03/09/2020
C'ETAIT IL Y A 150 ANS : NAISSANCE DE LA TROISIEME REPUBLIQUE LE 4 SEPTEMBRE 1870
Proclamée le 4 septembre 1870 après la défaite de Sedan, la IIIe République peine à s’imposer. La période n'est guère favorable. La France est envahie par l’Allemagne et connaît une agitation sociale et politique.
Depuis septembre 1870, le gouvernement de Défense nationale s’efforce de faire la paix. Bismarck n’accepte de négocier qu’avec un gouvernement issu d’une assemblée élue. Des élections ont lieu en février 1871 ; elles consacrent le triomphe de la droite monarchiste (légitimistes, orléanistes, bonapartistes). Réunie à Bordeaux, la nouvelle assemblée nomme Thiers « chef de l’exécutif ». On n’ose pas encore le terme de « président » ! Il signe la paix à Francfort en mai.
Suite à l’invasion allemande de Paris, la Commune éclate en mars 1871. L’Assemblée décide de s’établir à Versailles. Elle y restera jusqu’en janvier 1879. Les députés dorment dans la galerie des Glaces. Pour se chauffer, ils brûlent les boiseries entreposées dans les réserves. Ils débattent dans l’Opéra royal. En mai, Thiers fait mater l’insurrection parisienne par les troupes restées fidèles, dites « versaillaises ». La situation conforte l’établissement de la République. Avec le retour de la paix et de l’accalmie sociale, elle ne fait plus peur. Des élections le confirment. En juillet 1871, le comte de Chambord, Henri d'Artois, chef des légitimistes, fait capoter le retour de la monarchie pour une question de drapeau : il préfère le blanc au tricolore. Devant les querelles internes entre monarchistes, la République apparaît comme celle qui divise le moins.
Elle est définitivement établie en janvier 1875. Après une première tentative le 28, Henri Wallon, catholique modéré, présente le 29 un amendement portant élection du président de la République pour sept ans, par la Chambre des députés et le Sénat réunis en Assemblée nationale, et le rendant rééligible.
Le 30, l’amendement est adopté par 353 voix contre 352. La IIIe République est donc proclamée à une voix près… Trois autres amendements viendront le compléter pour former la Constitution de 1875. Elle restera en vigueur jusqu’en 1940. Une salle est construite en 1876 par Edmond de Joly dans la cour centrale de l’aile du Midi. « Assemblée nationale » sous la IIIe République, elle deviendra « salle du Congrès ». Tous les présidents y seront élus jusqu’en 1958.
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16/02/2020
LA PREMIERE BOMBE ATOMIQUE FRANCAISE EXPLOSE DANS LE SAHARA ALGERIEN
" Le 13 février 1960 , la France procédait au premier essai nucléaire en Algérie , au sud de la commune de Reggane ( wilaya d'Adrar ) . Ces essais se sont poursuivis jusqu’en 1966 .
Le 13 février 1960 , à 7h04 très exactement , la première bombe nucléaire française explose. C’est dans le Sud-algérien que l’opération "Gerboise bleue" est réalisée .
Ce jour-là, les ministres des - Armées, Pierre Messmer, et de la Recherche, Gaston Palewski, assistaient à l'essai « Béryl ». Quatre fois Hiroshima. L'explosion, plus puissante que prévue, a provoqué l'éjection de roche fondue hors de la montagne. Officiels, soldats et ouvriers algériens se sont enfuis comme ils le pouvaient, rarement vêtus de protection. L'accident est resté dans les mémoires.
Au total , jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires seront menés au nord de Tamanrasset . Soixante ans après , les Algériens refusent d’oublier “l’autre visage de la barbarie coloniale” , comme le qualifie le quotidien d’État algérien Horizons en une.
“ Ni reconnaissance ni réparation”, déplore le journal El Watan, alors que la France n’a jamais formulé d’excuses . Car les dégâts sur les populations furent terribles . Le nombre de victimes des essais nucléaires français n’a jamais été établi de manière définitive . Le quotidien arabophone Ech-Chaab rapporte néanmoins que 40 000 Algériens étaient sur place au moment des essais. " ( Courrier international )
Selon un document déclassifié le 4 avril 2013 mais rendu public dix mois plus tard le 14 février 2014 , les retombées radioactives sont plus longues que prévu . Elles durent treize jours , la durée qui était prévue n'est pas communiquée .
Un jour après l'explosion , le nuage radioactif atteint Tamanrasset en Afrique subsaharienne , ainsi que N'djamena ( Tchad ) et Bangui ( Centafrique ) . Puis le nuage remonte vers l'Afrique de l'Ouest pour atteindre Bamako ( Mali ) quatre jours après l'explosion . Deux semaines après , toujours chargé de radioactivité , il atteint les côtes méditerranéennes de l'Espagne et la Sicile ...
"Les compagnies aériennes savent depuis le 8 janvier 1960 qu'une superficie d'environ trois fois la France sera interdite au survol le jour de l'explosion."....
A lire aussi dans l'Humanité du 21 février 2007 un reportage édifiant}}}
le 13 février 1960, en Algérie, ont lieu les essais de la 1ère bombe atomique en plein désert algérien (avec peu de moyens de précaution ainsi que le montre ce reportage tout à la gloire de la nouvelle puissance militaire française)
12:31 Publié dans Colonies, International, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : societé, algérie, bombe | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |
23/12/2019
A Tulsa, le plus important lynchage de l’histoire américaine sort de l’oubli
Des fouilles menées par des archéologues visent à faire la lumière sur le massacre de centaines de Noirs en mai 1921 dans cette ville de l’Oklahoma ; un drame occulté pendant des décennies.
Le drame enfoui dans la terre de Tulsa (Oklahoma) il y a près de 100 ans va-t-il livrer ses secrets et trouver dans l’histoire des Etats-Unis la place qu’il mérite ?
Une équipe d’archéologues est sur le point de mettre au jour ce qu’ils soupçonnent être deux fosses communes abritant les corps des victimes du plus important lynchage jamais mené sur le sol américain. Longtemps occulté par les autorités de la ville, à peine évoqué dans les livres d’histoire des écoles américaines jusqu’au début des années 2000, le massacre perpétré durant deux jours en mai 1921 constitue pourtant le paroxysme des tensions raciales dans l’Amérique ségréguée du début du XXe siècle.
Bombes incendiaires
Comme souvent dans ces affaires, l’histoire commence par une rumeur à caractère sexuel entre un homme noir et une femme blanche. Un matin de ce début de printemps, un jeune cireur de chaussures de la ville pénètre dans l’immeuble abritant les seules toilettes du quartier autorisées aux Noirs. En entrant dans l’ascenseur, il aurait malencontreusement écrasé le pied de l’opératrice, Blanche, qui officiait ce jour-là, selon une enquête de l’Oklahoma Historical Society.
Les cris de la jeune femme, l’accusation vite répandue d’une agression sexuelle, tout s’enchaîne très vite. Dick Rowland est prestement arrêté et conduit au tribunal où se rassemble bientôt une foule de Blancs en colère. Des Afro-Américains, « dont des anciens combattants de la première guerre mondiale », précisent les archives, s’y rendent aussi pour protéger le jeune homme. Des coups de feu éclatent. Le journal local titre son éditorial : « Lynchage d’un nègre ce soir ».
Commence alors un déchaînement de violences contre le quartier noir de la ville. Peuplé d’une classe moyenne plutôt prospère, le lieu est connu sous le nom de Black Wall Street, en référence au quartier des affaires de New York.
Après deux jours d’attaques, de pillages, de mises à mort expéditives et de dévastation – des avions utilisés pour l’épandage agricole ont même été transformés en armes de guerre, larguent des bombes incendiaires sur les maisons –, trois cents victimes sont comptabilisées. Selon des témoins, des corps sont chargés sur des trains et jetés dans la rivière Arkansas du haut des ponts.
Racisme institutionnalisé
Mais la plupart des morts sont enterrés à la hâte dans des fosses communes, que l’histoire s’efforcera d’oublier. Au total, plus de 1 000 habitations et commerces seront détruits, mettant à la rue quelque 8 000 des 11 000 Noirs vivant alors à Tulsa.
Aucun des responsables blancs n’est poursuivi, plusieurs Noirs accusés d’avoir provoqué les violences sont, eux, condamnés, la plupart des survivants doivent déménager : l’époque, marquée par le racisme institutionnalisé, n’est guère propice aux droits des Afro-Américains. Malgré l’ampleur du drame, le silence et le déni s’abattent sur la ville durant des décennies.
Les fouilles, qui pourraient déboucher au printemps sur des exhumations, visent à rendre hommage aux morts et à donner à leurs descendants des clés pour mieux connaître le sort de cette communauté noire décimée. Le jeune maire blanc de Tulsa, G. T. Bynum, élu en 2016, souhaite inscrire cette tuerie dans le patrimoine mémoriel de la ville et, plus largement, dans la violente histoire des relations raciales dans le pays.
Depuis une vingtaine d’années, les tentatives pour commémorer cet événement et faire droit aux victimes ou à leurs descendants ont fait long feu. En 1999, un habitant blanc de la ville, âgé de 10 ans à l’époque des faits, indique un endroit où, selon ses souvenirs d’enfant, seraient enterrées les victimes. Les recherches tournent court.
« Une centaine de corps »
En 2001, un rapport de la commission de l’Oklahoma chargée d’étudier les événements de mai 1921 fournit une description précise des pertes subies par les habitants et recommande que soient délivrées des réparations sous forme de chèques, de bourses d’études ou de subventions à la communauté noire. La création d’un mémorial est aussi encouragée. Mais le rapport est enterré et les descendants se tournent vers la justice pour obtenir des dommages et intérêts. En vain.
En 2018, le maire a ordonné la reprise des fouilles pour identifier les sites des fosses communes. « On le doit aux victimes et à leurs familles », estimait-t-il alors. Le 18 décembre, les archéologues ont annoncé la découverte dans le sol de cavités pouvant abriter « une centaine de corps ». Aujourd’hui, le quartier meurtri il y a cent ans est en cours de gentrification et seuls une dizaine de bâtiments en briques rouges reconstruits juste après le massacre subsistent de cette époque.
En octobre, au détour d’une série culte, les téléspectateurs américains ont pu se (re)plonger dans ces événements dramatiques. Le premier épisode de la série fantastique Watchmen (Les Gardiens), tirée du roman graphique d’Alan Moore et Dave Gibbons et diffusée sur HBO, s’est ouvert sur la reconstitution des violences, bien réelles, de mai 1921, à Tulsa.
20:25 Publié dans Actualité, Etats Unis, International, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tulsa, usa, noirs, lynchage | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |