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05/08/2014

le 04 aout 1944, Anne Frank était arrêtée

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Anne Frank, auteure du célèbre journal éponyme a été arrêtée le 4 août 1944.

Déportée, elle décédera dans un camp. Son oeuvre lui survit. Plus qu'un journal, c'est un mythe. «Le Journal d'Anne Frank» est un monument de la littérature contemporaine.

Un texte vibrant et émouvant sur le quotidien d'une jeune fille juive ayant fui l'Allemagne pour les Pays-Bas et qui a vécu dans la clandestinité avec sa famille pendant deux ans. Le 04 aout 1944, elle était arrêtée par la police allemande. Un triste anniversaire.

La famille Frank était partie d'Allemagne dès 1933 pour la Hollande pour échapper à l'antisémitisme croissant qui visait la communauté juive après l'élection d'.

Selon le site officiel de la Maison d'Anne Frank qui perpétue le mémoire de la jeune fille, Otto Frank, son père entreprend alors de monter une entreprise à Amsterdam. Edith, sa femme, Margot et Anne, ses filles, le suivent aux Pays-Bas. Ils trouvent un appartement sur la Merwedeplein. La famille se sent à nouveau libre et en sécurité. Les enfants vont à l’école, Otto est très occupé par son travail et Edith prend soin de son intérieur. Puis la Seconde Guerre mondiale éclate.

Le 10 mai 1940, l’Allemagne envahit les Pays-Bas. La famille Frank se trouve à nouveau en danger. Les Pays-Bas sont occupés, ce qui provoque beaucoup de bouleversements pour la famille Frank. Le nombre de restrictions imposées ne cessent d’augmenter pour l’entreprise d’Otto. Lorsque Margot, la soeur aînée d'Anne reçoit une convocation pour aller travailler dans un camp allemand, le 5 juillet 1942, Otto et Edith estiment que la situation devient trop dangereuse. Ils entrent dans la clandestinité avec leurs enfants dans la cachette qu’ils ont aménagée les mois précédent, dans l'entreprise d'Otto Frank. Une autre famille les rejoint rapidement, les Van Pels. Puis un huitième clandestin, Fritz Pfeffer. Ils seront nourris par des employés d'Otto. 

VIDEO. Les seules images filmées d', le 22 juillet 1941


Elle voulait devenir... journaliste

Dans son journal, qui a été d'abord publié à titre posthume en et l'Allemagne dès 1950, Anne examine ses relations avec les membres de sa famille et note les différences dans leurs personnalités. Elle aspire à devenir un journaliste, écrivant le mercredi, le 5 avril 1944 : «je me suis finalement rendu compte que je dois faire mon travail scolaire pour ne pas être ignorante, réussir dans la vie, devenir une journaliste, parce que c'est ce que je veux ! Je sais que je peux écrire … mais il reste à prouver si j'ai vraiment le talent pour ça.»

Elle continue d'écrire régulièrement jusqu'à la dernière entrée de son journal le 1er août 1944. Le 4 août 1944, les Frank sont arrêtés par les services de sécurité de la police allemande. Les autres clandestins hébergés dans leur cachette sont aussi arrêtés. Quelqu’un les a dénoncés. Ils sont déportés via le camp de transit de Westerbork aux Pays-Bas. Sept mois après son arrestation, Anne meurt du typhus dans le camp de Bergen-Belsen quelques jours après le décès de sa sœur Margot. Seul Otto, le père, survit à la déportation, tous les autres clandestins de l’annexe trouvent la mort. L’identité du délateur n’a jamais été découverte. Anne  - elle -  est devenue immortelle... elle avait le talent pour ça. 

 
Ronan Tésorière, pour le Parisien
 

23/05/2014

Une expo raconte la prostitution forcée dans les camps nazis

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Le destin des femmes forcées à la prostitution dans les camps de concentration nazis, tabou même pour d'anciens déportés, fait l'objet d'une exposition itinérante en Allemagne, qui débute au mémorial du camp de Ravensbrück.

Entre 1942 et 1945, au moins 200 prisonnières ont été contraintes de se prostituer dans les bordels de dix camps de concentration, selon l'historien allemand Robert Sommer, qui a identifié 170 de ces femmes.

Bordels
A peu près "70% étaient des Allemandes, considérées comme asociales par les SS, les autres venaient de Pologne, d'Ukraine, du Bélarus ou des Pays-Bas", indique M. Sommer. La plupart ont été recrutées dans le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück, à une cinquantaine de kilomètres de Berlin, où certaines purgeaient une peine pour prostitution dans le civil, et dans le camp d'Auschwitz (aujourd'hui en Pologne).

La construction de bordels dans les camps de concentration fut décidée par le chef de la SS Heinrich Himmler en 1941, pour améliorer la productivité des prisonniers et lutter contre les pratiques homosexuelles. "Au début, les SS cherchaient des femmes volontaires" contre la fausse promesse d'une libération, explique Robert Sommer, "mais il a fallu ensuite en trouver de plus en plus", que les nazis ont alors recrutées de force.

Question de survie
"Pourquoi nous étions là? On ne nous en a rien dit", a rapporté une prisonnière dont le témoignage anonyme est présenté dans l'exposition. Dans les baraquements chauffés qui servaient de bordels, la nourriture et l'hygiène étaient un peu améliorés par rapport au reste des camps de concentration. Presque toutes les femmes qui y ont été enfermées ont survécu.

"Nous nous sommes résignées à notre sort. Nous nous disions: c'est toujours mieux que (les camps de concentration de) Ravensbrück ou Bergen-Belsen", poursuit le témoignage. "Le travail sexuel était organisé de façon bureaucratique", explique M. Sommer, qui présente aux visiteurs plusieurs cartes d'identification portant le code 998, celui des prostituées des camps, et des coupons qui permettaient aux prisonniers récompensés pour leur travail d'effectuer une visite au bordel.

Honorable

La fréquentation des bordels, interdite aux juifs ou aux prisonniers de guerre soviétiques, ne concernait qu'une infime minorité de la population des camps - 1% des prisonniers y avaient accès, selon l'historien. Ceux qui visitaient le bordel étaient "honorables", juge l'ancienne prostituée. "Simplement des hommes, heureux d'avoir une distraction humaine", peut-on lire dans son témoignage.

Certains prisonniers politiques ont tenté de résister à l'ouverture des bordels, et d'organiser leur boycott. Les résistants de Buchenwald craignaient que les lieux soient utilisés pour les espionner. Après la guerre, les victimes se sont tues, par honte mais aussi pas peur d'être considérées comme "collaboratrices". "Aucune (des femmes identifiées par M. Sommers) n'a reçu de réparation après 1945 pour leur exploitation sexuelle", indique-t-il.

Les responsables des lieux de mémoire avaient également "refusé pendant longtemps de communiquer sur ce thème, pour ne pas donner une fausse image de la situation dans les camps de concentration", expliquent les organisateurs de l'exposition. Celle-ci c'est faite en trois étapes en Allemagne avant d'être présentée courant 2010 à Rome. Une première exposition en 2005 à Vienne, puis à Ravensbrück, avait levé le voile sur le sort de ces femmes. (belga)

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01/03/2014

L'histoire extraordinaire d'Esteban "El Rojo", 103 ans!

Les chroniques de Jean Ortiz. Portrait de ce républicain espagnol, arrêté en France par les Allemands en 1940 et déporté à Mauthausen.

Esteban "El Rojo", de Toledo aux Corbières et : 103 ans ! "Et toute sa tête!"

Esteban n'est pas né pour être martyr ni pour porter la couronne. San Esteban fut l'un des premiers martyrs chrétiens pour être allé contre la religion officielle de l'époque. Esteban Pérez a 103 ans, et il paye toujours ses timbres désormais au PCF, après le PCE. Il est né à Portillo de Toledo, le 26 décembre 1910. Il a passé sa vie aller à l'encontre des puissants, des exploiteurs, des fascistes.

Après cette vie "de película", il passe une retraite bouillonnante à Monséret dans l'Aude, dans les Corbières que chante si bien Claude Marti. Au mur du salon: le portrait de "la Pasionaria". Histoire d'une passion. Esteban naît dans une famille d'ouvriers agricoles miséreux. Pour survivre, le père braconne, et vit dans la montagne. Il ne rentre que pour vendre le gibier. La famille part ensuite pour Madrid, le baluchon à l'épaule, en quête de pitance plus substantielle. Le petit Esteban y devient vendeur de rue: tresses d'ail, billets de tombola pour le "petit train de la "suerte", etc. L'école, dit-il, "je n'ai jamais su par où on y entrait".

Douceur même

Esteban est la douceur même. Ce Républicain espagnol a acquis en travaillant à Billancourt un pittoresque accent métissé de titi parisiol. Il se déplace avec parcimonie, des gestes calmes, la nuque dégarnie, avec la sérénité de ceux qui sont en accord avec eux-mêmes.

Lorsque les militaires fascistes se soulèvent, en juillet 1936, il s'engage à Madrid dans une "Brigade de surveillance" destinée à connaître les faits et gestes de l'ennemi. Puis, il se retrouve intégré à la légendaire 15ème Brigade Internationale (anglo-saxonne) : 4 bataillons internationaux et 2 espagnols, avec quelques combattants français et belges dans le "bataillon 6 février" (dont le commandant Gabriel Fort, père de l'ami José).

Mort de faim

"Docteur ès tranchées". Sa femme reste seule, et son fils meurt de faim en 1941, à 4 ans, alors que le père est au front. Blessé à Teruel, il redoublera d'ardeur jusqu'au passage de l'Ebre en août 1938. Il le traverse deux fois. Ensuite, c'est l'itinéraire de la défaite, la "Retirada", le passage en France par la Junquera le 6 février 1939.

Sur le front de Madrid, il a connu la Pasionaria, et s'est même tatoué un portrait de Dolores sur l'avant bras. Et il en est fier. Il a adhéré au PCE en 1935, et depuis, il n'a jamais changé de carte. Parcours de camp en camp: Barcarès, Saint Cyprien, Argelès, la géographie du mépris et de la relégation. Il en sort par le biais de la 17ème Compagnie de Travailleurs Etrangers, expédié dans le nord pour édifier l'illusoire ligne Maginot.

Matricule 5042 à Mauthausen

Le 4 mai 1940, il tombe aux mains des Allemands à Dunkerque et devient un prisonnier de guerre "apatride" car le gouvernement franquiste ne reconnaît pas les exilés. Franco a même demandé que ce terme soit supprimé du dictionnaire de la Real Academia. Le 31 décembre 1940: Mauthausen. Il devient le matricule 5042, au cœur de l'inhumain, de l'indicible. Il fut sauvé par un médecin tchèque. Emmuré plusieurs jours dans une cellule, c'est à nouveau un gardien thèque qui lui porte secours.

Tout au long de ces années d'espoir, de combats titanesques, de cauchemars, il écrit , lui l'illettré, des poèmes à sa femme Maria. Le camp central est libéré par les détenus décharnés le 5 mai 1945. On connaît le rôle qu'y jouèrent les Républicains espagnols, dont plusieurs milliers périrent dans cet univers cauchemardesque.

  • Deux de ses poèmes: