raison de sa modestie. Le roi mourut prématurément et Versailles retomba dans l’oubli.

 

L'Oeuvre de Louis XIV

versailles1.jpgCe n’est que dans les années 1660 que le jeune Louis XIV commença à illustrer Versailles de sa présence, à y engager des travaux et à y donner des fêtes. La 1ere campagne de travaux, dirigée par l’architecte Louis Le Vau, vit la construction de communs du côté de la ville (actuelle « aile ancienne » et son ancien vis-à-vis, remplacé depuis par l’aile Gabriel) et le début de l’aménagement des jardins par André Le Nôtre. Après quoi fut entreprise la fameuse « enveloppe » autour du château vieux, qui modifia complètement l’aspect du château du côté des jardins, lui donnant une allure italianisante, alors en vogue. De nouveaux bâtiments furent construits pour les communs (actuelles ailes des ministres), les précédents étant dès lors reliés au château et réaménagés pour les besoins du roi.

Mais les travaux les plus considérables lancés par le Roi-Soleil furent entrepris en 1678, lorsqu’il eut pris la décision de faire de Versailles le siège de son gouvernement. Jules Hardouin-Mansart, premier architecte du roi, dirigea alors la construction de l’étincelante galerie des glaces, décorée sous la direction de Charles Le Brun. Le château prit alors son allure définitive avec la construction des ailes sud et nord destinées à loger les princes et les courtisans, tandis que les « dehors » sortaient de terre : écuries royales autour de la place d’armes, Grand Commun pour les services « de la Bouche », somptueuse Orangerie ... Les travaux n’étaient pas encore achevés que la cour s’installait, le 6 mai 1682. L’actuelle chapelle du château ne fut quant à elle construite et décorée que de 1699 à 1710, et servit davantage à Louis XV et Louis XVI qu’à son commanditaire.

 

Les travaux de Louis XV et Louis XVI

versailles.jpgPar la suite, les travaux engagés sous Louis XV et menés par Jacques-Ange Gabriel concernèrent surtout les aménagements intérieurs, aboutissant à la création des décors raffinés des petits appartements, mais aussi du salon d’Hercule et surtout de l’admirable Opéra. C’est à la même époque que le roi fit édifier le Petit Trianon, non loin du Grand Trianon qu’avait voulu le Roi-Soleil pour se reposer des fastes de la vie de cour.

Louis XV avait le même désir, doublé d’un intérêt passionné pour les sciences qui donna naissance à un jardin botanique renommé, remplacé depuis par le jardin anglais de Marie-Antoinette. Cette reine, qui se passionna à son tour pour ce domaine enchanteur, y fit construire un peu plus tard un ravissant théâtre et aménager un village normand, dit depuis le Hameau de la reine (architecte : Richard Mique). Les finances du royaume allaient bien mal alors, et le roi Louis XVI pour sa part limita les travaux au château qui subit peu de modifications sous son règne.

 

Sous la Révolution Française

La Révolution française aurait pu nuire considérablement à l’emblème de la monarchie absolue qu’était devenu Versailles. Mais la présence d’un nombreux personnel puis l’affectation du château à l’Ecole Centrale du département permirent d’éviter le pire. Le parc fut néanmoins mis en culture, les cours dépavées et les insignes de la monarchie bûchés, tandis que le mobilier était dispersé.

Sources : office du tourisme

18:53 Publié dans Châteaux, Monuments, Révolution | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |