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12/08/2013

CHARLIE CHAPLIN UN HUMANISTE !

charlot.jpgLe principal ressort comique de chaplin est la dignité. Son Charlot est un vagabond qui se veut gentleman. Cette prétention burlesque n'exclut pas la noble revendication de la dignité humaine, dont la conquête implique la ridiculisation des dignitaires indignes : policemen, gardiens de prison, comtes, banquiers, usuriers, costauds...

Dans l'Evadé écrivait Chaplin : Je mange une glace sur un balcon avec une jeune fille. A l'étage au-dessous je place une dame forte, respectable et bien habillée. En mangeant ma glace, je laisse tomber une cuillerée qui glisse à travers mon pantalon et, du balcon, vient tomber dans le cou de la dame. Le premier rire est engendré par mon propre embarras.

Le second et de beaucoup le plus grand résulte de l'arrivée de la glace sur le cou de la dame qui hurle et se met à sauter...Si simple que cela semble, il y a deux éléments de la nature humaine qui sont visés ici : l'un est le plaisir pris par le public à voir la richesse et le luxe en peine ; l'autre est la tendance du public à ressentir les mêmes émotions que l'acteur.L'une des choses les plus vite apprises au théâtre est que le peuple, en général, est satisfait de voir les gens riches avoir la plus mauvaise part.

Si j'avais fait tomber la glace dans le cou d'une pauvre femme de ménage, au lieu de rire, c'eût été de la sympathie qui fût née pour la femme. De même une femme de ménage ,n'ayant aucune dignité à perdre, le fait n'eut pas été drôle. Laisser tomber la glace dans le cou d'une riche, c'est lui faire arriver juste ce qu'elle mérite.

1952 VICTIME DU MACCARTHYSME CHARLOT
QUITTE LES ETATS UNIS
En Septembre 1952 Charlie Chaplin quitte les Etats Unis, pour Londres, il n'y reviendra que 20 ans plus tard, pour y recevoir un Oscar spécial à Hollywood.
 
Le 19 Septembre par la radio de bord du bâteau qui le mène en Angleterre, il apprend que son visa retour pour les Etats Unis est annulé.
La raison invoquée par le ministère de la justice américaine est le suivant : refoulement d'un étranger sur la base de la "moralité, de la santé publique, de la folie, de la propagande en faveur du communisme, ou d'association avec les organisations communistes ou pro-communistes".
Il est victime du Maccarthysme comme des centaines d'autres cinéastes qui furent licenciés et mis en prison. Dans l'après guerre le coût de la vie augmente spectaculairement et une vague de grèves paralyse le pays.
 
 En 1947 certains politiciens engagèrent alors une véritable "chasse aux sorcières" contre tous ceux qui étaient soupconnés d'être communistes. Nixon le futur Président des Etats Unis, destitué par la suite, le sénateur Mac Carthy qui sombra dans l'anonymat et mourut alcoolique en 1957 étaient à la pointe de ce combat.
 
Charlie Chaplin qui n'avait jamais nié ses sympathies progressistes et son amitié avec des communistes comme Pablo Picasso était renié. Son soutien à l'aide à la guerre de la Russie en 1942 fut l'une des pièces à conviction les plus lourdes qui jouèrent contre lui.
 
L'HOMMAGE D'ARAGON
A la mort de Chaplin, Aragon fut de ceux qui eurent le mot juste pour saluer le dernier voyage du Vagabond.
Dans l'Humanité du 26 Décembre 1977, l'auteur des Cloches de Bâle, d'Aurélien écrivait :
"Je ne sais pas s'il y a jamais eu d'homme qui ait eu des yeux comme les siens pour nous faire voir à la fois les pires âmes et les plus doux regards.
Il y a tant à dire, et finalement il y a tant qu'on ne peut que taire. Les mots sont pauvres pour exprimer ce que mieux que tous les yeux ont pu voir...Chaplin, Matisse, Eluard, Picasso...gens inoubliables dont, longtemps après nous, continueront à rêver ceux-là dont les yeux s'ouvriront aux merveilles du monde, à qui, peut être mieux que par l'étude et la science, un vieux film oublié viendra encore donner aux enfants de plus tard, dans quelque salle de quartier, le frémissement du rire aussi bien que l'irrépressible montée des larmes".

Voir également Biographie de Charlie CHAPLIN avec le site web "Je suis mort".
 
LE DICTATEUR
Dans le Dictateur Chaplin renonce à toute métaphore et attaque de front Hitler et l'hitlérisme. Le film fut terminé au moment où les troupes allemandes entraient à Paris et présenté peu après dans une Amérique non belligérante, où les isolationnistes étaient puissants.Chaplin fut accusé de bellicisme, traité de juif et de non-Américain. La critique fut hostile. Mais la dramatique actualité du sujet conquit le public.
Chaplin jouait dans ce film deux hommes à petite moustache : le traditionnel Charlot (un petit barbier juif) et un Adolf Hitler à la fois terrifiant et grotesque. La terreur se déchaînait quand le barbier et sa fiancée étaient traqués, dans les rues désertes, par la voix géante de Hynkel-Hitler appelant au progrom et au massacre.
Le ridicule tenait sa place dans les traditionnelles batailles de tartes à la crème entre le Führer allemand et Mussolini. Le rire est un légitime moyen de combat contre les tyrans.
 
 
 

11:44 Publié dans Biographie, Cinéma, Occupation, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charlie chaplin, charlot, usa | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |

05/08/2013

LAS TRECE ROSAS, LES TREIZE ROSES !

trece1.jpgLas Trece Rosas est le nom collectif donné à un groupe de treize filles, dont la moitié étaient membres de la Jeunesse Socialiste Unifié JSU (1) et qui furent fusillées par les franquistes à Madrid le 5 Août 1939, peu après la fin guerre civile espagnole.

Après l'occupation de Madrid par l'armée de Franco et la fin de la guerre, la Jeunesse socialiste unifiée c’était réorganisée clandestinement sous la direction de José Pena.

Il fut arrêté après une dénonciation et torturé.et donna les noms de son groupe.

Dans ce groupe figuraient Las Trece Rosas, arrêtées torturées et détenue dans une prison prévue pour 450 personnes dans laquelle étaient entassés plus de 4000.

Après une attaque menée le 29 Juillet par trois militants des JSE contre Isaac Gabaldon, commandant de la Garde civile plusieurs otages furent jugés expéditivement et injustement condamnés à mort.

56 furent ainsi condamnés dont les Treize Roses.

Les exécutions eurent lieu le matin du 5 Août 1939, à côté du mur du cimetière Almudena à Madrid, à 500 mètres de la prison de Las Ventas.

Parmi les jeunes filles tués par balles 9 avaient moins de 23 ans et étaient considérées selon la loi espagnoles mineures.

Leur âge variait entre 18 et 29 ans. Las Trece Rosas étaient Carmen Barrero Aguado, Martina García Barroso, Brisac Blanca Vázquez, Pilar Ibáñez Eh bien, Julia Conesa Conesa, Adelina Garcia Casillas, Elena Gil Olaya, Vertus González García, Ana Lopez Gallego, Joaquina Lopez Laffite, Dionisia Salas et Luisa Rodriguez Manzanero de la Fuente.

En fait, quatorze femmes ont été fusillés, parce que ce que peu auparavant , Antonia Torres, qui faisait partie du groupe fut exécuté le 19 Février 1940.

La JSU, Jeunesse Socialiste Unifiée, était le résultat de la fusion le 1er avril 1936 des jeunesses socialistes et des jeunesses communistes présidé par Santiago Carillo.

trece2.png

LAS TRECES ROSAS :

Trece_Rosas.jpgCarmen Barrero Aguado (20 ans, couturière).

Martina García Barroso (24 ans, couturière).

Brisac Blanca Vazquez (29 ans, pianiste).

Eh bien Pilar Ibanez (27 ans, couturière).

Julia Conesa Conesa (19 ans, couturière).

Adelina Garcia Casillas (19 ans).

Elena Gil Olaya (20 ans).

Vertus González García (18 ans, couturière).

Ana Lopez Gallego (21 ans, couturière).

Joaquina Lopez Laffite (23 ans, secrétaire).

Manzanero Dionisia Salas (20 ans, couturière).

Victoria Muñoz García (18 ans).

Luisa Rodríguez de la Fuente (18 ans, tailleur).

Extrait d’un article publié par Wikipédia

 

Las trece rosas (Les treize roses) est un film espagnol réalisé par Emilio Martínez Lázaro en 2007.

trece.jpgIl est inspiré du livre Treize Roses rouges de Carlos Fonseca sur l'histoire des "Treize roses", treize jeunes militantes des JSU (Jeunesses Socialistes Unifiées), en réalité innocentes, qui furent arrêtées et exécutées par la répression franquiste après la fin de la Guerre civile espagnole.

Ces treize roses, sont des républicaines contre l'intégrement du franquisme, c'est pour cela que de façon secrète elles cherchent à faire des propagandes afin de rétablir le parti qu'elles défendent.

08/07/2013

GERDA TARO, L’ETERNELLE JEUNESSE !

Taro_pecheurs.jpg1911-1937, journaliste reporter de Ce Soir, tuée en juillet 1937, sur le Front de Brunette, Espagne, dans l’exercice de sa profession.

Sur sa tombe, au Père Lachaise, cette stèle enlevée par la préfecture de Paris en 1942 parce que la référence à la guerre d’Espagne était considérée comme une insulte à la politique de collaboration était rappelée en quelques mots qui était Gerda Taro.

horus.jpgA côté de la stèle une petite statuette représentant Horus, le dieu oiseau, symbole de la vie et de la résurrection dans l’Egypte ancienne porte à cette combattante, cette journaliste photographe exceptionnelle l’éternelle jeunesse.

Louis Aragon, le directeur de ce Soir sur sa tombe, avec à ses côté Pablo Neruda, le futur prix Nobel de Littérature, et Paul Nizan, le jour de son enterrement précisait que pour ce voyage, pour l’éternité « toutes les fleurs du monde s’était donné rendez vous ». Quel bel hommage…

gerda taro,espagne,regards,vu,ce soir,aragon,nérudaCapa, son ami photographe et dans la vie, créateur de l’agence Magnum, l’a immortalisé quelques jours avant , avec une photo où Gerda Taro est accroupie sur une borne. Prédilection ?

Sur cette borne est inscrit PC, un clin d’œil aux idées de Gerda, très proche du Parti communiste, mais qui en réalité signifiait « partido communal », c’est-à-dire limite de la commune.

GERDA TARO : LA PREMIERE FEMME REPORTER DE GUERRE

Gerda-Taro1soldat.jpgGerda Taro a été considéré comme la première femme photographe reporter de guerre, la première aussi tué au combat , mais d’autres femmes aussi l’avaient précédés dans des missions difficiles.

Marie Claude Vailland Couturier pour Vu, Regard, et l’Humanité avaient aussi réalisés des reportages photographiques périlleux en Allemagne des 1933, deux mois après l’accession d’Hitler au pouvoir ou elle avait réalisé clandestinement les clichés des camps d'Oranienburg et de Dachau, publiés à son retour en France, et également en Espagne en suivant les Brigades internationales.

Déporté à Auschwitz en 1943 pour faits de résistance, rescapée des camps de la mort, Marie Claude Vaillant Couturier sera élue députée communiste pratiquement sans discontinuer de 1945 à 1973.

Kati Horna, hongroise d’origine, 25 ans aussi avait aussi réalisé un reportage photos pour le compte du gouvernement Républicain espagnol en 1937.

tina.jpgTina Modotti, communiste convaincu était aussi venue en Espagne et avec cette conviction qui sûrement était partagée par Gerda Taro qu’elle avait encontre souvent : « La photographie est faite pour enregistrer la vie objective dans toutes ses manifestations. Si l’on ajoute la sensibilité, la compétence du sujet, en ayant une idée claire de la place qu’elle doit occuper dans l’Histoire, je crois Qu’elle est digne de jouer un rôle dans la révolution sociale à laquelle nous devons contribuer ».

Tina Modotti est morte en 1942, au Mexique dans des conditions inexpliquées.

Gerda Taro partageait bien aussi, le même idéal éthique et probablement politique que Marie Claude Vaillant Couturier. Pour elles l’expression de Robert Capra qui disait « Dans une guerre, il faut détester ou aimer quelqu’un, en tout cas prendre position, sinon on ne supporte pas ce qui se passe » avait tout son sens.

taro-21.jpgGerda Taro avait pris position, clairement pour les Républicains Espagnols dans ses reportages et dans la vie et pour le Front Populaire en France.

Née le 1er aout 1910, à Stuttgart, en 1933, à 23 ans elle est arrêtée avec l’arrivée de Hitler au pouvoir pour avoir distribué des tracts anti-nazis. Elle est libérée quelques jours plus tard en faisant valoir son passeport polonais. Elle part ensuite en France.

Elle vit quelques temps à Paris, devient secrétaire de l’agence Allianc-Photo où elle rencontre Robert Capa qui la forme à la photographie et qui deviendra son ami.

Gerda Taro ( de son vrai nom Gerda Pohorylles) s’inscrit à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (Aear, proche du PCF), alors dirigée par Louis Aragon.

Elle est remarquée pour sa beauté naturelle ( la « pequeña rubia » - la petite blonde) comme le disait amicalement les espagnols, son intelligence, sa culture, sa spontanéité.

Aimant passionnément la vie, sentant sans doute son éphémérité, elle était qualifié par Hemingway de «putain» lui qui a collectionné les conquêtes féminines toute sa vie, mais il est vrai que ce mot n’a pas d’équivalent chez les hommes.

gerda taro,espagne,guerre civile,ce soir,aragon,capaEn 1936, au déclenchement de la guerre civile elle se rend en Espagne, où comme le disait avec juste raison, Louis Aragon elle s’est conduit en « héroïne » apportant son soutien et son encouragement aux soldats républicains et aux civils et effectuant des reportages photographiques exceptionnels dans les zones de guerres les plus dangereuses pour porter témoignage dans le monde entier de cette tragédie qui préparait la deuxième guerre mondiale.

C’est en effectuant un de ces reportages qu’elle meurt le 25 juillet 1937 après avoir été heurté par un tank près de Brunete alors qu’elle était sur un marchepied d’une voiture où elle était montée pour quitter le village tombé aux mains des insurgés fascistes sur une la route de Brunete à Madrid, alors que les Stuka et les Heikel allemands de la Légion Condor bombardaient sans relâche les troupes républicaines.

En la ramenant à Madrid grièvement blessée pour ces dernières heures l’infirmière américaine présente a témoigné de ces derniers mots : « Est-ce que mes appareils (caméras) sont cassés ? Ils sont neufs. Est-ce qu’ils sont bien là ? ».

taroph.jpgSon appareil de photo c’était son arme, plus puissant et efficace qu’un fusil-mitrailleur, qu’un stuka, témoignage pour l’histoire et l’éternité de la barbarie humaine, fasciste et nazie et de la souffrance d‘un peuple.

C’est le 1er aout 1937, le jour de ces 27 ans qu’elle est enterrée au Père Lachaise à Paris.

Diaz Diego pour E-Mosaïque

Pour écrire cet article j’ai utilisé plusieurs sources et notamment les écrits de François Maspéro dans son livre « L’ombre d’une photographe, Gerda Taro », publié au Seuil et que je vous recommande

Photos Capa, Gerda Taro, Anonyme

Voir aussi notre mini-site consacré à la Guerre d'Espagne

taromilice.jpg