28/10/2018
Djamila Boupacha héroïne Algérienne
Immortalisée par Picasso, défendue par Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi, Djamila Boupacha est cette « inoubliable héroïne de la Guerre d’Algérie », arrêtée à 22 ans, par l’armée française, en compagnie de sa famille, puis abominablement torturée, en 1960.
Djamila, née à Saint-Eugène (Bologhine, Alger) le 9 février 1938, s’est engagée dans la politique, à 15 ans déjà, en adhérant à l’Union des femmes de l’UDMA (Union démocratique pour le Manifeste algérien), un parti créé par Ferhat Abbas en mai 1946. Grâce à sa volonté et à son courage, elle deviendra aide-soignante à l’hôpital de Beni-Messous (Alger) où elle se procurait des médicaments au profit du maquis de la Wilaya IV.
Elle est accusée d'avoir posé un obus piégé à la Brasserie des Facultés, à Alger, le 27 septembre 1959. Pourtant, elle n'avait commis aucun attentat. « Elle était sur le point d’en commettre un, mais elle ne l'a pas fait », d’après Gisèle Halimi. Malgré cela, Djamila Boupacha est arrêtée chez elle par l'armée française, en compagnie de son père (71 ans) et de son beau-frère. Arrêtée en compagnie de sa famille à son domicile
Dans la nuit du 10 au 11 février 1960, une cinquantaine des harkis, des policiers, des gardes mobiles débarquent au domicile de ses parents où elle demeure à Alger, Dely Ibrahim.
Djamila est malmenée, insultée et sauvagement battue devant son père Abdelaziz Boupacha et son beau-frère Ahmed Asbdelli, qui subissent presque aussitôt le même sort. Puis, tous les trois sont emmenés au centre de tri d'El Biar.
Dès l'arrivée, Djamila Boupacha est à nouveau battue. Coups de poing, de pied se succèdent, la font vaciller et tomber à terre. De leurs talons, plusieurs militaires, dont un capitaine parachutiste, lui écrasent les côtes. Quatre mois après, la jeune fille souffre toujours d'une déviation costale.
Quatre ou cinq jours après, Djamila Boupacha est transféré à Hussein Dey, pour y subir la gégène. Mais les électrodes placés au bout des seins ne tenant pas, un des tortionnaires les colle sur la peau avec du ruban adhésif. De la même manière, les jambes, l'aine, le visage, le sexe sont atrocement brulés. Pour obtenir les aveux souhaités, les parachutistes lui administrent toutes sortes de tortures ; brûlures de cigarettes et baignoire et la bouteille. A soixante-dix ans, son père n’est pas épargné non plus. Abdelaziz Boupacha subit les tortures de l'eau, de l'électricité, les coups.
Gisèle Halimi prend en charge l’affaire Djamila Boupacha est torturée par des parachutistes français pendant 33 jours avant d'être présentée à la justice. C’est à ce moment-là que Gisèle Halimi décide de prendre en charge sa défense. « Djamila Boupacha, militante du FLN, n’a que 21 ans, musulmane, très croyante (…)Elle a été arrêtée puis abominablement torturée par des parachutistes, jour et nuit. Elle a été violée avec une bouteille d'abord, elle qui était vierge et musulmane ; elle m'écrivait des lettres : Je ne sers plus à rien, je suis à jeter», raconte-t-elle. Et d’ajouter : « Quand je l'ai vue, j'ai été absolument… enfin comme n'importe qui l'aurait été, bouleversée.
Elle avait encore les seins brûlés, pleins de trous de cigarettes, les liens, ici (elle montre ses poignets), tellement forts qu'il y avait des sillons noirs. Elle avait des côtes cassées... Elle ne voulait rien dire, et puis elle a commencé à sangloter et à raconter un petit peu. » Gisèle Halimi rentre à l'hôtel pour préparer le procès du lendemain. Le soir même la police l’arrête et l’expulse. Elle ne peut plus plaider le procès.
En rentrant, Gisèle Halimi déclenche un énorme élan de solidarité. Elle rencontre Simone de Beauvoir, avec laquelle elle crée un comité de défense pour Djamila Boupacha qui a été le plus important pendant la guerre d'Algérie, Il comprenait Aragon, Sartre, Geneviève de Gaulle, Germaine Tillion. Djamila Boupacha est amnistiée en 1962, en application des accords d'Évian.
Djamel.Belbey
17:23 Publié dans Biographie, Colonies, Politique, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : djamila boupacha, héroine, algérie | |
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09/07/2018
Massacre de Reggio Emilia
Le massacre de Reggio Emilia est un bain de sang qui a eu lieu le 7 Juillet 1960 lors d'une manifestation syndicale au cours de laquelle cinq travailleurs ont été tués par la police.
Le massacre a été le point culminant d'une période de forte tension dans toute l'Italie, où des affrontements ont eu lieu avec police. L'événement déclencheur a été la formation du gouvernement Tambroni, démocrate et soutien MSI, parti néo fasciste.
Les réactions indignées ont été nombreuses et la tension à travers le pays a provoqué une grande mobilisation populaire.
Fernando Tambroni, a donné pouvoir pour ouvrir le feu dans des « situations d'urgence » et a entrainé onze morts et des centaines de blessés.
Ces conséquences dramatiques ont contribué à la démission du gouvernement Tambroni.
les faits
Le soir du 6 Juillet la Cgil de Reggio avait proclamé la grève.
Le lendemain un groupe d'environ 300 travailleurs de Reggiane avait décidé de se rassembler devant un monument.
La police a alors chargé laissant des dizaines de blessés et plusieurs morts :
- Lauro Farioli ( né en 1938), marié et père d'un enfant.
- Ovidio Franchi (1941), le plus jeune des morts
- Marino Serri (1919), Pasteur de 41 ans
- Afro Tondelli (1924)
- Emilio Reverberi (1921), Travailleur âgé 39 ans.
Les faits ont été relatés dans une célèbre chanson Fausto Amodei, intitulé Pour les morts de Reggio Emilia et, plus récemment, dans le roman Paolo Nori 2006 Nous allons nous faire la vengeance, dans la chanson « Blizzard » du groupe Giardini di Miro (2010) et « peu d'histoire Ultras » de la bande reggiano Offlaga Disco Pax (2012).
13:41 Publié dans International, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : italie, massacre, syndicalistes | |
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04/04/2018
MARTIN LUTHER KING, LE REVE ASSASSINE !
Le 4 avril 1968, le pasteur animateur du mouvement des droits civiques était abattu. Cinquante ans plus tard, l’émancipation des Noirs américains demeure une question d’actualité.
Martin Luther King junior, né à Atlanta, est originaire d'une famille de pasteurs et bénéficie d'un milieu social plutôt favorable. En 1954 il devient pasteur baptiste et exerce à Montgomery, dans l’Alabama. En 1955, il prend la tête du mouvement de soutien à Rosa Parks arrêtée par la police pour avoir refusé de céder sa place à un blanc dans un bus, et lance un appel au boycott de la compagnie de bus de la ville. Malgré les intimidations, le boycott durera un an jusqu'à ce que la Cour Suprême donne tort à la compagnie de bus.
L'impact médiatique de cette victoire amène Martin Luther King à fonder le SCLC (conférence des leaders chrétiens du sud) avec d'autres personnalités noires et à en devenir le président. Partisan de la non-violence, il décide d'étendre la lutte pour les droits civiques des Noirs à l'ensemble des Etats-Unis.
Inspiré par Henri-David Thoreau (1817-1862), auteur de "La désobéissance civique", et admirateur de Gandhi (1869-1948), Martin Luther King effectue en 1959 un voyage en Inde pour approfondir sa connaissance du Satyagraha, les principes de Gandhi.
En 1963, il est à la tête de grandes campagnes pour les droits civiques, le droit de vote des Noirs, la fin de la ségrégation, une meilleure éducation. Il est arrêté à plusieurs reprises. Dans son discours du 28 août 1963, "I have a dream", devant 250000 personnes, il lance un appel pour un pays où tous les hommes partageraient les mêmes droits dans la justice et la paix. La violence des forces de l'ordre et le harcèlement des ségrégationnistes face aux luttes pacifiques engendrent une vague de sympathie au sein de l'opinion publique pour le mouvement des droits civiques.
En 1964, Martin Luther King reçoit le Prix Nobel de la Paix dont il est le plus jeune lauréat. La plupart des droits pour lesquels il milite sont votés comme lois avec le Civil Rights Act de 1964 et le Voting Rights Act de 1965.
Après ses succès dans le sud des Etats-Unis, Martin Luther King s'installe à Chicago en 1966 et cherche à étendre le mouvement dans le nord du pays. Les manifestations qu'il organise à Chicago suscitent une réaction encore plus violente que dans le sud.
En 1967, il se déclare contre la guerre au Vietnam, estimant que les Etats-Unis "occupent le pays comme une colonie américaine". Il s'engage dans la lutte contre la pauvreté et organise la "Campagne des pauvres" pour s'attaquer aux problèmes de justice économique.
Martin Luther King meurt assassiné par un ségrégationniste blanc le 4 avril 1968 à Memphis alors qu'il soutenait une grève d'éboueurs.
CITATIONS
"Une loi ne pourra jamais obliger un homme à m’aimer mais il est important qu’elle lui interdise de me lyncher."
Martin Luther King - 1929-1968 - Wall Street Journal - 13 novembre 1962
"Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier."
Martin Luther King - 1929-1968 - Lettre, 1963
"Tant qu’un homme n’a pas découvert quelque chose pour lequel il serait prêt à mourir, il n’est pas à même de vivre."
Martin Luther King - 1929-1968 - Discours à Detroit - 23 juin 1963
"La non-violence est une arme puissante et juste, qui tranche sans blesser et ennoblit l’homme qui la manie. C’est une épée qui guérit."
Martin Luther King - 1929-1968 - Why we can’t wait
"Les barricades sont les voix de ceux qu'on n'entend pas."
Martin Luther King - 1929-1968
"Depuis que je suis en Inde, je suis plus convaincu que jamais que la méthode de résistance non-violente est l'arme la plus puissante disponible pour les peuples opprimés dans leur lutte pour la justice et la dignité humaine."
Martin Luther King - 1929-1968
09:55 Publié dans Biographie, Etats Unis, Monde, Politique, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : martin luther king, rêve | |
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