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09/05/2020

CECILE ROL TANGUY : L'HOMMAGE DE LA REPUBLIQUE

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Palais de l’Elysée, le samedi 9 mai 2020

Communiqué

Elle était l’un des visages féminins de la Résistance française et de la Libération de Paris. Cécile Rol-Tanguy s’est éteinte à l’âge de 101 ans, 75 ans jour pour jour après la Victoire des forces alliées sur le nazisme. Le feu de l’engagement semblait couler dans ses veines et la Résistance était presque pour elle une affaire et un honneurde famille.

e aux lendemains de la Première Guerre mondiale, elle était la fille de François Le Bihan,un ouvrier électricien,militant du PCF et de la CGT, dépor-résistant qui mourra à Auschwitz en 1943, et de Germaine Jagan et, qui fut, elle aussi, résistante. Forgée par les combats de ses parents et formée à la sténodactylographie, elle n’a pas 18 ans lorsqu’elle est employée à la fédération CGT des Métaux de Paris en 1936, à l’heure du Front populaire et de la Guerre d’Espagne.

Elle rencontre alors Henri Tanguy, qui dirige la fédération et qui part bientôt combattre en Espagne auprès des Brigades Internationales pour défendre les républicains. Peu après son retour, ils se marient mais déjà la guerre éclate. La lune de miel des jeunes époux sera ainsides plus courtes: Henri est mobilisé en première ligne.

Seule, elle entre en Résistance dès les premières heures,fin juin 1940, lorsque les troupes de la Wehrmacht entrent dans Paris. Elle tape à la machine toutes sortes de documents qui peuvent servir le combat contre l’Occupant et contre Vichy. En août 1940, elle retrouve son époux, démobilisé, qui rejoint immédiatement les rangs de l’armée de l’ombre sous le nom de «colonel Rol» en hommage à l’un de ses camarades tombé en Espagne.

Cécile devient alors l’agent de liaison de son mari, qui prendra la tête des FFI de la région parisienne en mai 1944.Avec les époux Aubrac, ils vont ainsi former l’un des couples les plus emblématiques de la Résistance.

De son côté, elle prend tous les risques pour faire vivre le réseau communiste des Francs-tireurs et partisans et les FFI de la région parisienne. Elle fait du landau de ses enfants le moyen peu soupçonnable de faire passer messages et tracts, armes et explosifs. C’est ainsi qu’elle berne l’ennemiet qu’elle berce la Résistance.

Au fond de la nuit, de transmissions en livraisons, elle sème l’espoir d’une aube nouvelle sous les noms de «Jeanne»,« Yvette» ou «Lucie», des identités que cette combattante de la liberté revêt comme des armures.

Le 19 août 1944, c’est elle qui rédige l’appel à l’insurrection des Parisiens que lui dicte son époux. Puis elle l’épaule au cours des jours et des nuits fiévreuses qui suivent, où il coordonne le soulèvement de Paris depuis le PC souterrain de la place Denfert-Rochereau. Quelques jours plus tard, Henri Rol-Tanguy reçoit avec le général Leclerc la reddition du général von Choltiz et les chars alliés entrent dans la capitale.

Paris fête sa Libération.Le 26 août, elle est l’unique femme présente à la réception qu’organise le général De Gaulle pour remercier les responsables de la Résistance parisienne. Mais surtout, après quatre ans de précautions et de prudences, de clandestinité et d’angoisses, Cécile Rol-Tanguy peut enfin marcher dans la rue sans avoir à se retourner: c’était pour elle le goût retrouvé de la liberté.

Veuve depuis 2002, Cécile Rol-Tanguy avait alors poursuivi le travail de mémoire qu’avait mené son époux en présidant l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance) et l’ACER (l’association des Amis des Combattants en Espagne Républicaine), et en racontant à tant et tant de jeunes Français l’histoire au prisme de sa vie.

A force de témoignages, elle est de celles qui ont entretenu la flamme de la Résistance et qui ont permis de mettre en lumière le rôle des femmes parmi les héros qui luttaient clandestinement pour «maintenir la France» les femmes qui sont trop longtemps restées dans l’ombre des combattants de l’ombre. C’est toujours en leur nom qu’elle acceptait de recevoir les plus hautes distinctions que la République française lui a décernées. Avec l’humilité presque surprise de celle qui soutenait toujours n’avoir fait que son devoir, en répondant simplement aux ordres de sa conscience.

Le Président de la République s’incline devant la vie de cette combattante de la liberté et adresse à ses enfants et ses petits-enfants, ses proches et ses camarades de combat ses condoléances attristées.

05/05/2020

150éme anniversaire de la naissance de Lénine

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Il y a 150 ans le 22 avril 1870 naissait Vladimir Ilitch Oulianov, plus connu sous le nom de Lénine. Rares sont les êtres humains à avoir autant contribué à redéfinir l’histoire humaine. Militant et dirigeant révolutionnaire de premier plan, théoricien d’une grande valeur appelé à commander des évènements colossaux, il contribua, avec d’autres mais de manière décisive, à ébranler le monde en reversant la Russie tsariste et à ériger l’Union des républiques socialistes soviétiques que les opprimés du monde entier observaient avec espoir et fierté. Le rapport de force qui naquit de ces évènements fondateurs permit de mettre en frein aux sanglantes ambitions capitalistes et, grâce aux partis communistes notamment en Europe, de mener des conquêtes inestimables pour la liberté, l’égalité et la fraternité.

Commentateur érudit de l’œuvre de Karl Marx, Lénine chercha sa vie durant à lui faire justice et à s’en rendre le plus fidèle possible, notamment face aux tentatives révisionnistes qui essaimèrent au sein du mouvement social-démocrate – dont il était- alors proéminent dans le mouvement socialiste, et particulièrement de la social-démocratie allemande. Et l’on sait désormais ses doutes et craintes, dans ses trop précoces dernières années, sur la suite des évènements au cœur de cette Russie ébranlée par une guerre civile dévastatrice et en proie aux ambitions. Pour Lénine, contrairement à de persistantes idées reçues, toute transformation sociale, toute visée communiste, ne pouvait qu’être le fruit d'un long processus régulièrement remis sur le métier. En témoigne, entre autres, l’adoption en 1921 de la Nouvelle politique économique.


Sa mémoire et son œuvre furent prisonnières à la fois d’une hagiographie irraisonnée et d’une haine qui reste toujours vivace. Les polémiques souvent aigres dont on l’accable masquent mal la persistance d’un anticommunisme viscéral, et souvent la méconnaissance de l’œuvre pléthorique que cet infatigable travailleur nous aura léguée. Le silence entourant cet anniversaire est une anomalie, une injustice.


Ces écueils laissent peu de place à l’homme d’Etat, au militant politique à l’intellectuel, dans sa vérité et ses contradictions. Aujourd’hui encore, son legs rencontre un écho puissant à travers les continents, pour nombre de militants engagés contre les injustices, pour la paix et la liberté.

La plus grande justice qui puisse désormais lui être rendue serait d‘être lu, étudié, commenté et discuté, avec sérieux et sérénité, pour tirer de son œuvre et de son action les enseignements nécessaires à toute perspective de transformation sociale, environnementale, démocratique. De ce point de vue la lecture du livre récent de notre regretté Lucien Sève « Octobre 1917… Choix de textes de Lénine »

Patrick Le Hyaric
22 avril 2020

11:23 Publié dans Actualité, Biographie, Russie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lénine | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |