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13/07/2014

JEAN JAURES : COMMENT JUGER LES REVOLUTIONNAIRES

Il est toujours permis à l'historien d'opposer des hypothèses au destin.

Il lui est permis de dire : Voici les fautes des hommes. voici les fautes des partis et d'imaginer que, sans ces fautes, les évènements auraient eu un autre cours.

J'ai dit aussi comment, après l'écrasement de l'hébertisme et du dantonisme il fut frappé de doute, d'aveuglement et de vertige.

Mais, ce qu'il faut jamais oublier, quand on juge ces hommes, c'est que le problème qui leur était imposé par la destinée était formidable et sans doute "au dessus des forces humaines".

Peut-être n'était-il pas possible à une seule génération d'abattre l'Ancien Régime, de créer un un droit nouveau, de susciter des profondeurs de l'ignorence, de la pauvreté et de la misère un peuple éclairé et fier, de lutter contre le monde coalisé des tyrans et des esclaves, de tendre et d'exaspérer dans ce combat toutes les passions et toutes les forces et d'assurer en même temps l'évolution du pays enfiévré et surmené vers l'ordre normal de la liberté réglée.

Il a fallu un siècle à la France de la Révolution, d'innombrables épreuves, des rechutes de monarchie, des réveils de république, des invasions, des démembrements, des coups d'Etat, des guerres civiles pour arriver enfin à l'organisation de la République, à l'établissement de la liberté égale par le suffrage universel.

Les grands ouvriers de révolution et de démocratie, qui travaillèrent et combattirent il y a plus d'un siècle, ne nous sont pas comptables d'une oeuvre qui ne pouvait pas s'accomplir que par plusieurs générations.
 
Les juger comme s'ils devaient clore le drame, comme si l'histoire n'allait pas continuer après eux, c'est un enfantillage tout ensemble et une injustice.
 
Leur oeuvre est nécessairement limitée ; mais elle est grande. Ils ont affirmé l'idée de la démocratie dans toute son ampleur. Ils ont donné au monde le premier exemple d'un grand pays se gouvernant et se sauvant avec la force du peuple tout entier.
 
Ils ont donné à la Révolution le magnifique prestige de l'idée et le prestige nécessaire de la victoire ; et ils ont donné à la France et au monde un si prodigieux élan vers la liberté que, malgré la réaction et les éclispes, le droit nouveau a pris définitivement possession de l'histoire.
 
 
la révolution française,jean jaurèsJAURES ECRIVAIN DE LA REVOLUTION FRANCAISE
 
Les Editions Sociales ressortent en librairie, les deux premiers volumes de l'Histoire de la Révolution Française écrits par Jean Jaurès à la mi-septembre 2014, les deux derniers à la mi-novembre !

Devenue introuvable depuis plus de vingt ans, l'Histoire socialiste de la Révolution française de Jean Jaurès est pourtant une des plus importantes histoire des événements révolutionnaires jamais écrites. Reconnue comme source d'inspiration majeure par les plus grands historiens à l'échelle internationale, elle fut une des premières histoires de la Révolution qui traita de dimensions jusqu'alors presque inconnues : les mouvements populaires, l'histoire économique mais aussi l'histoire des mouvements révolutionnaires en Europe et les luttes anticoloniales au sujet desquels presque personne n'avait porté attention avant lui...
 

08/03/2014

L'ORIGINE DU 08 MARS JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME !

mars8.jpgIl y a la discussion sur le moment où la date du 8 mars a été fixée et quel était l’organisme qui l’a fixée.Etait-ce la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes, à partir d’une proposition de Clara< Zetkin en 1910 ?

Ou bien s’agit il d’une résolution de la Troisième Internationale en 1919 ?

Les recherches historiques récentes suggèrent qu’effectivement, il y ait eu un incendie dans l’usine «Triangle Shirtwaist Company», où de nombreuses femmes ont trouvé la mort, surtout des jeunes filles d’immigrants, âgées entre 17 et 24 ans (1).

Ce n’était toutefois pas le 8 mars 1908, mais le 25 mars 1911. Et une manifestation sévèrement réprimée a eu lieu, non pas le 8 mars 1857 ni le 8 mars 1908, mais le 27 septembre 1909, lorsque les employé(e)s du syndicat du textile ont fait une grève de treize semaines demandant de meilleures conditions de travail.

Il ne fait aucun doute que les 26 et 27 août 1910 à Copenhague a eu lieu la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes, qui a adopté la proposition de la dirigeante allemande Clara Zetkin d’établir une journée internationale de la femme. Mais cette résolution n’a pas fixé de date.

La première célébration de la Journée internationale de la femme a donc eu lieu le 19 mars 1911 en Autriche, en Allemagne, au Danemark et en Suède.

Et les premières années, la Journée internationale de la femme était célébrée à des dates différentes selon les pays. Ce n’est qu’en 1914 que, sur proposition des femmes allemandes, la Journée internationale de la femme a été célébrée le 8 mars en Allemagne, en Suède et en Russie.

Et le 8 mars 1917 (le 23 février selon l’ancien calendrier) des travailleuses russes se sont mobilisées en quête de nourriture, ce qui a mis en route le processus révolutionnaire qui aboutirait en octobre de la même année à la conquête du pouvoir par les travailleurs dirigés par le parti bolchevik. Depuis lors, la date du 8 mars a été adoptée pour célébrer la Journée internationale de la femme dans tous les pays.

Sources Le Courrier International.

usa8.jpg(1) L’incendie de l'usine Triangle Shirtwaist le 25 mars 1911 à New York est l'une des catastrophes industrielles les plus meurtrières de l'histoire de la ville.

L'incendie a causé la mort de 146 travailleuses de l'usine de confection et provoqué 71 blessées, essentiellement des femmes originaires du sud de l’Italie ou d'ascendance juive européenne. Elles moururent par asphyxie, brûlées vives ou par défenestration. Les gérants avaient fermé les portes de la cage d'escalier et les sorties.

L'onde de choc sociale occasionnée par la catastrophe a suscité directement ou indirectement l'émergence de la plus grande œuvre législative à caractère social de l'histoire new-yorkaise et américaine en général, s'agissant notamment de l'amélioration des normes de sécurité dans les usines.

L'usine Triangle Shirtwaist était situé dans l’Asch Building, maintenant connu sous le nom de Brown Building of Science, un bâtiment lié à l'université de New York. Il a été désigné en tant que National Historic Landmark.

Sources Wikipédia

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05/02/2014

16 pluviôse, an II La Convention abolit l’esclavage dans les colonies !

histoire, Révolution française, abolition de l'esclavage, convention nationale, louis-pierre dufay

C'est le 4 février 1794 que la Première République abolit l’esclavage. Le débat abolitionniste soulevé par les Lumières devait trouver son premier écho pendant la Révolution française.

Discours d’un des députés de Saint-Domingue, 
M. Louis-Pierre Dufay

Législateurs de la France, nous vous devons compte de la situation de Saint-Domingue. Le sang des Français a coulé. La torche de la guerre civile a été allumée à Saint-Domingue par les contre-révolutionnaires, ayant à leur tête Galbaud, le second et l’ami du perfide Dumouriez. (…)

Nous allons vous découvrir la plus atroce des trahisons, la plus infâme des coalitions. Vous serez touchés des maux que nous avons éprouvés, et en même temps étonnés que le reste de nos concitoyens ait échappé à tant de dangers. Je réclame votre attention.

Galbaud a voulu servir l’orgueil des Blancs, propriétaires comme lui, la plupart perdus de dettes avec l’air de l’opulence, ou dont les engagements égalaient les capitaux. Il a rallié à son parti tous ces fastueux indigents qui, trop connus des commerçants de France, et ne pouvant plus abuser de leur crédulité, voulaient depuis si longtemps amener leur indépendance de la France, ou au moins être indépendants de leurs créanciers.

Il s’est associé tout le parti de la ci-devant assemblée coloniale, qui avait toujours été le foyer de toutes les conspirations. (…) Il a fortifié ce parti de tous ces gens oisifs, rebut de l’Europe, qui abondent dans les colonies, qui sont aux gages du premier qui veut les payer, souvent flétris par les lois, qui sont avides de pillage, et cherchent leurs profits dans la licence. Il eut aussi pour ses principaux partisans et agents tous les contre-révolutionnaires arrivés en grand nombre de France et de Coblentz, et qui, à Saint-­Domingue, se trouvèrent au centre des ennemis les plus acharnés de la France. Il a ajouté à ces cohortes d’ennemis presque tous les officiers de la marine, la plupart restent impurs de l’ancienne marine royale, dont l’orgueil se trouvait abaissé d’obéir à des commissaires civils, et qui, instruits du ­complot général contre la république et contre la Convention, voulaient, d’accord avec lui, livrer Saint-Domingue aux Anglais, comme leurs camarades en France voulaient livrer Brest et ont livré Toulon.

Tous ces insensés se regardaient comme une race privilégiée, et prétendaient que les citoyens de couleur étaient placés au-dessous d’eux par la nature, et ils ne pouvaient pardonner à ces derniers la réintégration dans leurs droits, qui avait été prononcée par l’Assemblée nationale.

Galbaud, ministre des vengeances de sa caste, voulut les faire tous égorger (…) mais, pour réussir dans son projet, il fallait perdre en même temps vos commissaires civils qui ne devaient pas souffrir qu’une partie du peuple fût opprimée par l’autre. Aussi Galbaud dirigea-t-il d’abord son attaque contre eux. Il a commencé par faire embosser vos vaisseaux et frégates sur la ville, et, après avoir réuni tous les équipages en armes et une partie des troupes de ligne qu’il avait aussi égarées, il s’est mis à leur tête avec son frère, et a marché contre vos délégués.

Les citoyens de couleur, qui sont le peuple, les véritables sans-culottes dans les colonies, (….), se rallièrent sur-le-champ autour de vos commissaires, et résolurent d’opposer la plus vigoureuse résistance à une si coupable agression. Ils ont défendu vos collègues avec le plus grand courage, ils se sont battus comme des héros.

(…) Les esclaves, qui étaient en insurrection depuis deux ans, instruits par les flammes et les coups de canon (…), crurent sans doute cette occasion favorable pour rentrer en grâce, et vinrent en foule offrir leurs services ; ils se présentèrent en armes devant vos délégués. « Nous sommes nègres, Français, leur dirent-ils ; nous allons combattre pour la France : mais pour récompense nous demandons la liberté. » Ils ajoutèrent même : les droits de l’homme. Si on les avait refusés, ils auraient pu accepter les propositions des Espagnols, qui les sollicitaient depuis longtemps, et qui avaient déjà gagné quelques principaux chefs. Les commissaires civils préférèrent les ranger du parti de la république (…) ; ils déclarèrent donc que la liberté serait accordée, mais seulement aux guerriers qui combattraient pour la république contre les Espagnols ou contre les ennemis intérieurs. Ils annoncèrent aussi, afin de ne pas faire de mécontents dans une circonstance si critique, qu’ils s’occuperaient d’améliorer le sort des autres esclaves.

(…) On pouvait craindre que ces guerriers, quoique pétitionnaires respectueux jusqu’alors, dans leur ardeur ou dans leur désespoir, ne pensassent à employer leurs armes pour assurer la liberté de leurs femmes et de leurs enfants ; alors la colonie se trouvait replongée dans un nouveau chaos dont rien ne pouvait plus la tirer, et la souveraineté nationale était à jamais anéantie. N’était-il pas plus prudent d’éviter ce danger ? Les Espagnols et les Anglais, auxquels s’étaient déjà réunis un grand nombre de contre-révolutionnaires, étaient là tout prêts qui les appelaient et leur tendaient les bras. Les Espagnols leur offraient de l’argent avec la liberté, et même des grades supérieurs ; il ne fallait pas laisser échapper l’instant favorable, sans quoi tout était perdu. N’était-il pas d’une politique sage et éclairée de créer de nouveaux citoyens à la république pour les opposer à nos ennemis ?

Au reste, si nous devions perdre nos colonies (ce que je suis bien loin de croire ni de craindre), n’était-il pas plus glorieux d’être justes, et plus raisonnable de faire tourner cette perte au profit de l’humanité ?

Dans cette extrémité pressante votre commissaire en résidence au Cap rendit la proclamation du 29 août, que nous avons remise au comité de salut public. Les Noirs de la partie du Nord étaient déjà libres par le fait, ils étaient les maîtres. Cependant la proclamation, en les déclarant libres, les assujettit à résidence sur leurs habitations respectives, et les soumet à une discipline sévère en même temps qu’à un travail journalier, moyennant un salaire déterminé ; ils sont en quelque sorte comme attachés à la glèbe.

Sans cette mesure prudente et salutaire, dans la crise où nous nous trouvions, c’en était fait de la colonie entière, de la souveraineté nationale sur cette précieuse possession. (…)

Les colons, accoutumés à se débattre de toutes leurs forces en présence de la liberté, vont employer toutes sortes de manœuvres pour vous tromper. Ils vont chercher, à leur ordinaire, à vous alarmer par toutes sortes de tableaux sinistres. Ils vont vous peindre les villes insurgées, votre commerce ruiné, votre trésor appauvri, votre influence politique dépérissante.

Que les habitants de nos villes de commerce soient détrompés ; que les commerçants se rassurent, se tranquillisent : qu’ils sachent que les propriétés ne sont et ne seront point bouleversées à Saint-Domingue ; qu’ils lisent la proclamation du 29 août ; qu’ils apprennent que les Noirs travailleront à les rembourser, et d’autant plus volontiers qu’ils auront un salaire raisonnable à espérer pour leur travail, pour leurs sueurs. Les négociants ne perdront tout au plus que le commerce des hommes. Mais six cent mille hommes libres cultiveront-ils moins que six cent mille esclaves ?

(…)

Nous nous attendons bien que les ennemis des citoyens de couleur et des Noirs vont les calomnier auprès du peuple français. Ils vont les peindre comme des hommes méchants et indisciplinables, enfin comme des êtres cruels et féroces. Citoyens français, ne les croyez pas ; ceux qui tiennent ce langage ne sont pas des colons fidèles, ce sont des colons contre-révolutionnaires qui font la guerre à la liberté et à vous-mêmes. (…)

Législateurs, on calomnie les Noirs, on envenime toutes leurs actions, parce qu’on ne peut plus les opprimer. Nous les mettons sous votre sauvegarde. Vous saurez démêler les causes de toutes ces accusations. – Il ne faut attribuer les écarts de la liberté qu’à ceux qui voudraient la détruire.

(…)

Je suis flatté d’avoir vu disparaître à Saint-Domingue la honteuse distinction des castes, d’y voir tous les hommes égaux et de les embrasser en frères.

(…) Européens, Créoles, Africains ne connaissent plus aujourd’hui d’autres couleurs, d’autre nom que ceux de Français.

Citoyens représentants, daignez accueillir avec bonté leur serment de fidélité éternelle au peuple français. Je ­réponds d’eux sur ma tête, tant que vous voudrez bien être leurs guides et leurs protecteurs. Vous pouvez, citoyens législateurs, vous préparer des souvenirs consolateurs en honorant ­l’humanité et en faisant un grand acte de justice qu’elle attend de vous. Créez une seconde fois un nouveau monde, ou au moins qu’il soit renouvelé par vous ; soyez-en les bienfaiteurs ; vos noms y seront bénis comme ceux des divinités tutélaires. Vous serez pour ce pays une autre Providence.

Levasseur (de la Sarthe) : Je demande que la Convention, ne cédant pas à un mouvement d’enthousiasme, mais aux principes de la justice, fidèle à la Déclaration des droits de l’homme, décrète dès ce moment que l’esclavage est aboli sur tout le territoire de la république. Saint-Domingue fait partie de ce territoire, et cependant nous avons des esclaves à Saint-Domingue. Je demande donc que tous les hommes soient libres, sans distinction de couleur.

Lacroix (d’Eure-et-Loir) : En travaillant à la constitution du peuple français nous n’avons pas porté nos regards sur les malheureux hommes de couleur. La postérité aura un grand reproche à nous faire de ce côté ; mais nous devons réparer ce tort. Inutilement avons-nous décrété que nul droit féodal ne serait perçu dans la république française. Vous venez d’entendre un de nos collègues dire qu’il y a encore des esclaves dans nos colonies. Il est temps de nous élever à la hauteur des principes de la liberté et de l’égalité. On aurait beau dire que nous ne reconnaissons pas d’esclaves en France, n’est-il pas vrai que les hommes de couleur sont esclaves dans nos colonies ? Proclamons la liberté des hommes de couleur. En faisant cet acte de justice, vous donnez un grand exemple aux hommes de couleur esclaves dans les colonies anglaises et espagnoles. Les hommes de couleur ont, comme nous, voulu briser leurs fers ; nous avons brisé les nôtres ; nous n’avons voulu nous soumettre au joug d’aucun maître ; accordons-leur le même bienfait.

Levasseur : S’il était possible de mettre sous les yeux de la Convention le tableau déchirant des maux de l’esclavage, je la ferais frémir de l’aristocratie exercée dans nos colonies par quelques blancs.

Lacroix : Président, ne souffre pas que la Convention se déshonore par une plus longue discussion.

 

L’assemblée entière se lève par acclamation. Le président prononce l’abolition de l’esclavage, au milieu des applaudissements et des cris mille fois répétés de vive la république ! vive la Convention ! vive la Montagne ! Les deux députés de couleur sont à la tribune, ils s’embrassent. (On applaudit.) Lacroix les conduit au président, qui leur donne le baiser fraternel. Ils sont successivement embrassés par tous les députés.

 

(…)

Danton : Représentants du peuple français, jusqu’ici nous n’avons décrété la liberté qu’en égoïstes et pour nous seuls. Mais aujourd’hui nous proclamons à la face de l’univers, et les générations futures trouveront leur gloire dans ce décret, nous proclamons la liberté universelle. Hier, lorsque le président donna le baiser fraternel aux députés de couleur, je vis le moment où la Convention devait décréter la liberté de nos frères. La séance était trop peu nombreuse. La Convention vient de faire son devoir. Mais, après avoir accordé le bienfait de la liberté, il faut que nous en soyons pour ainsi dire les modérateurs. Renvoyons aux comités de salut public et des colonies, pour combiner les moyens de rendre ce décret utile à l’humanité sans aucun danger pour elle.

Nous avions déshonoré notre gloire en tronquant nos travaux. Les grands principes développés par le vertueux Las-Casas avaient été méconnus. Nous travaillons pour les générations futures, lançons la liberté dans les colonies ; c’est aujourd’hui que l’Anglais est mort. (On applaudit.) En jetant la liberté dans le nouveau monde, elle y portera des fruits abondants, elle y poussera des racines profondes. (…) Nous jouirons nous-mêmes de notre générosité, mais nous ne l’étendrons point au-delà des bornes de la sagesse. Nous abattrons les tyrans, comme nous avons écrasé les hommes perfides qui vouaient faire rétrograder la révolution. Ne perdons point notre énergie ; lançons nos frégates ; soyons sûrs des bénédictions de l’univers et de la postérité, et décrétons le renvoi des mesures à l’examen des comités.

Extraits sélectionnés par 
Rosa Moussaoui et Jérôme Skalski