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11/11/2014

GRANDE GUERRE : Ce qu'Emma n'a pas pu dire devant François Hollande - Exclusif l'Humanité

Hollande, lycéenne, grande guerre

En déplacement dans le Pas-de-Calais pour commémorer l’armistice du 11 novembre 1918, François Hollande n’aura pas entendu la parole vraie d’Emma, mais un discours imposé à la lycéenne.

En ce 11 novembre 2014, le Président de la République est présent au Mémorial Notre Dame de Lorette à Vimy Lorette dans le Pas-de-Calais pour commémorer l’armistice qui a mis fin à la Première Guerre Mondiale.
La cérémonie se veut émaillée de prises de parole, dont celle d’Emma Muyssen, qui aura dix-sept ans en décembre prochain, élève de Terminale ES du lycée Fénelon de Lille. L’adolescente ne sait pas sur quels critères elle a été choisie pour représenter la jeunesse. Dans les jours qui ont précédé ce rendez-vous, retransmis en direct à la télévision, elle rencontre l’historien Damien Baldin, connu sur ses recherches sur les animaux domestiques et surtout nommé Conseiller pour l'action territoriale dans le cadre de la Mission du Centenaire 14-18.
 
Mais, quelle n’est pas la déception d’Emma lorsqu’elle découvre qu’il ne lui est pas permis de contribuer à la rédaction du discours qu’elle sera chargée de prononcer devant le Président et nombre de personnalités. La lycéenne a confié ce message à l’Humanité : 
 
 Hollande, lycéenne, grande guerre« Je suis émue à l’idée d’être là pour rendre hommage à tous ces soldats, même si  j'aurais aimé faire plus partager mon émotion à travers un texte auquel j’aurais pu contribuer en y ajoutant ne serait-ce que quelques mots sur des choses me semblant importantes. J’aurais ainsi pu faire ressentir l'horreur de ce charnier dans lequel avaient été envoyés des millions d’hommes pour des raisons qui bien souvent les dépassaient, ne pouvant même pas percevoir l’avancée en termes militaires.
Les Etats menant la guerre avaient le droit de vie ou de mort sur ces hommes. Aucun responsable ne fut jamais jugé pour ce « crime contre l’humanité ».
 
Hollande, lycéenne, grande guerrePourtant 18,6 millions d’êtres humains furent broyés par les mâchoires d’acier de la guerre, autant d’individus ont souffert du froid, de la saleté, de la faim, des bruits continus des obus, traumatisés par la vision de l’horreur, des corps déchirés et de cette mort de masse inhumaine.
Des centaines d’entre eux seront fusillés, coincés entre les balles ennemies et celles de leur propre pays, pour avoir dit non à ce charnier, pour avoir tenu à leur humanité, pour avoir voulu voir l’ennemi comme un être humain, pour avoir voulu vivre. »
 
Emma évoque ici, les fusillés pour l’exemple, dont ceux des mutineries de 1917. Mais, l’historien, Damien Baldin a été formel : si elle veut changer le texte prévu il faudra obtenir l’aval de l’Elysée et selon lui, c’était inutile d’essayer, un tel contenu ne passerait pas…
 
La lycéenne a pensé un temps, attendre le jour J, que le micro s’allume en direct pour s’exprimer avec sincérité, sans s’en tenir au discours officiel « bourré de fautes d’orthographe » qu’elle trouve décidément « trop convenu ». Elle l’a cependant prononcé tel quel pour ne pas mettre son établissement scolaire dans l’embarras.
 
Un établissement qui vient déjà d’être sous les feux de l’actualité suite à la tentative de suicide par défenestration d’un de ses élèves de Seconde. Mais, Emma a eu à cœur de porter seule ces faits de censure à la connaissance de tous en écrivant ses lignes. Des lignes de front pour la justice et la liberté.
 
Jean Jaurès en 1903, dans son célèbre discours à la jeunesse soulignait que, « la République est un grand acte de confiance et un grand acte d’audace ». Comment ne pas songer qu’Emma s’est retrouvée en ce 11 novembre 2014 devant une République dominée par la défiance et la lâcheté. Devant une République « qui n’est pas prête à regarder son Histoire en face », comme elle dit.

Laurence Mauriaucourt : http://www.humanite.fr/exclusif-ce-quemma-na-pas-pu-dire-devant-francois-hollande-557324

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LA GRANDE GUERRE EXPOSEE AUX INVALIDES

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Dessin de Georges Scott

Écrivains et artistes furent souvent les témoins directs d’un affrontement sans précédent, bouleversé par la technique. Une exposition au musée de l’Armée aux Invalides nous restitue leur regard.

C’est une petite aquarelle et gouache de François Flameng, un de ces peintres ou artistes qui n’ont pas marqué l’histoire mais en furent les témoins étonnés, parfois comme fascinés par ce monde entré dans un autre temps.

guerre3.JPGElle représente des soldats allemands debout dans une tranchée, équipés de leur casque et d’un masque à gaz, de cuirasses en métal. Ils semblent venus d’ailleurs, d’une autre planète.

On se dit que les créateurs du masque de Dark Vador se sont inspirés d’images semblables. C’est à cette mutation profonde de la guerre elle-même que l’on est confronté avec l’exposition en cours au musée de l’Armée aux Invalides, à Paris, « Écrivains et artistes face à la Grande Guerre », et d’abord parce que le lieu ne fait qu’accentuer le contraste, l’incroyable décalage entre la Première Guerre mondiale et celles qui l’ont précédée. Non qu’elles ne furent pas sanglantes.

Il y eut parfois jusqu’à 35 000 tués et blessés en une seule bataille napoléonienne, mais la guerre de 14-18 n’avait jamais mis autant d’hommes face à face durant si longtemps avec une révolution sans précédent de la technique et de la puissance de feu, l’entrée sur la scène de l’histoire de l’aviation, des chars, des cuirassés, des sous-marins, des gaz asphyxiants…

Ainsi, traversant les salles adjacentes à celles de l’exposition, passe-t-on entre des centaines de sabres et de fusils dans des vitrines qui semblent encore relever, si l’on ose dire, des formes élémentaires du combat d’homme à homme, entre des portraits en pied de généraux glorieux, parfois la représentation d’une bataille avec au premier plan quelques blessés mais sans plus. Mais là, avec cette exposition, le regard change.

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Dessin de Maurice Bichet

« Pas plus cubiste qu’une guerre comme celle-ci »

C’est que peintres et artistes ne sont plus invités à une représentation de commande de la guerre, mais parce que la mobilisation est générale, parce que nombre d’entre eux se retrouvent au front, ils en sont les témoins, aux premières loges. Ainsi nombre de leurs peintures sont comme un zoom avant sur le feu, les blessés, comme avec Georges Scott, Effet d’un obus dans la nuit (1915), Karl Lotze, Attelage dans une explosion d’obus (1915).

Pour d’autres, ou les mêmes, de nouveaux sujets apparaissent, en rupture avec toute la tradition. Avions, mitrailleuses sous le pinceau de Christopher Nevinson ou encore, de François Flameng, Retour d’un vol de nuit sur avions Voisin de bombardement (1918). Ils tentent de les saisir aussi avec toutes les ressources de ce qui, avant la guerre, était déjà l’art moderne, mais que ce « spectacle » radical va amplifier.

Fernand Léger, qui fut au front, dira ceci de ses peintures abstraites : « Ceux qui ont connu la guerre comprendront ma peinture. » Il écrit à sa femme : « À tous ces ballots qui se demandent si je serai encore cubiste en rentrant, tu peux leur dire bien plus que jamais. Il n’y a pas plus cubiste qu’une guerre comme celle-ci qui te divise plus ou moins proprement un bonhomme en plusieurs morceaux et qui l’envoie aux quatre points cardinaux. »

En retour, le commandement militaire va faire appel aux peintres cubistes comme André Mare et bien d’autres pour dessiner des décors de camouflage. Vallotton, avec Verdun (1917), va traduire remarquablement le chaos du champ de bataille avec un ciel troué par les projecteurs. D’autres vont, à la manière des futuristes italiens, tenter d’exprimer dans la forme le chaos, la vitesse, les charges. Pour Otto Dix, dans les tranchées, George Grosz, dans la proximité des blessés dans les hôpitaux, c’est la peinture de l’horreur qui l’emporte, avec toutes les ressources d’un expressionnisme qui semble exacerber Goya, Bosch, Grünewald.

première guerre mondiale,exposition invalides

Dessin Félix Valloton

On peint donc la mort, les destructions, la souffrance. La gloire est absente, elle sera ailleurs, plus tard, dans les discours et les commémorations. Jean-Galtier Boissière, en 1919, a peint, pour les fêtes de la victoire, le défilé des mutilés. En 1917, Vallotton peint, comme à l’infini, les croix du cimetière militaire de Châlons. Avec quelque cinq cents œuvres et pièces d’archives, c’est d’abord ce parcours dans les images de la Grande Guerre qui est proposé aux Invalides, mais c’est aussi une invitation à penser comment la grande boucherie fut en quelque sorte la matrice du XXe siècle en art, dans la littérature et la pensée, avec la naissance du dadaïsme puis celle du surréalisme. Nombre d’ouvrages, le Feu (Barbusse), les Croix de bois (Dorgelès), À l’ouest, rien de nouveau (Remarque), Orages d’acier (Jünger), vont changer à jamais l’image de la guerre, quoique…

Jusqu’au 25 janvier. Musée des Invalides
Maurice Ulrich : http://www.humanite.fr/zoom-avant-sur-la-grande-guerre-557099
 
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08/11/2014

La Bataille de Madrid, lutte contre l'oubli

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78 ans avant la bataille de Madrid, des secteurs républicains espagnols continuent de regarder le passage avec un mélange de vénération du point de vue historique adressée aux soldats tombés et la motivation pour demander une reconnaissance qui n'arrive encore.

Alors que des milliers de symboles de la période de la dictature de Francisco Franco (1936-1975) restent visibles,  on estime que des milliers de morts républicains sont encore enterrés dans les tombeaux collectifs.

Le  recensement du juge de l'audience nationale Baltasar Garzón, a été chiffré en 114 mille 266 fusillés, disparus et enterrés dans des fosses communes, même si d'autres historiens estiment que le nombre des victimes pourrait dépasser les 130 mille.

Face à l’asymétrie historique régnante, des faits comme la bataille de Madrid manquent toujours de reconnaissance officielle.

Après le coup d’État de Franco, Madrid est resté sous la domination de la 2ème République espagnole en devenant l'objet des putschistes appuyés par des troupes de l'Allemagne nazie.

Durant la défense de la capitale espagnole la 11ème brigade internationale a été composée par des volontaires de 54 pays se ralliant aux Républicains espagnols dans la tentative de mettre un frein au fascisme.

A cette bataille se sont ralliés des Latino-américains comportant la Brigade  internationale et ont combattu à Madrid  aussi bien que dans d'autres régions du pays.

Quelques historiens estiment en deux mille 500 le nombre de latino-américains soutenant  les républicains lors de la Guerre civile, dont mille 412 Cubains, 650 Argentins et 40 Brésiliens, outre les Mexicains, les habitants d'Amérique centrale et des Caraïbes.

Theo Franco, un Français participant à la Bataille de Madrid, a raconté l'expérience de la première action de guerre à laquelle il a pris part.

«C'était un combat  terrible, ...Je crois que ceci ressemblait à ce qui a dû être Stalingrad. En outre, les  avions allemands de la Légion Cóndor nous écrasaient avec leurs bombes, alors que les troupes du général Juan) Yagüe nous attaquaient par terre».

.Expression du déséquilibre historique vécu en Espagne, ce n'était  qu'à  la pression populaire d'empêcher en mars à Burgos l'ouverture d'une exposition dédiée au général Yagüe, baptisé «le boucher de Badajoz». Et cela en raison de la répression dechaînée suite à la prise par ses troupes de cette ville d'Extremadura faisant environ quatre mille victimes.

Dans une tentative de remplir le vide, on a diffusé récemment l'apparition d'une application  pour téléphones portables nommée «La bataille de Madrid», lancée par  David Pallol, permettant de connaître la défense de la capitale en novembre 1936.

La ville de Madrid a été massacrée pendant trente mois dans la Guerre civile par les franquistes et a résisté avec la volonté de ses habitants, mais les Madrilènes ne le savent presque pas. Le 2 mai on commémore la résistance face aux Français, mais on oublie  que  la ville a résisté l'avancement des troupes fascistes, a affirmé le quotidien public Pallol, dont l'initiative s'ajoute à la tentative d'empêcher que l'oubli  s'empare  définitivement d' une geste historique espagnole.

*Correspondant de Prensa Latina en Espagne, par Miguel Lozano

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19:03 Publié dans Espagne, Guerre, Guerre d'Espagne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madrid, guerre d'espagne | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |