25/10/2013
GHETTO JUIF EN POLOGNE : DES PHOTOS EXCEPTIONNELLES
Hugo Jaeger était l’un des photographes personnels d’Hitler dans les années 30 et un grand passionné des nouveaux films couleurs. Il a eu l’occasion d’utiliser cette nouvelle technologie de l’époque en prenant une série de photographies dans le ghetto de Kutno quelques mois après l’invasion de la Pologne par les nazis, une petite ville à quelques kilomètres du ghetto de Lodz, le deuxième plus grand de Pologne.
Le ghetto de Kutno comptait 8000 juifs et sera vidé dans sa totalité en 1942. Les juifs furent transportés au camp de Chełmno pour y être exterminés. Il resta à Kutno, les vieillards et les malades qui furent exécutés sur place.
Pourquoi les photographies de Hugo Jaeger sont uniques ?
Parce que la plupart des photographies prises des juifs par le régime nazi dans les ghettos et connues jusqu’ici avait toujours pour but de montrer les juifs comme une race inférieure et infréquentable alors que celles présentées par Hugo Jaeger montrent des portraits bouleversants d’hommes, de femmes et d’enfants juifs qui pour la plupart sont en train de sourire.
Les photographies très belles mais aussi très tristes nous paraissent insoutenables quand on prend conscience que ces personnes vivaient leurs derniers moments d’humanité. Intention de propagande nazi, perversité du photographe, résilience humaine des juifs du ghetto ? Tant de questions qui restent sans réponse. Ces photographies sont pour le moins poignantes.
Benjamin Siahou
19:10 Publié dans Monde, Occupation, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ghetto, pologne, photos, hugo jeager | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |
27/09/2013
LE CINEMA SOUS L'OCCUPATION
La défaite de 1940 semblait devoir être fatale à un cinéma français qui avait déjà vu sa production réduite de près de la moitié en 1939. De nombreux acteurs et réalisateurs s'expatrient.
Jean Renoir, René Clair, Charles Boyer, Jean Gabin, Michèle Morgan rejoignent Julien Duvivier à Hollywood. Jacques Feyder se replie en Suisse.
Les Allemands s'installent à Paris et le flot de leurs films envahit les écrans. Goebbels défini la ligne de conduite : "Notre politique en matière de cinéma doit être identique à celle des Etats Unis envers l'Amérique du Nord et du Sud. Nous devons devenir le pouvoir cinématographique dominant sur le Continent Européen. Dans la mesure où des films seront produits dans d'autres pays ils devront garder un caractère purement local. Nous avons pour but d'empêcher, autant que possible, la création de toute industrie nationale du Cinéma". (1)
Pourtant malgré la création d'une société de production allemande, la Continental, les Nazis échouèrent.
Goebels se déclara ainsi furieux après la diffusion de la "Symphonie Fantastique", inspirée par la vie et l'oeuvre de d'Hector Berlioz de Christian-Jacque, produit par la Continental. "Je suis furieux que nos bureaux de Paris montrent aux Français comment représenter le nationalisme dans leurs films. J'ai donné des directives très claires pour que les Français ne produisent que des films légers, vides, et si possible, stupides. Je pense qu'ils s'en contenteront. Il n'est pas besoin de développer le nationalisme."
Paradoxalement la période de 1940-1944 apparait encore aujourd'hui comme un "âge d'or" pour le cinéma français qui, débarrassé de la concurrence américaine et contraint de composer avec lea censure de l'occupent, du trouver de nouvelles sources d'inspiration et aborder de nouveaux sujets qui rencontrèrent des succès auprès du public.
Deux cents films furent ainsi produits durant ces quatre ans dont plusieurs marquent l'histoire du cinéma :
- La Fille du Puisatier de Marcel Pagnol, Volpone de Jacques de Baroncelli, Les Inconnus dans la Maison d'Henri Decoin, La Nuit Fantastique de Marcel l'Herbier, Les Visiteurs du soir de Prévert et Marcel Carné, Goupi mains rouges de Jacques Becker, et bien d'autres comme L'Assassin habite au 21, Lumière d'été, Le Corbeau, L'éternel retour, Le Ciel est à vous et Les Enfants du Paradis.
(1) Journal intime du Dr Goebbels retrouvé après son suicide et la défaite d'Hitler
LAISSER PASSER !
Un film réalisé par Bertrand Tavernier en 2002 retrace cette période de l’histoire du cinéma
Avec Jacques Gamblin, Denis Podalydès, Christian Berkel plus
A Paris, le 3 mars 1942, sous l'Occupation allemande, deux hommes voient leurs destins se croiser et s'entremêler.
D'un côté, Jean-Devaivre, un assistant-metteur en scène, trouve le moyen de camoufler ses activités clandestines de résistant en travaillant pour la Continental, une firme cinématographique allemande dirigée par le Docteur Greven et qui produit des films français depuis 1940.De l'autre, Jean Aurenche, un scénariste-poète, refuse de travailler pour les Allemands et s'engage par la plume dans une lutte héroïque contre l'envahisseur nazi.
Critique de Jean Roy publié par l’Humanité
Le résultat est un film à l'ambition évidente mais discrète, ni poussiéreux ni clinquant, simplement moderne, un très beau film qu'il ne faut surtout pas manquer.
17:20 Publié dans Cinéma, Culture, Occupation, Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, occupation, le corbeau, les enfants du paradis | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |
12/08/2013
CHARLIE CHAPLIN UN HUMANISTE !
Le principal ressort comique de chaplin est la dignité. Son Charlot est un vagabond qui se veut gentleman. Cette prétention burlesque n'exclut pas la noble revendication de la dignité humaine, dont la conquête implique la ridiculisation des dignitaires indignes : policemen, gardiens de prison, comtes, banquiers, usuriers, costauds...
Dans l'Evadé écrivait Chaplin : Je mange une glace sur un balcon avec une jeune fille. A l'étage au-dessous je place une dame forte, respectable et bien habillée. En mangeant ma glace, je laisse tomber une cuillerée qui glisse à travers mon pantalon et, du balcon, vient tomber dans le cou de la dame. Le premier rire est engendré par mon propre embarras.
Le second et de beaucoup le plus grand résulte de l'arrivée de la glace sur le cou de la dame qui hurle et se met à sauter...Si simple que cela semble, il y a deux éléments de la nature humaine qui sont visés ici : l'un est le plaisir pris par le public à voir la richesse et le luxe en peine ; l'autre est la tendance du public à ressentir les mêmes émotions que l'acteur.L'une des choses les plus vite apprises au théâtre est que le peuple, en général, est satisfait de voir les gens riches avoir la plus mauvaise part.
Si j'avais fait tomber la glace dans le cou d'une pauvre femme de ménage, au lieu de rire, c'eût été de la sympathie qui fût née pour la femme. De même une femme de ménage ,n'ayant aucune dignité à perdre, le fait n'eut pas été drôle. Laisser tomber la glace dans le cou d'une riche, c'est lui faire arriver juste ce qu'elle mérite.
QUITTE LES ETATS UNIS
Dans l'Humanité du 26 Décembre 1977, l'auteur des Cloches de Bâle, d'Aurélien écrivait :
"Je ne sais pas s'il y a jamais eu d'homme qui ait eu des yeux comme les siens pour nous faire voir à la fois les pires âmes et les plus doux regards.
Dans le Dictateur Chaplin renonce à toute métaphore et attaque de front Hitler et l'hitlérisme. Le film fut terminé au moment où les troupes allemandes entraient à Paris et présenté peu après dans une Amérique non belligérante, où les isolationnistes étaient puissants.Chaplin fut accusé de bellicisme, traité de juif et de non-Américain. La critique fut hostile. Mais la dramatique actualité du sujet conquit le public.
Chaplin jouait dans ce film deux hommes à petite moustache : le traditionnel Charlot (un petit barbier juif) et un Adolf Hitler à la fois terrifiant et grotesque. La terreur se déchaînait quand le barbier et sa fiancée étaient traqués, dans les rues désertes, par la voix géante de Hynkel-Hitler appelant au progrom et au massacre. Le ridicule tenait sa place dans les traditionnelles batailles de tartes à la crème entre le Führer allemand et Mussolini. Le rire est un légitime moyen de combat contre les tyrans. |
11:44 Publié dans Biographie, Cinéma, Occupation, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charlie chaplin, charlot, usa | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |