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10/04/2013

DIDEROT : L'OMBRE DE LA REVOLUTION

diderot.gifDiderot Denis, Philosophe et écrivain français (Langres 1713 - Paris 1784).

« Je permets à chacun de penser à sa manière, pourvu qu’on me laisse penser à la mienne »

Issu de la bourgeoisie provinciale et destiné à une carrière ecclésiastique, il étudie la théologie chez les Jésuites et reçoit la tonsure. Il abandonne cependant bientôt cette voie pour mener à Paris une vie de bohème et suivre des cours de droit et de philosophie. Maître ès arts de l'université de Paris, c'est par des travaux de traduction qu'il entre en contact avec les milieux littéraires, et en 1746 le libraire Le Breton lui confie la traduction et l'adaptation de la Cyclopaedia de l'Anglais Chambers.

Diderot en propose, avec d'Alembert, une édition originale, plus complète et plus ambitieuse : ce sera L'Encyclopédie, dont il assumera pendant près de vingt ans la direction. Cette tâche de synthèse des connaissances humaines, menée dans l'esprit de la philosophie des Lumières, le placera au centre du débat d'idées qui agite le XVIIIe siècle ; elle lui vaudra également nombre de déboires matériels, des condamnations et d'incessantes tracasseries administratives.

L'œuvre de Diderot sera en grande partie éditée de façon anonyme, diffusée semi-clandestinement et publiée après sa mort. Philosophe, Diderot passe du déisme des Pensées philosophiques (1746), qu'il conçoit comme une réponse aux Pensées de Pascal, au matérialisme athée de la Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient (1749), qui, jugée subversive, lui vaudra quelques mois de détention à Vincennes au cours desquels il recevra la visite de Jean-Jacques Rousseau.

De l'interprétation de la nature (1753) et Le Rêve de d'Alembert (1769) développent ses conceptions sur la physique, opposées au matérialisme mécaniste d'Helvétius, et sur la morale sociale et individuelle.

Homme de théâtre, Diderot est également le créateur d'un nouveau genre, le drame " bourgeois ", théâtre moralisateur et sentimental, illustré par des pièces comme Le Fils naturel (1757) ou Le Père de famille (1758). Il écrit aussi un essai sur le jeu des acteurs : Le Paradoxe sur le comédien (1773). Simultanément, en peinture, admirateur de Greuze, Joseph Vernet, Hubert Robert et Chardin, il mène une bataille tenace pour le renouvellement du goût et des critères esthétiques, tant dans ses Salons (de 1759 à 1781), dans lesquels il jette les bases de la critique moderne, que dans ses Essais sur la peinture (1765).

Romancier, Diderot laisse avec La Religieuse (1760), Le Neveu de Rameau et Jacques le Fataliste (1773) trois romans qui remettent en question la forme narrative - par l'utilisation du dialogue et celle du rapport entre le narrateur et le lecteur - et qui reprennent ses idées philosophiques sur la liberté humaine et la morale naturelle.

L'homme au cœur de l'œuvre

Mais c'est sans doute dans sa participation àL'Encyclopédie que Diderot a le mieux exprimé son génie. C'est à lui que cette œuvre gigantesque, à laquelle participèrent les esprits les mieux informés du temps, doit sa cohésion et sa vigueur.

Diderot nous apparaît ainsi comme le représentant de cette culture nouvelle qui a ouvert les voies à la Révolution française et qui a pour fondement le matérialisme en philosophie et la lutte contre l'absolutisme en politique.

Abandonnant l'esprit de système, le pédantisme et la rhétorique à ses ennemis, il livre une œuvre où les préoccupations sur l'homme, " terme unique auquel il faut tout ramener ", ne sont jamais absentes.

Journaliste, Diderot collabore à la Correspondance littéraire de Grimm. Il travaille également à un ouvrage contre l'esclavage et le colonialisme, l'Histoire des deux Indes, de l'abbé Reynal.

Sa liaison avec Sophie Volland nous a laissé une superbe correspondance et ses liens avec Catherine II de Russie le projet d'une encyclopédie russe abandonné.

REPERES

«  Faite que le bien des particuliers soit si étroitement lié avec le bien général qu’un citoyen ne puisse presque pas nuire à la société sans se nuire à lui même »

1713 : Naissance le 5 octobre à Langres (Haute-Marne) dans une famille d’artisans aisés.

1726 : Etudes chez les jésuites.

1742 : Diderot se lie avec Jean-Jacques Rousseau et Grimm.

1746 : Le Parlement de Paris condamne l’œuvre de Diderot intitulée Pensées philosophiques à être brûlée en public.

1747 : Diderot, traducteur pour une maison d’édition, et d’Alembert codirigent l’Encyclopédie. Ces travaux l’absorbent pendant vingt ans.

1749 : Diderot est emprisonné à Vincennes pour sa Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient.

1759 : L’Encyclopédie est condamné par Rome et par le Parlement.

1760 : Diderot écrit la Religieuse.

1769 : Publication du rêve d’Alembert.

1784 : Mort à Paris le 31 juillet.

07/04/2013

ROBESPIERRE, L'INCORRUPTIBLE !

revorobespierre.jpgEn 1789, les membres de la Constituante remarquent dans leurs rangs un député vêtu avec élégance, aux yeux clignotants derrière des besicles, à la dialectique un peu sèche. Maximilien de Robespierre ( né à Arras le 6 mai 1758) est arrivé à Versailles imbu des doctrines de Rousseau.

Issu d'unefamille de robins d'Arras, orphelin, jeune et pauvre, ce jeune avocat a fait de sérieuses études chez les Oratoriens de sa ville natale, puis comme boursier à Louis-le-Grand.

Elu député du Tiers, il réclame la liberté d'opinion, de presse, de réunion, et combat avec force le "veto royal".

Sous la Législative, il tente en vain, au club des Jacobins, de s'opposer à la déclaration de guerre. Depuis l'affaire de Varennes, ses principes révolutionnaires se sont durcis. S'il ne participe pas à la prise des Tuileries, il entre au conseil général de la Commune et réclame la déchéance du roi.

En septembre 1792, les Parisiens l'élisent à la convention : il siège avec la Montagne et se voit dénoncé par les Girondins comme aspirant dictateur. En réponse, il les fera évincer du club des Jacobins.

 Pour régler le sort du roi, il propose une exécution par décret, sans jugement. Cependant, le procès aura lieu et il vote la mort. En même temps, il mène la lutte contre les Girondins, qui tombent le 2 juin. Les obstacles s'effacent devant Robespierre. Après avoir éliminé Danton du Comité de salut public, il y entre à son tour et en devient le véritable chef.

Estimant que le salut public exige un pouvoir dictatorial, il pousse à l'établissement d'un gouvernement révolutionnaire. Pour réaliser son idéal, toutes les rigueurs lui semblent légitimes et il mène la terreur, qui, accompagnée de la vertu, est seule capable de briser les complots. Ses collègues reconnaissent d'ailleurs son austérité de vie, son mépris de l'argent ( on le surnomme l'Incorruptible), sa clairvoyance politique, lui valent une immense réputation à Paris.

Robespierre demeure seul au pouvoir avec ses fidèles : Couthon, Saint-Just, son frère Augustin. Déiste, il crée le culte de l'Etre suprême, ce qui irrite les athées de la Convention. En juin, il fait voter la terrible loi du 22 prairial an II qui ouvre éal social. S'il accepte certaines mesures économiques, il n'admet pourtant pas les excès des "Enragés".

Il frappe successivement à gauche les hébertistes, à droite les "Indulgents", parmi lesquels Danton et Desmoulins ( mars-avril 1794). Cependant, les victoires républicaines ne paraissent pas justifier tant de rigueur. A la Convention, les intrigues se multiplient contre l'Incorruptible. Elles aboutiront à la journée du 9 Thermidor, qui verra la chute de Robespierre. Celui-ci sera guillotiné avec ses amis le 10 thermidor an II. ( 28 juillet 1794).

 

 

 

Henri Philippe Joseph Guillemin, né le 19 mars 1903 à Mâcon en Saône-et-Loire, Bourgogne) et mort le 4 mai 1992 à Neuchâtel en Suisse, est un historien, critique littéraire, conférencier et polémiste français reconnu pour ses talents de conteur historique et pour ses travaux sur les grands personnages de l'histoire de France.

Il est aujourd'hui encore critiqué ou admiré pour son honnêteté vis-à-vis de l'histoire et pour ses révélations sur certaines grandes personnalités (notamment Napoléon Bonaparte, Philippe Pétain, Jeanne d'Arc, Jean-Jacques Rousseau, etc.) et certaines grandes affaires de l'histoire française (l'Affaire Dreyfus par exemple).