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26/12/2024

Reine Njinga de Ndongo et de Matamba

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La Reine Njinga est un symbole de lutte anticoloniale au 17ème siècle.

A la tête du royaume de Ndongo et du royaume de Matamba (dans l’actuel Angola) elle se dressa contre les ambitions colonialistes portugaises sur les côtes sud-africaines, un territoire stratégique dans la traite des esclaves.  

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Njinga naît vers 1582 sur les côtes de l’Angola, dans la famille royale de Ndongo. Dès son plus jeune âge elle reçoit une formation militaire et politique. Elle apprend le portugais et devient négociatrice auprès des commerçants européens qui fréquentent cette région depuis déjà plusieurs décennies. 

Son frère Ngola Mbandi accède au pouvoir en 1617, à la mort de leur père. Il évince alors de nombreux rivaux prétendant au trône. Njinga est épargnée mais son fils est exécuté et elle est stérilisée de force. Face à la menace portugaise en 1621, elle est nommée ambassadrice pour négocier une pacification dans les relations diplomatiques entre le royaume Ndongo et le Portugal. Elle parvient à faire signer un traité de paix entre les deux parties. Mais la trêve ne tient pas et les hostilités reprennent rapidement.

Lorsque son frère meurt en 1624, elle fait assassiner le prince héritier, son neveu, et devient reine à l’âge de 43 ans. Pendant près de quarante ans de règne, elle mène son armée d’hommes et de femmes d’une main de fer contre l’envahisseur portugais, guerrière implacable et négociatrice avisée entre les différentes puissances africaines et européennes qui l’entourent. Dans une région où les formes traditionnelles d’esclavage (domestique et lié aux prises de guerre) sont une réalité omniprésente, son action entrave le développement des activités de traite conduites par les Portugais sur la côte atlantique.

Entre 1631 et 1635, Njinga envahit le royaume voisin de Matamba en capturant la reine Mwongo Matamba. Elle colonise ce nouveau territoire et y développe la traite d’esclaves en vue de financer la guerre qui continue dans son autre royaume. Après 25 ans de guerre, la paix est signée avec le Portugal, notamment grâce à sa reconversion au christianisme, qu’elle avait déjà embrassé à l’occasion des négociations de paix qu’elle avait menées en 1622, avant de l’abandonner un temps pour rallier à sa cause les puissants Imbangala aux rites d’initiation particulièrement violents. Ce retour vers l’Église catholique lui permet notamment d’obtenir la reconnaissance de son royaume par le pape Alexandre VII. Elle meurt de vieillesse en 1663.

Aujourd’hui la reine Njinga, « Mère de l’Angola », incarne dans le monde un modèle de résistance et d’indépendance aux premiers temps de la colonisation européenne en Afrique. Pendant la guerre d'indépendance angolaise au milieu du XXe siècle, Njinga est revendiquée comme un étendard de la résistance contre le Portugal.

Figure anticolonialiste et féministe

L'esprit de résistance et de liberté de Zingha dépasse les frontières angolaises, devenant un symbole de la lutte contre la colonisation européenne. Peu connue en Occident, elle est cependant devenue l'une des figures de la résistance africaine face au colonialisme. Encore encore, Anne Zingha fait partie des figures majeures de l'histoire de l'Afrique

En raison de ses talents de diplomate et de sa grande maîtrise des questions commerciales et religieuses de son époque, elle est également reconnue comme un modèle de gouvernance féminine, notamment chez les mouvements féministes.

Elle fait partie des figures militantes féminines majeures de l'histoire de l'Afrique.

Sources d'informations

 

19:28 Publié dans Monde, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : angola, reine njinga | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |

23/12/2024

LES BONS MOTS DE L'HISTOIRE, NANCY WARD : Vous savez qu’on considère toujours que les femmes ne sont rien

 

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LES BONS MOTS DE L'HISTOIRE, NANCY WARD / Vous savez qu’on considère toujours que les femmes ne sont rien ; mais nous sommes vos mères ; vous êtes nos fils. Notre appel est pour la paix

Podcast sur Sound Cloud

Amérindienne Cherokee,  Nancy Ward, est une Ghigau, titre prestigieux accordé à des femmes remarquables leur accordant le droit de siéger au conseil. Féministe en avance sur son temps, guerrière mais aussi femme de paix, profondément humaniste elle reste un exemple univerel,

Avec les esprits
Nanyehi nait vers 1738 à Chota capitale Cherokee actuel Tennessee. Vers 1751, elle épouse Tsu-la, membre du clan de chasseurs Aniaoi, le clan cerf. Ils ont deux enfants.

Ghigau, « femme aimée »
En 1755, les Cherokees et le peuple rival des Creeks, en guerre, s’affrontent lors de la bataille de Taliwa. Nanyehi combat aux côtés de son époux, préparant ses armes et ses munitions. Quand Tsu-la est tué, elle ramasse son fusil et poursuit le combat, ralliant son peuple par un chant de guerre et les menant à la victoire.

Suite à sa participation déterminante à la bataille, Nanyehi reçoit le titre prestigieux de Ghigau « femme aimée » ou « femme guerrière ». Sa parole gagne un poids et une influence considérables.

Nancy Ward
Des colons européens de plus en plus nombreux s’installent en territoire Cherokee, et les Cherokees concluent une alliance avec eux, notamment contre leurs peuples rivaux. Des amérindiennes épousent des colons, et Nanyehi se remarie avec Bryant Ward. Ils auront une fille mais Bryant est déjà marié ;Persuadée que les Amérindiens et les colons arrivés d’Europe peuvent vivre en paix, elle s’intéresse de près à la culture des arrivants et s’emploie à nouer avec eux de bonnes relations.

« Laissez vos fils être les nôtres »
Nancy Ward négocie un traité de paix entre Cherokees et Américains. Par la suite, elle oeuvre à nouer des alliances et à promouvoir de bonnes relations entre les deux peuples en participant à des négociations de traités. Comme les délégations américaines se montrent surprises d’avoir affaire à une femme, elle se dit, elle, surprise de ne voir aucune femme parmi eux et répond :

(Vous savez qu’on considère toujours que les femmes ne sont rien ; mais nous sommes vos mères ; vous êtes nos fils. Notre appel est pour la paix. Laissez-le continuer. Cette paix doit continuer pour toujours. Laissez les fils de vos femmes être les nôtres ; nos fils être les vôtres. Laissez vos femmes entendre nos mots).


Dernières années
Après la guerre, Nancy Ward s’oppose à de nombreuses reprises à la vente de terres Cherokees aux Américains. Elle tente de convaincre son peuple de l’éviter, mais devenue trop malade elle ne peut pas empêcher la vente de terres et doit suivre son peuple vers l’ouest. Elle meurt en 1822 ou 1824, quelques années avant la Piste des larmes, qui verra la déportation du peuple Cherokee et d’autres peuples amérindiens vers l’ouest dans des conditions dramatiques.

Podcast de cet article}}}

Diego DIAZNombre de pages : 13220 €
Format(s) : Papier EPUB PDF

 

12:16 Publié dans Biographie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nancy ward, amérindienne, féministe | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |

20/12/2024

Au Moyen Âge, femme forgeron

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C'est en forgeant qu'on devient... forgeronne ! Eh oui, au Moyen Âge, on rencontre des femmes forgeronnes dans les sources : pas dans la fiction, dans la vraie vie. Des femmes qui travaillent le fer et le feu, fabriquant armes et outils...

Ces forgeronnes sont peu nombreuses. C'est logique. Les sources médiévales s'intéressent le plus souvent aux hommes, aux chefs de famille, et par ailleurs les femmes sont exclues des guildes ou corporations, et donc des sources de ces institutions.

Mais on en croise de temps en temps ! Ainsi de cette "Alice la Haubergière", c'est-à-dire littéralement "la fabricante de hauberts", active dans les années 1300-1310 à Cheapside (Angleterre), ou de "Eustacha l'Armurière", active en 1348.

On a même un cas très rare, en 1346, ou une forgeronne, "Agnès la faiseuse de couteaux", embauche une apprentie 

Le plus souvent, ce sont des filles ou des veuves de forgeron, qui prennent la relève quand le père ou le mari décède. C'est le cas de Johanna Hill, fondeuse de cloches en 1441, qui succède à son mari. Logique : les outils coûtent très cher et il faut acquérir un savoir précis...

Autre exemple : en juin 1346, Katerine, forgeronne à la Tour de Londres, veuve du précédent forgeron, qui reçoit un salaire du roi pour fabriquer armes et flèches, nécessaires en pleine guerre contre la France...

Ces femmes apparaissent généralement en tant que veuves, mais elles étaient déjà actives avant : en 1346, le roi demande à Katerine de "poursuivre son travail". C'est juste que tant qu'il y avait un homme, c'est lui que les sources mentionnaient...

Et Katerine reçoit d'ailleurs un salaire inférieur : 8 pences par jour, alors que son mari en touchait 12 !
Très classique au Moyen Âge : une inégalité salariale qui renvoie à l'infériorité juridique et sociale des femmes...

Et dès qu'il y a un homme, les femmes retournent dans l'ombre : en 1348, Andrew, le fils de Katerine, revient de la guerre, et c'est lui qui devient le forgeron officiel de la Tour. Sa mère n'est plus mentionnée, redevenant invisible après une brève apparition dans les sources...

Il faut donc se méfier des sources qui invisibilisent le travail féminin en général, et en particulier dans certains secteurs clés !

Source Actuel Moyen âge

19:26 Publié dans Moyen âge | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moyen âge, femme forgeron | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |