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25/05/2023

LES BONS MOTS DE L'HISTOIRE : NAPOLEON DEVANT LES PYRAMIDES

napoleon,pyramides« SOLDATS, SONGEZ QUE, DU HAUT DE CES PYRAMIDES, QUARANTE SIÈCLES D'HISTOIRE VOUS CONTEMPLENT » BONAPARTE, 1798

Cette citation trouve son origine lors de la Campagne d’Egypte de Napoléon Bonaparte qui commence en 1798 et s’achève en 1801.

Désireux d'éloigner un temps l'ambitieux général Bonaparte encore tout auréolé de ses victoires d'Arcole et de Rivoli, le Directoire lui assigne une nouvelle mission, la diffusion des Lumières en Orient. Cela doit permettre à l'Égypte, alors sous domination ottomane, de renouer avec sa gloire passée. Pour le jeune Corse, cette campagne a aussi pour dessein d'atténuer l'influence de l'Angleterre sur cette partie du monde et de couper la route des Indes à ses marchandises. Pour le gouvernement français, c'est le moyen le plus sûr d'empêcher un « sabre » glorieux de s'allier avec une partie des ministres les plus influents, en particulier celui des Relations extérieures, Charles Maurice de Talleyrand, avec qui il pourrait nourrir le projet de fomenter un coup d'État. En mai 1798, Bonaparte quitte Toulon à bord de l'Orient avec armes, bagages, et surtout 50 000 hommes - militaires, techniciens et savants embarqués sur plusieurs navires - pour l'une des plus fabuleuses expéditions

Une des plus célèbres batailles de cette campagne est la bataille des Pyramides qui a lieu le 21 juillet 1798. Cette bataille oppose l’armée française d’Orient à celle des Mamelouks de Mourad Bey, l’Egypte étant une province de l’Empire ottoman. Nous sommes à l’époque du Directoire, Napoléon n’est pas encore empereur. La bataille a lieu sur le site de Gizeh qui se situe en face du Caire, et c’est là que se trouvent les grandes pyramides de Kheops, Khepren et Mykerynos.
La citation sera ensuite diffusée sous des formes diverses : « Soldats, songez que du haut de ces monuments, quarante siècles vous contemplent » ou « Soldats du haut de ces pyramides, 40 siècles nous contemplent ». Vous trouverez ici une histoire de ces variantes

Dans les Mémoires que Napoléon Bonaparte a dictés lors de sa détention à Sainte-Hélène, la phrase donnée est simplement : « Au moment de la bataille, Napoléon avait dit à ses troupes, en leur montrant les pyramides : « Soldats, quarante siècles vous contemplent »
Source : Mémoires de Napoléon, La campagne d’Egypte

Napoléon l'érudit voulait rappeler l'histoire noble de l'antiquité égyptienne, le "temps des pharaons", et se poser comme homme de science et de progrès face au désordre politique de l'Egypte en 1798.

D’autres livres sur Bonaparte et la Campagne d’Egypte :
L'Egypte: de l'expédition de Bonaparte à nos jours
Bonaparte et l'Egypte : feu et lumières [exposition], Institut du monde arabe, Paris, 14 octobre-19 mars 2009
L’égypte une aventure savante

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10:56 Publié dans Culture, Guerre, Histoire insolite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : napoleon, pyramides | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |

28/12/2021

CUBA SANTA CLARA : UNE VICTOIRE DECISIVE

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Le 28 décembre, il y a 63 ans, la colonne de Che Guevara partait en direction de Santa Clara.
Au cours des 48 heures suivantes, sous son commandement, les Barbudos réussirent l'exploit de stopper le train blindé de Batista « Tren Blindado » et de capturer les soldats ennemis.
Ils sortirent victorieux de la bataille de Santa Clara, un moment clé de la révolution cubaine. Dans les 12 heures qui suivirent la prise de la ville, Batista fuit Cuba, et les forces de Fidel Castro remportèrent la victoire générale.
 
La bataille de Santa Clara
La Bataille de Santa Clara a eu lieu entre 5h00 le matin du 29 Décembre 1958 et midi le 1er Janvier 1959. Elle a été décisive pour la Victoire des Révolutionnaires.
Après l'échec de l'opération Verano (en raison de la supériorité militaire adverse) et les succès dans les combats de La Plata et Las Mercedes (grâce à la ruse), Fidel Castro était convaincu qu’il fallait porter la lutte de la campagne dans les grandes villes.
Fidel décida de diviser son armée en deux colonnes: l'une (dirigée par lui, son frère Raúl et Juan Almeida) pour s’attaquer aux provinces de l'est et l'autre (sous le commandement de Camilo Cienfuegos, Che Guevara et Jaime Vega) pour s’attaquer à Yaguajay, Santa Clara et La Havane.
Malheureusement Vega est pris dans une embuscade et meurt avec toute sa section. Fidel organise une nouvelle division : Cienfuegos part sur Yaguajay alors que le Che se dirige vers Santa Clara et plus tard La Havane.
La bataille
Avec 320 hommes le Che arrive le 28 Décembre dans le port de Caibarién (province de Villa Clara) et atteint la ville de Camajuaní, située à mi-chemin entre Caibarién et Santa Clara. Ils sont bien accueillis par la population locale, principalement des paysans, et l'arrivée de 1000 volontaires supplémentaires persuadent les combattants rebelles que la victoire décisive est imminente.
Les troupes gouvernementales, en infériorité numérique, ont investi Santa Clara et se sont positionnés près de l'université, située à la périphérie de la ville.
Che Guevara, blessé au bras gauche à la suite d'une chute, divise ses forces en deux colonnes : la troupe placée plus au sud est la première à répliquer au feu lancé par les hommes du colonel Joaquín Casillas Lumpuy, qui ne peut concrétiser sa supériorité numérique.
Batista a envoyé un train chargé d'armes et de munitions, pour renforcer ses divisions, mais il doit nécessairement passer par un tronçon accidenté. Che Guevara alors donne l'ordre au « peloton suicide » (habitué aux actions dangereuses) mené par un jeune homme de 23 ans, Roberto Rodríguez Fernández dit El Vaquerito, d’atteindre les collines et d’attaquer le train : El Vaquerito, grâce à une action soutenue par l’utilisation massive de grenades, force le convoi à changer de direction, et le dirige dans le centre-ville.
Dans la ville l'autre colonne dirigée par Rolando Cubela, poursuit l'action avec une série d'escarmouches contre l'armée gouvernementale qui, bien que soutenue par des avions et des chars, est submergée grâce aussi à la population locale qui contribue à la bataille révolutionnaires en lançant des cocktails Molotov contre l’armée de Batista.
Prendre le train
Guevara sait que, à ce moment-là la prise du train chargé d'armes et de munitions est une priorité : Che se saisit du bulldozer qui était à la Faculté de l'Agriculture et soulève les rails, ce qui oblige le convoi à arrêter. Tout son contenu est saisi et les 350 officiers qui se trouvent à l'intérieur sont arrêtés.
Le train contient une quantité considérable d'armes qui constitue un grand avantage pour les forces révolutionnaires. Le butin sert à de nouvelles attaques menées par Guevara et le commandant (appartenant à Segundo Nacional avant) Américain William Alexander Morgan contre les troupes régulières.
Beaucoup de batistiens se rendent, mais d'autres préférent continuer à se battre, en utilisant le train maintenant comme abri : Guevara a donne l'ordre de lancer des cocktails Molotov à travers les fenêtres d’où partent les tirs gouvernementaux afin que le train devienne, selon ses propres mots, « un vrai four pour les soldats ». Cette tactique est couronnée de succès.
La capture du train a été considérée rétrospectivement comme un événement symbolique : il représentait la défaite du sommet de l'Etat cubain devant la Révolution de Fidel Castro, bien que le lendemain de la bataille, des journaux de droite annoncèrent la « victoire de Batista. » Cependant, ces nouvelles furent rapidement démenties par les faits, puisque les insurgés, après avoir laissé une garnison à Santa Clara, continuèrent leur marche sur La Havane.
Prendre la ville
Bientôt les rebelles occupèrent le centre et l'ensemble de la zone nord-ouest de la ville. Ils ont pris 31 casernes, la prison, la Cour, le Palais du gouvernement provincial, le Grand Hôtel, le plus grand bâtiment et le poste de police. Dans ces combats, le régiment batistien « Leoncio Vidal » montra une résistance farouche, mais la victoire n’était plus qu’une question d'heures.
Pendant l'assaut du poste de police, El Vaquerito est tué : L'attitude courageuse et téméraire du jeune homme fut ensuite jugée décisive pour le sort de la bataille, car sans le succès de son « attaque depuis les collines », l'affrontement aurait duré beaucoup plus longtemps. El Vaquerito, un héros qui « a joué un nombre incalculable de fois avec la mort dans le combat pour la liberté. »
Les dernières poches de résistance matérialisée dans une forteresse où étaient réunis tous les anti-Castristes, avaient confiance dans la tentative de coup d'Etat le 1er Janvier par le général Eulogio Cantillo : celui-ci échoua, il ne restait plus que leur capitulation sans condition (24:00 heures).
Les résultats et les conséquences
Ce fut la dernière grande bataille de la révolution cubaine. Fidel Castro avait gagné et le 8 Janvier, après une série de rassemblements dans différentes villes, il est arrivé à La Havane et prit les rênes du pays.
La bataille de Santa Clara a couronné Che Guevara d’une gloire militaire considérable : le mythe du « Comandante Che Guevara » est né de ces circonstances. Aujourd'hui, s’élève à Santa Clara un monument à sa gloire célébrant le succès militaire décisif du médecin argentin.
Les wagons originaux sont toujours au bord de la ligne de chemin de fer dans la ville.
Michel Taupin

19:27 Publié dans Etats Unis, Guerre, Monde, Révolution | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cuba, santa clara | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |

31/01/2019

Cinéma. Madagascar 1947, récits d’une insurrection contre le joug colonial

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Fahavalo Marie-Clémence Andriamonta-Paes France/Madagascar
Un long métrage documentaire entrelace images d’archives inédites et témoignages d’anciens rebelles malgaches, posant un regard sensible sur un massacre longtemps entouré de silence.

Tout commence, dans cette forêt qui abrita les insurgés, par une prière aux invisibles. Le regard humide, un vieil homme fouille dans sa mémoire, pèse chaque souvenir, chaque parole et tire le fil d’une histoire de rébellion écrasée dans le sang. Dans ce documentaire consacré au massacre colonial qui répondit au soulèvement des Malgaches en 1947, Marie-Clémence Andriamonta-Paes convoque les derniers témoins, dont elle recueille la parole encore incandescente. Les récits se succèdent et s’emboîtent, sur le ton du conte ou de la légende, brossant une épopée à l’issue tragique.

Il est minuit, ce 29 mars 1947, lorsque plusieurs centaines d’insurgés, colonne de paysans pauvres, armés de vieux fusils, de sagaies et de talismans, s’attaquent à un camp militaire. Ces fahavalo (« ennemis » de la France) donnent le signal d’une insurrection qui va embraser, pendant près de deux ans, la colonie française de Madagascar, au large des côtes africaines de l’océan Indien.

Une sanglante répression

La création, quelques mois plus tôt, d’une assemblée élue, aux pouvoirs limités, n’a pas suffi à éteindre la flamme nationaliste qui s’est allumée sur l’Île rouge, vaste comme la France et la Belgique, longtemps théâtre de la rivalité franco-britannique avant d’être placée, en 1896, sous la tutelle coloniale française. Le retour des tirailleurs malgaches enrôlés en métropole durant la Seconde Guerre mondiale, les conditions de vie misérables des populations indigènes et l’activisme de mouvements nationalistes et de sociétés secrètes attisent l’aspiration indépendantiste et précipitent le déclenchement de l’insurrection. La répression est sanglante.

Elle fait des dizaines de milliers de victimes jusqu’en 1958. Les autorités françaises envoient d’abord à Madagascar un corps expéditionnaire de 18 000 militaires. Très vite, les effectifs atteignent 30 000 hommes. L’armée coloniale se montre impitoyable : exécutions sommaires, torture, regroupements forcés, incendies de villages. La France expérimente une nouvelle technique de guerre « psychologique » : des suspects sont jetés, vivants, depuis des avions afin de terroriser les villageois dans les régions d’opérations.

Le long d’une voie ferrée qu’utilisèrent alors les rebelles, aujourd’hui dévorée par la végétation, prend corps cette mémoire du tabataba, le grand vacarme – c’est par ce mot que l’on désigne, à Madagascar, la grande insurrection contre le joug colonial. L’histoire s’énonce au fil de cheminements singuliers. Ici, celui de Rambony, dont le nom veut dire « né dans la forêt ». Là, celui de Jean Kando, qui n’a d’héritage que ce nom laissé par un père sénégalais, tirailleur mobilisé par la mère patrie pour les besoins de la répression. Ailleurs encore, les déboires de Boto Service, ainsi surnommé en mémoire d’un accident meurtrier survenu dans un tunnel lors de la construction de la ligne de chemin de fer sur laquelle il travaillait.

La carte de combattant de 1947 de ce fahavalo a fini en mille morceaux, déchirée par le maire de sa commune en raison d’une dispute portant sur un lopin de terre. Privé du précieux sésame, le vieil homme ne peut prétendre à une pension. Les anciens racontent le travail forcé, la morgue des colons, la soif de liberté, les sortilèges anti-balles, dérisoires protections contre l’impitoyable machine de guerre coloniale. À l’appui de ces témoignages, des images d’archives inédites, filmées dans les années 1940, joliment entrelacées aux scènes de vie d’aujourd’hui. Fahavalo pose un regard sensible sur cet épisode longtemps tu de résistance à l’oppression coloniale.

17:43 Publié dans Cinéma, Deuxième guerre mondiale, Guerre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fahavalo, madagascar | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |