11/09/2013
SALVADOR ALLENDE : EL PRESIDENTE !
Chili, 40 ans. Anniversaire du coup d’Etat de Pinochet (11 septembre 1973, 11 septembre 2013)
"Savez-vous pourquoi il n'y a jamais eu de coup d'Etat aux Etats-Unis ? Parce qu'il n'y a pas d'ambassade des Etats-Unis aux Etats-Unis..." Michelle Bachelet, ancienne Présidente du Chili (fille d'un général assassiné avec la complicité des Etats Unis).
Président du Chili sous le gouvernement d'Unité populaire, Salvador Allende restera dans l'histoire comme le premier leader politique ayant dirigé une tentative de " transition pacifique " et dans la légalité vers le socialisme.
Issu d'une famille de la bonne bourgeoisie de Valparaiso se réclamant de la libre pensée, il adhère très tôt à la franc-maçonnerie. Étudiant en médecine, vice-président de la Fédération des étudiants de Santiago, il est plusieurs fois emprisonné et chassé de l'université. Mais c'est sa découverte de la misère, à travers son travail de médecin dans les bidonvilles, qui le lance dans l'action politique.
En 1933, il est cofondateur du Parti socialiste chilien auquel il ne cessera d'appartenir ; en 1938, élu député, il dirige la campagne du radical Aguirre Cerda, premier président du Front populaire ; en 1942, ministre de la Santé, il administre la sécurité sociale ouvrière ; il est sénateur à partir de 1945. À trois reprises, il sera candidat malheureux à la présidence de la République, en 1952, en 1958 et en 1964, avant de l'emporter le 4 septembre 1970 avec 36,30 % des voix face aux candidats Jorge Alessandri, du Parti national (34,98 %) et Radomiro Tomic, de la Démocratie chrétienne (27,84 %). La gauche ne représente alors donc qu'un tiers des votes de la population. La constitution ne prévoyant pas de second tour, Allende est désigné à la présidence par la chambre des députés, comme le prévoit la constitution dans un tel cas, avec l'appui des démocrates chrétiens qui font signer à Allende un pacte de respect de la constitution chilienne.
Soutenu par une coalition d'Unité populaire allant des communistes aux radicaux et aux chrétiens de gauche, Salvador Allende dut aussi son élection à son prestige auprès des masses populaires. On appréciait chez lui à la fois sa conviction politique, sa chaleur humaine et son goût des plaisirs de la vie.
Son gouvernement se proposait de transformer dans la légalité les structures économiques et sociales du Chili et de le libérer de l'emprise économique des États-Unis.
La vigueur avec laquelle Allende soutint certaines mesures, comme la nationalisation des mines de cuivre en juillet 1971, ne l'empêcha pas d'adopter, sur le plan intérieur comme sur le plan international, une attitude modérée. Il était d'ailleurs minoritaire à l'intérieur de son propre parti qui prônait des mesures plus radicales, et il s'appuyait sur les sociaux-démocrates et les communistes qui voulaient " consolider " les acquis avant " d'avancer ".
Lorsque les difficultés économiques se multiplièrent à partir de 1972, Salvador Allende accorda une importance toute particulière au problème de l'armée. Malgré la réputation de professionnalisme et d'apolitisme de cette dernière, un secteur militaire avait tenté, en 1970, d'empêcher l'installation d'Allende à la tête de l'État. Le président comptait avant tout sur ses relations personnelles avec un certain nombre d'officiers, par le biais de la franc-maçonnerie en particulier, et sur son habileté manœuvrière. Après la démission, le 23 août 1973, du général Prats, son soutien le plus ferme à l'intérieur de l'armée, il fit une entière confiance au général Augusto Pinochet qui remplaça ce dernier comme commandant en chef.
Les désordres s'aggravèrent durant l'hiver austral de 1973 (inflation galopante, émeutes, pressions du M.I.R., ou Mouvement de la gauche révolutionnaire, et du mouvement fasciste Patrie et Liberté) et les partis de l'Unité populaire ne parvinrent pas à s'accorder sur la politique à suivre ; Salvador Allende s'apprêtait à annoncer le 11 septembre un référendum concernant la politique de son gouvernement quand il fut pris de vitesse par la rébellion militaire.
Lorsque, dans la matinée, l'armée entra en dissidence il s'enferma avec une poignée de fidèles dans le palais présidentiel de la Moneda. Refusant les offres de la junte de quitter le pays, il en dirigea lui-même la défense pendant de longues heures. Le gouvernement militaire annonça le 12 septembre qu'il s'était suicidé après avoir estimé toute résistance vaine. Mais les contradictions des versions successives données par le nouveau pouvoir, autant que le caractère de Salvador Allende, donnent à penser qu'il est mort les armes à la main.
10:24 Publié dans Actualité, Biographie, Chili : 1973-2013 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allende, président, chili, pinochet, usa | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |
03/09/2013
USA - VIET NAM : BOMBARDEMENTS AUX PRODUITS CHIMIQUES, 2 MILLIONS DE PERSONNES TOUCHEES
Le 30/11/1961 le Président John F.Kennedy donne le feu vert à l'opération "Ranch Hand" (ouvrier agricole), c'est à dire le bombardement massif du Viet Nam de défoliants dits "agents rose, vert et surtout orange". Il s'agit de dégarnir le couvert végétal de ce pays et pouvoir ainsi faciliter les frappes aériennes.
L'objectif est ainsi d'aider le Président Sud Vietnamien Dinh Diêm à se maintenir au pouvoir et à refuser l'application des accords de Genève et d'élections destinées à réunifier le Nord et le Sud, élections dont les résultats sont trop incertains pour les Américains.
La guerre chimique ainsi déclenchée s'avère rapidement une véritable catastrophe écologique pour le pays et la population.
Entre 30 000 et 2 millions de victimes, selon les sources, sont ainsi recensées, dont de nombreux enfants qui souffrent aujourd'hui encore de malformations (absence de certains membres), de cancers, de retard mentaux.
C'est en 1975 seulement, que le Président Gérarld Ford arrête ce véritable massacre face à la pression des scientifiques qui indiquent que les effets destructeurs sont considérables tant pour la planète (la moitié des mangroves (1) du Viet Nam détruits) que pour la santé des habitants.
Aux Etats Unis mêmes les vétérants de la guerre engagent, et gagnent des procés contre les fabiquants de défoliants, en prouvant que 100 000 anciens GIS seraient ainsi atteints d'un cancer à la dioxine, et 3000 de leurs enfants souffriraient de graves malformations.
Sources des articles (l'Histoire 263 et 286).
(1) Mangrove : Groupement de végétaux se développant dans la zone de balancement des marées le long des côtes tropicales à lagunes ou aux embouchures des fleuves.
18:18 Publié dans Actualité, Etats Unis, International, Monde, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa, viet nam, défoliants orange, écologie, massacre | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |
18/08/2013
VICTOR JARA : ON LUI COUPA LES DOIGTS PUIS LES MAINS POUR QU‘IL NE CHANTE PLUS !
Tout d'un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l'on entendit sa voix qui nous interpellait :
" On va faire plaisir au commandant. " Levant ses mains dégoulinantes de sang, d'une voix angoissée, il commença à chanter l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde reprit en choeur.
C'en était trop pour les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant.
Chili, 40 ans. Anniversaire du coup d’Etat de Pinochet (11 septembre 1973, 11 septembre 2013)
"Savez-vous pourquoi il n'y a jamais eu de coup d'Etat aux Etats-Unis ? Parce qu'il n'y a pas d'ambassade des Etats-Unis aux Etats-Unis..." Michelle Bachelet, ancienne Présidente du Chili (fille d'un général assassiné avec la complicité des Etats Unis).
VICTOR JARA
Les mots ne sont pas innocents. On ne défie pas impunément le pouvoir, surtout s'il est entre les mains de dictateurs sanguinaires. Victor Jara en fit l'amère constat, payant de sa vie son engagement militant auprès de Salvador Allende au Chili.
Chantre de la révolution communiste, Victor Jara chantait le partage des terres, critiquait le conformisme bourgeois, dénonçait la répression militaire, condamnait la guerre du Vietnam…
Après le coup d'état du Général Pinochet, Victor Jara fut arrêté et emprisonné dans le stade de Santiago, lieu de triste mémoire. Il fut torturé et exécuté.
Pinochet a échappé à ses juges. Le monde de justice rêvé par Jara n'est pas pour demain.
" On amena Victor et on lui ordonna de mettre les mains sur la table. Dans celles de l'officier, une hache apparut.
D'un coup sec il coupa les doigts de la main gauche, puis d'un autre coup, ceux de la main droite.
On entendit les doigts tomber sur le sol en bois. Le corps de Victor s'écroula lourdement. On entendit le hurlement collectif de 6 000 détenus.
L'officier se précipita sur le corps du chanteur-guitariste en criant : " Chante maintenant pour ta putain de mère ", et il continua à le rouer de coups.
Tout d'un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l'on entendit sa voix qui nous interpellait :
" On va faire plaisir au commandant. " Levant ses mains dégoulinantes de sang, d'une voix angoissée, il commença à chanter l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde reprit en choeur.
C'en était trop pour les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant.
D'autres rafales se firent entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec Victor. Il y eut un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les entendait pas. Il était mort. "
Miguel Cabezas (extrait d'un article paru dans l'Humanité du 13 janvier 2000).
Le stade porte aujourd'hui son nom.
12:07 Publié dans Actualité, Biographie, Chili : 1973-2013, L'Humanité, Musique, Révolution | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor jara, chili, allende, pinochet, usa | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |