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21/08/2023

LES BONS MOTS DE L'HISTOIRE : Le nez de Cléopâtre s'il eut été plus court, toute la face de la Terre aurait changée"

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Le nez de Cléopâtre s'il eut été plus court, toute la face de la Terre aurait changée" a été imaginée et créée par Blaise Pascal, grand Physicien Français, mathématicien, et moralisateur. Né à Clermont-Ferrand (France) le 19/06/1623 ; Mort à Paris (France) le 19/08/1662

Probablement, moins belle, avec un nez plus court la face de la Terre aurait changée, tant le rôle historique de Cléopatre et tant sa prodigieuse beauté ont fasciné à l'époque les plus grands puissants, « Son commerce familier avait un attrait irrésistible, écrit Plutarque, et l’aspect de sa personne, joint à sa conversation séduisante et à la Grâce naturelle répandue dans ses paroles, portait en soi une sorte d’aiguillon. Quand elle parlait, le son même de sa voix donnait du plaisir. Sa langue était comme un instrument à plusieurs cordes dont elle jouait aisément dans le dialecte qu’elle voulait, car il y avait très peu de barbares avec qui elle eût besoin d’interprète. ».

Reine d'Égypte, Cléopâtre VII est née en 69 av. J.-C. et morte en 30 av. J.-C., à Alexandrie, à l'âge de 39 ans. Cléopâtre VII, mariée à son frère Ptolémée XIII, devient reine d'Egypte à 17 ans, en 51 av. J.-C. Elle partage le pouvoir avec son frère, qui intrigue afin de l'évincer du trône. Il y parvient en 48 av. J.-C.

Cependant, grâce à l'aide de Jules César, la reine retrouve sa place dès 46 av. J.-C. Ptolémée XIII est assassiné et Cléopâtre est contrainte d'épouser son autre frère, Ptolémée XIV. Elle devient malgré tout la maîtresse de César et lui donne un fils, Césarion. A la mort du dictateur romain, Cléopâtre s'éprend de Marc Antoine, avec qui elle aura trois enfants (Alexandre Hélios, Cléopâtre Séléné et Ptolémée Philadelphe). Les liens entre leurs royaumes se resserrent, ce qui attise la colère d'Octave (le futur empereur romain Auguste).

Ce dernier déclare la guerre à la reine d'Egypte en 32 av. J.-C. Cléopâtre est vaincue à la suite de la bataille d'Actium. Son royaume tombé aux mains des Romains, et Marc Antoine mort, la reine décide de se suicider, en se faisant mordre par un aspic, comme le veut la tradition.

On ne compte plus les adaptations en films et romans de la vie de Cléopâtre VII, reine d’Egypte au destin tragique. C’est son image de femme fatale qui lui vaut de passer à la postérité, occultant le fait que Cléopâtre était avant tout une souveraine, préoccupée du destin de son peuple.

Les études récentes ont permis de découvrir le visage d’une femme de pouvoir et d'une intellectuelle passionnée, certes libre dans ses mœurs, mais comme l’étaient depuis longtemps les femmes égyptiennes. Familière du  Musée et de  la Bibliothèque d’Alexandrie, elle était une grande lectrice d’Homère et  se nourrissait des hauts faits d’Alexandre le grand. 

Elle fut la première de sa famille à parler l’égyptien et huit autres langues, à avoir su communiquer avec les gens de la province et pas seulement avec les Alexandrins. Elle reprit les rites pharaoniques que ses prédécesseurs avaient laissé tomber en désuétude.

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09:50 Publié dans Cinéma, Monuments | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cléopatre, egypte | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |

04/05/2018

Le 4 mai 1978, Henri Curiel était assassiné à Paris

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Hassane Zerrouky, Humanite.fr

Il y a 40 ans, Henri Curiel était assassiné à Paris, au pied de l'immeuble où il habitait. De nouveaux éléments ont permis à sa famille d'obtenir en janvier 2018 la réouverture du dossier d'instruction.

La justice a rouvert l’enquête sur la mort d’Henri Curiel, assassiné le 4 mai 1978 à Paris, et ce après les confessions de René Resciniti de Says, militant d’extrême-droite (décédé en 2012), relatées dans le livre de Christian Rol, Le roman vrai d’un fasciste français, paru en 2015. Bien qu’à l’époque ce meurtre ait été revendiqué par l’organisation Delta, référence aux commandos de l’OAS du même nom pendant la guerre d’Algérie, l’affaire avait été classée en 1992 puis en 2000. Et depuis, ce crime est resté impuni.

Les aveux posthumes de René Resciniti, et le fait que l’arme du crime ait été la même que celle ayant servi à tuer Laid Sebaï, le gardien de l’Amicale des Algériens en Europe, remettent en selle la piste algérienne, celle d’un acte commis par des résidus de l’OAS, que le général Paul Aussarresses, l’assassin du leader du FLN Larbi Ben M’hidi, avait déjà évoqué, assurant alors que Curiel était sur la liste des personnes à éliminer (1). L’ancien tortionnaire a même incriminé l’ex-président Giscard d’Estaing dans cette affaire. Ce qui écarte les pistes d’un crime commis par le Mossad ou les services sud-africains en raison de l’implication de Curiel dans les causes palestinienne et sud-africaine, pistes évoquées alors par les amis et proches de la victime.

« Communiste à part »

En cette fin des années 1970, Henri Curiel, écrit René Galissot citant Gilles Perrault, se savait menacé. Après que De Gaulle eut quitté le pouvoir, sa situation et celle des militants progressistes étrangers vivant en France était devenue incertaine, surtout durant le septennat de Giscard d’Estaing sous lequel les anciens de l’OAS ont commencé à relever la tête avant de passer aux actes.

L’histoire d’Henri Curiel, juif égyptien, né en 1914 en Egypte, homme habité par la cause des peuples luttant pour leur libération du joug colonial et impérialiste, est une histoire mouvementée. Ce « communiste à part » (dixit René Galissot), crée en 1943 le Mouvement égyptien de libération nationale (Meln), organisé autour de la librairie du Rond-Point au Caire, véritable centre de diffusion du marxisme et « de brochures d’instruction communiste » en arabe.

Cette période de sa vie au Caire constitue une des parties les plus intéressantes de son parcours militant parce que s’y déroule ce qu’a été cette Égypte d’avant l’arrivée de Nasser et, surtout, ce qu’a été l’apport de ces juifs progressistes égyptiens, issus de la bourgeoisie du Caire et d’Alexandrie dans la diffusion du marxisme, avant qu’ils ne soient expulsés du pays, sur fond d’exode forcé de la communauté juive égyptienne, après la création d’Israël en 1948.

Expulsé d’Égypte, on retrouve Curiel en France, engagé aux côtés du FLN algérien pendant la guerre d’Algérie : il sera incarcéré en 1960 et libéré en 1962. Après l’indépendance algérienne, avec l’appui de Ben Bella et le soutien de Ben Barka, avant que ce dernier ne soit assassiné en 1965 à Paris, il s’inscrit pleinement, via l’organisation Solidarité qu’il créée, dans le soutien actif aux mouvements anticolonialistes et de libération des peuples. Mais surtout, il joue un rôle, bien avant l’heure, dans le rapprochement entre progressistes israéliens et palestiniens, notamment entre Uri Avnery et Issam Sartaoui, rapprochement qui aboutit à l’organisation d’une série de rencontres durant l’année 1976, année où le directeur adjoint de l’hebdomadaire le Point, Georges Suffert, fait paraître une pseudo-enquête journalistique présentant Henri Curiel comme le patron des réseaux d’aide aux terroristes et un « agent du KGB » !

Le « tournant giscardien »

Ces années 1970, avec l’arrivée au pouvoir de Giscard d’Estaing en France, que Gallissot qualifie de « tournant giscardien », sont celles de « l’alliance triangulaire » France-États-Unis-Maroc face à ce qui est considéré comme « le triangle adverse » Algérie-URSS-Polisario. Une « alliance » sur fond d’attentats meurtriers contre les Algériens en France, de luttes souterraines entre services français et algériens et de préparation par le Maroc de la « marche verte », qui lui permettra, avec le concours de l’armée française et de l’Espagne franquiste, d’occuper le Sahara occidental en 1975. Mais aussi d’assassinats non élucidés comme ceux des représentants successifs de l’OLP, Mahmoud Hamchari (décembre 1972), Mahmoud Saleh (janvier 1977), Azzedine Kalek (août 1978), ou juste avant du dramaturge et militant algérien de la cause palestinienne et ami de Curiel, Mohamed Boudia (juin 1973). C’est dans cette période trouble, qu’Henri Curiel est à son tour assassiné. D’autres meurtres (autour d’une vingtaine) non élucidés, de militants palestiniens, basques, communistes espagnols, du savant atomiste égyptien Salah al-Meshad (juin 1980), et de menaces de mort, émailleront ces années giscardiennes.  

(1) Voir aussi Henri Curiel citoyen du monde de Gilles Perrault dans le Monde diplomatique d’avril 1998.