Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/03/2015

De février 1945 à mai 1946, la longue naissance des comités d’entreprise

ce.jpg

Vieille revendication du monde ouvrier, les comités d’entreprise sont nés de la volonté du Conseil national de la Résistance. D’abord sous la forme d’une ordonnance quasiment sans contenu puis 
dans un texte bien plus progressiste soutenu par Ambroise Croizat.

La revendication d’un accès des travailleurs à la gestion des entreprises est aussi vieille que le mouvement ouvrier. Elle traverse les luttes du XIXe siècle, s’affirmant notamment dès 1884 chez Schneider au Creusot par la volonté ouvrière d’imposer une gestion indépendante de la caisse de secours.

Cette aspiration au contrôle des entreprises se prolongera dans les grèves lancées par les fédérations CGT des cheminots et des métaux entre 1914 et 1918 et surtout après 1920. Parce qu’elle était inspirée par l’expérience de la révolution soviétique, elle fut qualifiée de « soviet d’usine » par le Comité des forges. Portées par les mouvements de mai 1936, elles recevront un début d’application sous le Front populaire à travers l’institution des conventions collectives et des délégués ouvriers.

Avec les orages de la guerre, la suppression des libertés syndicales et l’institution de la charte du travail prônant la collaboration du capital et du travail, le régime de Pétain fit taire toutes ces revendications en les noyant dans de vagues « comités sociaux » désignés par le patronat lui-même. Il faut attendre l’affirmation de la résistance et l’espoir nourri au cœur des maquis d’offrir à la France un visage social de dignité pour voir germer ce que l’on appellera les comités d’entreprise.

Ils naissent à la convergence de deux réflexions collectives. La première est menée depuis le sol français par le Conseil national de la Résistance qui mûrit un programme où apparaît l’idée de l’association des travailleurs à la gestion des entreprises. La seconde est initiée sous la maîtrise d’œuvre d’Ambroise Croizat, depuis Alger.

Nommé dès sa libération du bagne pétainiste par la CGT clandestine président de la commission du Travail de l’Assemblée consultative qui entoure le Comité français de libération nationale dirigé par de Gaulle, il façonne au cœur d’une équipe de syndicalistes les grands volets de l’invention sociale de la Libération.

Au centre de cette innovation s’impose l’idée d’un véritable contrôle ouvrier de l’appareil économique.Son intervention sur Radio Alger le 6 janvier 1944 en donne la mesure : « Les larmes n’auront pas été vaines. Elles accoucheront bientôt, sur un sol libéré, la France de la sécurité sociale et des comités d’entreprise. »

Cette double réflexion peaufinée entre Alger et la France clandestine trouvera enfin réalité dans l’un des articles lumineux du programme du CNR publié le 15 mars 1944 : « Nous réclamons l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des féodalités financières… et la participation des travailleurs à la direction de l’économie. »

Dans le climat insurrectionnel de la France libre, face à un patronat déconsidéré par sa collaboration, la classe ouvrière, grandie par sa résistance, va s’emparer des orientations du CNR pour tenter de créer de multiples « comités spontanés » visant à exiger un réel contrôle ouvrier des entreprises.

« Nous réclamons l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des féodalités financières… »

Ainsi naquirent une floraison de comités à la production, de comités patriotiques, et même des comités de gestion, comme ce fut le cas dans l’Allier et à Lyon. Il y eut même des réquisitions collectives avec directions provisoires à Marseille. Inquiet devant la poussée subversive de ces « comités d’usine » et poussé par les directions d’entreprise, le général de Gaulle orienta le débat vers la publication d’une ordonnance moins périlleuse pour l’ordre établi.

Promulguée le 22 février 1945 par Alexandre Parodi, ministre du Travail, sous une forte pression patronale et contre les propositions avant-gardistes de l’Assemblée consultative menée par Croizat, elle déçut profondément les syndicalistes. Privant les comités d’entreprise de pouvoirs de décision économique, elle mettra uniquement l’accent sur l’autorité des nouvelles institutions en matière de gestion des œuvres sociales.

Il faudra attendre les élections de la « Constituante » d’octobre 1945 et la forte poussée communiste (26,2 % des voix) pour redonner aux CE les attributions réclamées par la classe ouvrière. Nommé ministre du Travail le 13 novembre 1945, Ambroise Croizat, par la loi du 16 mai 1946, modifie en profondeur l’ordonnance.

Elle double le nombre des entreprises concernées en réduisant le seuil de l’effectif de 100 à 50 salariés, donne au CE un droit d’information (et non plus de consultation) sur l’organisation et la marche de l’entreprise. Doublant les heures de délégation des salariés élus et réduisant l’âge d’éligibilité à 21 ans, elle ajoute au pouvoir de l’institution le droit d’information obligatoire sur les bénéfices et les documents remis aux actionnaires ainsi que la précieuse assistance d’un expert-comptable.

Au total et malgré les déréglementations qui vont suivre, le comité d’entreprise reste l’un des grands conquis sociaux du siècle, formidable outil d’émancipation populaire par le biais des activités sociales et culturelles.

REPÉRES

8 juin 1936. 
Accords 
de Matignon : création des délégués du personnel.

1941. Le gouvernement 
de Vichy crée les comités sociaux d’établissement 
qui ne débattent que des questions sociales.

19 novembre 1944. Ordonnance instituant 
les comités d’entreprise. 
Les questions économiques 
y sont consultatives.

26 mai 1946. Loi défendue par Ambroise Croizat.

LE CCOS EDF-GDF, un cas unique en France… C’est le 8 avril 1946, dans le sillage de la nationalisation d’EDF-GDF et du statut des électriciens et gaziers 
du 21 juin, que naît le Conseil central des œuvres sociales (CCOS). Œuvre essentielle de Marcel Paul, ministre communiste de la Production industrielle dès novembre 1945, il affiche une double originalité.

Géré uniquement par les travailleurs, il est financé sur le 1 % minimum des recettes d’EDF-GDF et non sur la masse salariale. Malgré les attaques dont il fait l’objet dès sa création de la part des gouvernements successifs et du patronat, le CCOS, qui deviendra CCAS en 1964, est à l’origine d’un fabuleux développement des activités sociales et culturelles : centres de santé et de repos, centres de vacances jeunes ou adultes, bibliothèques, expériences culturelles…

Michel Etiévent, L'Humanité
 
Google-Translate-English to French Traduire français en German  Traduire français en Italian Google-Translate-English to Japanese BETA  Traduire français en Portuguese  Traduire français en Russian  Traduire français en Spanish Traduire français en Arabic  Traduire français en danish Traduire français en Greek

26/01/2015

Auschwitz: 70 ans après, un libérateur de l’Armée rouge se souvient de l’horreur

auswrouge.gif

libérateurarmeerouge.jpgCe qui frappa Ivan Martynouchkine, c’est le silence, une odeur ..

Ivan Martynouchkine, 91 ans, partage ses souvenirs de guerre chez lui à Moscou, le 23 janvier 2015, près de 70 ans après la libération d’Auschwitz –

Ce qui frappa Ivan Martynouchkine, c’est le silence, une odeur de cendres et cet immense camp de plusieurs kilomètres de long, comme il n’en avait jamais vu. Mais jusqu’aux derniers instants, ce soldat soviétique ne se doutait pas de l’horreur qu’il découvrirait derrière les barbelés d’Auschwitz.

«J’ai d’abord pensé que nous étions devant un camp allemand», se souvient ce vétéran de l’Armée rouge, encore alerte malgré ses 91 ans, qui commandait une unité de la 60e armée soviétique et reçut l’ordre de pénétrer dans ce qui devint plus tard le symbole de la Shoah, du génocide perpétré par les Nazis.

«Personne ne savait, à l’époque. Ni les soldats, ni les officiers. Seuls les plus haut gradés de l’état-major en avaient peut-être entendu parlé», rappelle-t-il. Entre 1940 et 1945, 1,1 million de déportés, dont une immense majorité de juifs, périrent dans le camp de la mort.

Ivan Martynouchkine avait alors 21 ans, et se battait depuis deux ans déjà sur le front de l’est, participant à la reconquête de l’Ukraine avec le «Premier front ukrainien» au sein d’une division d’infanterie.

Le 27 janvier 1945 devait être une journée comme les autres. La veille, les canons tonnaient quelques kilomètres au loin et Ivan, comme ses camarades, imaginait qu’une nouvelle bataille s’annonçait.

A Auschwitz, ordre fut donné de d’abord fouiller les lieux et ses environs, maison par maison, par peur d’une résistance nazie. «Puis nous avons commencé à apercevoir des gens derrière les barbelés. C’était dur de les regarder. Je me souviens de leurs visages, de leurs yeux surtout, qui trahissaient ce qu’ils avaient vécu. Mais en même temps, ils réalisaient qu’on était là pour les libérer.»

Quand les soldats pénètrent dans le camp, il ne reste que 7.000 déportés, les plus faibles. Les autres ont été évacués vers Loslau (aujourd’hui Wodzislaw Slaski, en Pologne), une «marche de la mort» qui restera dans les mémoires des détenus y ayant survécu comme pire encore que ce qu’ils avaient enduré dans les camps.

– Libérateurs «ukrainiens» ou «soviétiques» ? –

Mais en 1945, l’armée soviétique devait poursuivre sa marche en avant. Ivan Martynouchkin apprendra la fin de la guerre depuis un hôpital tchèque, après avoir été blessé à deux reprises. Et ce n’est qu’après des mois de travail des autorités soviétiques et polonaises, fouillant les archives d’Auschwitz, qu’il ne prendra réellement conscience de la réalité du camp qu’il avait libéré.

Il y retournera ensuite à plusieurs reprises, notamment à l’occasion des commémorations de libération d’Auscwhitz. En 2010, il fait même le voyage à bord de l’avion présidentiel de Vladimir Poutine, un souvenir dont il garde précieusement la photo dans son salon.

Mais Ivan Martynouchkine garde aussi le souvenir du discours du président du Parlement européen de l’époque, le Polonais Jerzy Buzek. «Il nous avait presque comparés à une armée d’occupation, alors que nous étions venus libérer la Pologne», répète-t-il, preuve supplémentaire que deux décennies ans après la chute du mur de Berlin, le fossé entre la Russie et les anciens pays du bloc socialiste reste toujours aussi profond.

Mercredi, le ministère polonais des Affaires étrangères Grzegorz Schetyna a lancé une nouvelle polémique, en affirmant qu’Auschwitz a été libéré par des Ukrainiens. Une affirmation qui, dans son agréable salon des faubourgs de Moscou, fait bondir le vétéran.

«Un de mes camarades le plus proche était Géorgien. Il y avait des Kazakhs, des Arméniens et bien sûr des Ukrainiens, mais nous étions avant tout une armée internationale. Nous étions tous unis, nous appartenions au peuple soviétique», réagit l’ancien soldat qui, après la guerre, travailla comme ingénieur à la conception de la bombe atomique soviétique.

«Je ne veux pas lui répondre. A vrai dire, j’ai honte pour lui», répète encore Ivan qui, malgré tout, participera cette année encore aux commémorations de la libération d’Auschwitz, le 27 janvier.

http://www.20minutes.fr/monde/russie/1525158-auschwitz-70...

Google-Translate-English to French Traduire français en German  Traduire français en Italian Google-Translate-English to Japanese BETA  Traduire français en Portuguese  Traduire français en Russian  Traduire français en Spanish Traduire français en Arabic  Traduire français en danish Traduire français en Greek

31/10/2014

Le glas du « temps béni » des colonies

algerie1.jpg

Personne n’avait vu venir le FLN. Ni la police coloniale, ni les partis nationalistes déchirés par une crise, 
ni les communistes algériens. Le pays semblait calme.

Une ambiance conviviale et festive régnait en Algérie.«Je peux vous dire, Monsieur le ministre, que l’Algérie est calme et le restera », déclarait Raymond Laquière, président de l’Assemblée algérienne, au ministre de l’Intérieur François Mitterrand en visite ce 19 octobre 1954 en Algérie.

algerie3.jpgLaquière, dit Raymond la Haine, patron d’un brûlot antisémite, la Presse libre, sous Vichy, qui se voyait président d’une Algérie française indépendante, ne pensait pas si bien dire.

Après l’écrasement des manifestations du 8 mai 1945 dans l’Est algérien, qui aurait donné, selon le général Raymond Duval, dix ans de paix, puis le démantèlement en mars 1950 de l’OS (Organisation secrète) dirigée par Mohamed Belouizdad, structure militaire mise en place par le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) pour préparer le déclenchement de la lutte armée, Alger et le reste de l’Algérie semblaient couler des jours tranquilles.

Et ce n’est pas le procès à huis clos des membres de l’OS en février et juin 1951 à Oran et Annaba, donnant lieu à des manifestations de solidarité, encore moins les luttes sociales qui émaillèrent l’Algérie entre 1951 et novembre 1954 ou la tournée mouvementée de Messali Hadj, le leader nationaliste, entre le 1er et le 14 mai 1952 dans le centre du pays, ou encore ces rumeurs sur l’existence de « bandits d’honneur » dans les Aurès et en Kabylie, qui allaient troubler la tranquille assurance de l’appareil colonial.

En cet été 1954, une ambiance conviviale, insouciante et festive régnait dans le Alger colonial et ailleurs dans le pays.

Le 15 juin, Arlette Feira, dix-huit ans, était élue Miss Alger. Des bals étaient organisés un peu partout. Le soir venu, sur le littoral algérois, dans les banlieues à dominante européenne où des stars de la chanson française se produisaient, la fête battait son plein.

En septembre, c’était la fête des vendanges. Dans la partie européenne d’Alger, en cette fin d’été, une clientèle essentiellement européenne achetait vêtements et effets scolaires pour ses enfants dans les grands magasins du centre-ville. Les terrasses des cafés bars des rues d’Isly et Michelet, interdites de facto aux non-Européens, étaient bondées.

Les cinémas du centre-ville (le Colisée, le Paris, le Versailles, le Casino, le Club ou le tout nouveau cinéma le Français) projetaient les mêmes films qu’à Paris. Nul pressentiment, en cette fin d’été et de début d’automne 1954, de ce qu’il allait arriver. C’est à peine si le 9 septembre, le tremblement de terre d’Orléansville (Chlef aujourd’hui), qui fit plus de 1 500 morts, allait perturber la quiétude coloniale.

Bouillonnement contestataire

Pourtant, les signes annonciateurs ne manquaient pas. L’arrivée le 26 juillet 1953 à Alger des corps des sept victimes de la répression du 14 juillet place de la Nation, à Paris, avait donné lieu à une manifestation rassemblant plus d’un millier de personnes et à des cortèges de milliers de gens dans les localités où ils ont été inhumés comme à M’Chedallah en Kabylie ou Nedroma (ouest de l’Algérie).

Ou encore les tirs de la police sur des manifestants protestant contre l’arrestation de militants du MTLD à Nedroma le 29 janvier 1954 faisant un mort et plusieurs blessés, ou contre les grévistes de l’entreprise Lafarge à Constantine en février. Les rassemblements de chômeurs se multipliaient dans l’Algérie profonde, tandis que dans le nord de l’Algérie, au moment des vendanges, des milliers de personnes venues du bled, chassées par une « famine chronique », selon Alger républicain, campaient aux abords des domaines viticoles, dans l’espoir d’une embauche saisonnière.

De plus, la représentation politique ségrégationniste à l’Assemblée algérienne (60 élus pour neuf millions de « musulmans » et 60 élus pour le million d’Européens) sur fond de trucages électoraux a fini par convaincre les Algériens de l’impossibilité d’une amélioration de leur situation dans le cadre colonial.

D’autant que la défaite de Diên Biên Phu le 8 mai 1954 (plusieurs milliers de tirailleurs algériens y étaient engagés) avait marqué les esprits : le colonialisme n’est pas invincible, entendait-on dans les rangs nationalistes. Par ailleurs, les Algériens étaient à l’écoute des situations en Tunisie et au Maroc, deux pays vivant sous le régime du protectorat, ce qui n’était pas le cas de l’Algérie, organisée en trois départements français, française depuis 1830 avant même que la Savoie ne le devienne.

L’essor de la lutte armée

algerie4.jpg

C’est à l’ombre de ce semblant de normalité coloniale, sur fond d’implosion du MTLD en deux tendances rivales (l’une fidèle au fondateur du parti, Messali Hadj, qui organise son propre congrès en juillet 54 à Hornu (Belgique), l’autre, dite centraliste, répliquant par un contre-congrès en août votant la déchéance de Messali), que de jeunes activistes du parti, conduit par Mustapha Ben Boulaid et Mohamed Boudiaf, préparent le déclenchement de la lutte armée.

Et ce, après avoir échoué, via la création du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (Crua) en mars 1954, à ressouder les rangs du parti. En juin, le Crua est dissous pour laisser place à un comité formé de 22 membres, plus connu sous le nom de Groupe des 22, lequel décide au cours d’une réunion tenue au Clos Salembier à Alger du « déclenchement de l’insurrection armée, seul moyen pour dépasser les luttes intestines et libérer l’Algérie ».

À la tête des « 22 », qui avaient en commun d’avoir appartenu à l’OS, cinq hommes (Boudiaf et Ben Boulaid, cités plus haut, Mourad Didouche, Larbi Ben M’Hidi et Rabah Bitat) avant qu’un sixième, Krim Belkacem, déjà à la tête d’un maquis en Kabylie depuis 1947, ne vienne compléter ce groupe des fondateurs du FLN dont le plus vieux avait trente-sept ans et le plus jeune vingt-sept ans. Le 10 octobre 1954, ces hommes créent une organisation politique, le Front de libération nationale (FLN), et une structure militaire, l’Armée de libération nationale (ALN).

algerie2.jpg

L’Algérie est divisée en six régions politico-militaires dont chacun des « 6 » prendra la direction, qui fixent la date du déclenchement de la lutte armée au 1er Novembre 1954. Juste avant, à Ighil Immoula en Kabylie, un groupe de militants tirent sur une vieille ronéo l’appel du 1er Novembre annonçant aux Algériens le début de la lutte armée.

Ce jour-là, par un temps gris et pluvieux, alors qu’on inaugurait, sur les hauteurs d’Alger et en présence d’une foule enthousiaste, le cynodrome, une trentaine d’actions armées avaient lieu à travers le territoire algérien. Elles sont revendiquées par le FLN, une organisation inconnue des services de police.

La surprise est totale. L’administration coloniale est prise de court. Et les partis algériens sont mis devant le fait accompli et contraints de se déterminer quand ils verront que le « feu a pris ». Le MTLD et Messali Hadj sont désignés par les médias ainsi que l’Égypte de Nasser.

Ce qui était alors qualifié de flambée de violence était en fait le prélude d’une véritable guerre de libération mobilisant dès 1956 plus de 600 000 soldats. Entre 1954 et 1962, ils seront plus de deux millions de conscrits à traverser la Méditerranée. Ce 1er Novembre 1954, « l’Algérie de papa » aura vécu.

algerietorture.jpg

Dans la région de Constantine, deux soldats français, appelés du contingent, posent avec leure jeune prisonnière algérienne, soupçonnée de son soutien pour le FLN. Mise à nu, elle sera violée puis tuée ; une pratique récurrente pendant la Guerre d'Algérie. Photo prise par un appelé du contingent.

17:31 Publié dans Colonies, Guerre, Libération | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, 1954, libération, colonie, mitterand | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |