02/07/2013
Julius et Ethel Rosenberg, condamnés à la chaise électrique
Julius et Ethel Rosenberg ont été exécutés le 19 juin 1953 dans la prison de Sing Sing, aux états-Unis. Ils étaient accusés d’espionnage pour l’URSS. Bien que l’annonce de leur condamnation ait soulevé un raz de marée de protestations dans le monde, rien ne put empêcher cet assassinat d’état.
Vendredi 19 juin 1953 : dans la prison de Sing Sing (au nord de New York), se prépare un hallucinant cérémonial de sacrifice humain (1). Julius et Ethel Rosenberg, parents de deux enfants, Robert et Michael, vont être exécutés dans la soirée.
La condamnation à mort des époux, la seule jamais prononcée aux États-Unis pour espionnage en temps de paix, a soulevé un raz de marée de protestations et de solidarité à travers la planète. Des millions de citoyens, des personnalités aussi diverses que le pape Pie XII ou la toute jeune reine d’Angleterre, des intellectuels comme Aragon et Jean-Paul Sartre, Picasso, des acteurs parmi lesquels Gérard Philipe et Brigitte Bardot, avaient signé des pétitions pour exiger la vie sauve pour les condamnés.
La presse française, toutes opinions confondues – et notamment l’Humanité – mena inlassablement campagne contre cet assassinat d’État. Le 15 juin 1953, Rémy Roure écrivait dans le Figaro : « C’est parce que subsiste ici, en Occident, malgré le prix médiocre de la vie humaine en notre temps, le respect de cette même vie, parce que nous gardons la mesure exacte d’une vie humaine. C’est pour que subsiste ce respect, (…) que s’élève cette immense prière, cette immense protestation. (…) car nous ne voulons pas croire qu’elles puissent être vaines. Sans quoi notre civilisation serait menacée. »
Le 29 mars 1951, les Rosenberg avaient été reconnus coupables d’avoir « comploté en vue de transmettre des informations secrètes à une puissance étrangère », l’URSS en l’occurrence, durant la guerre contre l’Allemagne nazie. Le jury avait été sélectionné à cet effet : on en avait exclu les communistes, les juifs et les opposants à la peine de mort. Tous les « faits » reprochés dataient de la guerre de 1939-1945, époque où l’Amérique officielle ne tarissait pas de louanges sur les alliés soviétiques.
Le 5 avril, Julius et Ethel étaient condamnés à mort pour trahison alors qu’aucune preuve objective n’a jamais – aujourd’hui encore malgré de nombreuses « révélations », d’ex-agents russes notamment – pu être apportée quant à la livraison par les époux Rosenberg de « secrets de la bombe atomique » (qu’ils auraient été bien incapables l’un et l’autre de se procurer) à l’URSS.
Julius est né le 12 mai 1918 dans une famille juive émigrée de Pologne. Admis au cours d’ingénieur du New York City College, il adhère à la Fédération des architectes, ingénieurs, chimistes et techniciens (FAECT, dont le président Roosevelt était membre d’honneur), proche du Parti communiste. Diplômé en 1939, Julius se marie avec Ethel Greenglass. Il est recruté à la fin 1940 comme employé civil au service de transmissions des armées. Il est licencié en février 1945, accusé par le FBI d’appartenance au PC états-unien.
Le 15 juin 1950, le beau-frère de Julius, David Greenglass, est arrêté. Soumis au chantage du FBI, il accuse le mari de sa sœur d’être le cerveau d’un réseau d’espionnage au profit de l’URSS. Julius est arrêté le 17 juillet, Ethel, le 11 août 1950. Pour le patron du FBI, Edgar Hoover, il faut l’amener à accuser son mari en échange de la vie sauve. Jusqu’à leur dernier souffle les deux époux refuseront ce « marché ».
En prononçant la sentence de mort, le 5 avril 1951, le juge Kaufman affirme : « La nature du terrorisme russe est désormais évidente. (…) Je crois que votre conduite, en remettant entre les mains des Russes la bombe A (…) a déjà causé l’agression communiste en Corée et les 50 000 morts américains dans cette guerre, et, qui sait combien de millions de personnes innocentes payeront le prix de votre trahison. »
Les Rosenberg avaient choisi le camp de la paix et de la promesse d’un avenir solidaire. Pour les dirigeants des États-Unis, c’était devenu le choix de la guerre. En larguant la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, les États-Unis pensaient pouvoir asseoir définitivement leur domination sur le monde. Le partage du monde décidé entre les deux superpuissances à Yalta devait définir le champ clos de la rivalité impériale. Pour cela il fallait fabriquer de nouvelles peurs, de part et d’autre. Des peurs qui conduiraient à un aveuglement collectif détruisant toute rationalité.
Le 19 juin 2012, soixante ans après, l’hebdomadaire français le Point, publie un odieux « article » intitulé « 19 juin 1953. Un couple de cocos grille sur la chaise après un procès truqué : les époux Rosenberg ». Aujourd’hui encore la mémoire d’Ethel et de Julius est noircie par la haine de certains et définitivement salie par l’affirmation infamante de « trahison » par la pensée dominante.
« J’envoie tout mon cœur à tous ceux qui m’aiment. Je ne suis pas seule et je meurs avec honneur et dignité en sachant que mon mari et moi nous serons réhabilités par l’histoire », avait écrit Ethel au dernier jour.
L’histoire a depuis longtemps dit «oui».
De la famille Rosenberg À mumia Abu-Jamal 1937. Profondément choqué à la vue d’une photo du lynchage par pendaison des Noirs Thomas Shipp et Abram Smith, un modeste instituteur juif communiste du Bronx new-yorkais, Abel Meeropol, écrivit un poème, Strange Fruit. Le « fruit étrange » est le corps d’un Noir pendu à un arbre. Billie Holiday interpréta ce chant pour la première fois en 1939. Il devint, malgré les racistes, l’une des chansons phares des années 1940-1950. Michael Rosenberg avait dix ans et son frère Robert, six, à la mort de leurs parents. Ils ont été adoptés par Anne et Abel Meeropol dont ils portent le nom. « Travaillez et construisez, mes fils ! » leur avait écrit leur mère, Ethel. Septembre 1996 : « Mumia Abu-Jamal est le premier prisonnier politique américain se trouvant dans le couloir de la mort depuis Julius et Ethel Rosenberg, mes parents, exécutés en 1953. » Ces mots ont été lancés par Michael Meeropol, à la Fête de l’Humanité. Sa Fondation Rosenberg pour les enfants a aidé les enfants de Mumia à vivre.
(1) Lire l’attachant et parfaitement documenté ouvrage de Gérard A. Jaeger, les Rosenberg. La Chaise électrique pour délit d’opinion, éditions du Félin, 2003.
17:34 Publié dans Etats Unis, International, L'Humanité, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : etats-unis, peine de mort, urss, espionnage, époux rosenberg, bombe atomique | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |
29/05/2013
SEGREGATION : USA-FRANCE : LA MEME INTOLERANCE
Cet après-midi à Montpellier sera célébré le premier mariage gay. 200 policiers seront présents pour éviter tout débordement.
Le 24 septembre 1957, 1000 soldats de la 101e division aéroportée américaine sont envoyés par Eisenhower pour escorter et protéger 9 lycéens noirs que des partisans de la ségrégation voulaient empêcher d'étudier à la Little Rock Central High School (Arkansas). Le 24 septembre, sous bonne escorte, 7 des 9 étudiants noirs entrent dans leur salle. Quelques élèves blancs en sortent, refusant de s'asseoir à côté d'eux.
Constamment harcelés, les neuf élèves se voient affecter chacun un militaire de la 101e comme garde du corps.
Des lynchages entre noirs et blancs ont lieu devant le lycée, malgré la présence des forces de l'ordre.
Le 12 septembre 1958, la Cour suprême ordonne l'intégration immédiate des étudiants noirs dans les écoles de Little Rock. Les autorités locales préfèrent fermer les établissements scolaires plutôt que d'obtempérer. Les tribunaux fédéraux ordonnent alors leur réouverture, décision confirmée par la Cour suprême des États-Unis.
Sema
USA : UNE SEGRAGATION ANCREE DANS LES MOEURS
Alors que le mouvement des droits civiques tente de se soulever, les Etats-Unis baignent dans une ségrégation en vigueur depuis plusieurs décénies.
C'est ce que nous allons voir à présent. C’est avec les lois Jim Crow de 1876 qu’un nouvel ordre social apparaît aux Etats-Unis : la ségrégation raciale.
Ce texte de loi est créé pour organiser la société du sud des Etats-Unis après la guerre de Sécession et l’abolition de l’esclavage. La majorité des lois dites Jim Crow resterons en vigueur jusqu’au vote du Civil Rights de 1964.
Les Etats du sud des Etats-Unis connaissent une période de chamboulement et doivent donc se restructurer. Le pays décrète l’égalité des droits pour tous les citoyens, mais la population blanche veut être protégées contre les noirs devenus libre et qui sont considéré alors comme inférieure. En 1876, les provinces sudistes adoptent une nouvelle législation.
Elle donne la suprématie aux blancs en limitant les droits des anciens esclaves, les lois Jim Crow légalisent la ségrégation raciale. Les textes indiquent que les citoyens doivent être mais, en réalité, il en est toute autre choseLes mesures phares des lois Jim Crow concernent la séparation des noirs dans les lieux publics, elles peuvent différer selon les Etats : Les écoles, les églises, et les hôpitaux pour noirs doivent être séparés. Les livres scolaires utilisés ne peuvent être redistribués à la rentrée suivante que dans une école où les élèves ont la même couleur de peau que les premiers utilisateurs des manuels.
Dans les transports en commun, seules quelques places à l’arrière sont accessibles aux noirs.
La promotion de l’égalité des droits, qu’elle se fasse par voie orale ou écrite, est un délit sanctionné par de la prison fermeLes métiers de la fonction publique sont réservés aux blancs. Les facettes moins connues de la législation ségrégationniste concernent la vie privée de la population, elles sont appliquées de manière différente dans chaque région et amènent une nouvelle catégorie, les colored people, d’ascendance noire trop lointaine pour être considérés comme nègres.
Tout mariage entre une personne blanche et un personne nègre ou d’ascendance nègre jusqu'à la quatrième génération est interdit. Une personne noire ne peut ni adopter, ni avoir sous sa tutelle un enfant blanc, même si les parents de celui-ci l’ont choisie.
Des familles noires et blanches ne peuvent pas vivre dans le même immeuble. Le propriétaire qui loue un appartement à des noirs dans un immeuble ou résident des blancs est passible d’emprisonnement. Pendant 88 ans, ces mesures sont appliqués quotidiennement et son logiquement mal accepter par la population noirs des Etats-Unis.
C’est en 1955, que Rosa Parks se révoltera dans un bus, marquant le début de la révolte. La ségrégation est aujourd’hui illégale, mais le système ségrégationniste est entré dans les mœurs. Même si aujourd’hui ce système n’est plus appliqué, ils n’en reste que dans les faits, les élèves sont toujours séparés en fonction de leur couleur de peau, la Californie continue de pratiqué la ségrégation à l’intérieur de ses prisons et la constitution de l’Alabama stipule que les enfants noirs et blancs doivent aller dans des écoles séparées.
13:29 Publié dans Actualité, Etats Unis, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : etats-unis, ségrégation, race, mariage pour tous | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |
17/04/2013
LINCOLN, PRESIDENT DES ETATS UNIS D'AMERIQUE
Né le 12 février 1809 Abraham Lincoln est né de parents pauvres dans une cabane en bois dans le Kentucky pour devenir président des Etats Unis d'Amérique "par le peuple, pour le peuple, avec le peuple". Il a symbolisé ainsi bien "le rêve Américain".
Après bien d'épreuves personnelles, professionnelles, et politiques il est devenu président au début de la guerre civile qui a opposé les états esclavagistes et non esclavagistes, et est mort assassiné le 14 avril 1865, 5 jours avant la fin de la guerre civile.
Abraham Lincoln a évolué dans sa réflexion sur l'esclavagisme et les rapports humains toute sa vie, jusqu'à son dernier soufle, avec courage, honnêteté, et une profonde sincérité parfois empreinte d'ambiguïté.
Il s'est opposé pratiquement seul à l'anexion sauvage de la Californie et du Nouveau Mexique après une guerre injuste et rapide contre le Mexique. Les Etats Unis déjà justifiaient ainsi les conflits pour des intérêts inavoubles.
Toute sa vie Abraham Lincoln a été d'une honnêteté que certains ont même considérée maladive, remboursant l'intégralité des dettes de son père, ou refusant de payer sur les deniers publics les achats de son épouse effectués pourtant pour améliorer le cadre de vie de la Maison Blanche lorsqu'il était président.
Opposé à l'esclavagisme, il n'était pas opposé aux esclavagistes, pour des raisons opportunistes et de compromis, mais à son extension. "Je ne me prétends pas plus exempt d'égoïsme que le commun des mortels, mais j'ai le sentiment que toutes mes opinions devraient, et par conséquent, doivent être placées là où elles sembleraient avoir le plus de chances de faire progesser notre cause, et nulle part s'il le faut".
Ses convictions contre l'intolérance sont restées constantes et profondes "de même que je refuse d'être un esclave, je refuse d'être un maître. Telle est mon idée de la démocratie".
Abraham Lincoln s'est toujours prononcé pour l'idéal américain de la réussite basée sur l'effort et l'individualisme, avec pourtant des nuances qui choqueraient aujourd'hui de nombreux américains et européens. "Le gouvernement a pour objet légitime, de faire ce qui est nécessaire pour le bien des citoyens lorsque ceux-ci ne peuvent le faire eux-mêmes, ou du moins le faire aussi bien, grâce à l'effort individuel".
Bien que Républicain Lincoln a peu de rapport avec Bush., sa politique, son fanatisme religieux (Lincoln était peu croyant), et sa richesse acquise de manière très douteuse.
Le rêve Américain est aujourd'hui brouillé et dévoyé par des individus sans scrupules. Pourtant comme le disait Lincoln "aucun homme n'a assez de mémoire pour réussir dans le mensonge".
16:52 Publié dans Biographie, Etats Unis, Monde | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abraham lincoln, usa, président | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |