09/06/2019
Un siècle de football au féminin
Il y a cent ans, le 30 septembre 1917, deux équipes du club parisien Fémina Sport disputaient la première rencontre de football féminin sur le sol français. Le début d'une longue histoire.
Si son développement dans l’Hexagone s’est longtemps heurté à de nombreux préjugés, la pratique féminine est désormais bien installée. Retour sur les grandes dates qui ont marqué cette évolution depuis un siècle.
1920-1970 : le temps des pionnières
Après quelques balbutiements à la fin du XIXe siècle, les dames se mettent à taquiner le cuir pendant la Première Guerre mondiale. Pourtant, malgré les multiplies créations de sections, le football féminin a mauvaise presse. Les dirigeants, souvent des journalistes très « puritains », ne voient pas son développement d’un bon œil. En 1930, les grandes foules de l'immédiat après-guerre aperçues autour des terrains ont fondu.
- 1917 : deux équipes du Fémina Sport - club fondé en 1912 - s’opposent dans la première rencontre de football féminin organisée sur le sol français.
- 1919 : quatre formations parisiennes participent à une première compétition féminine sous forme de championnat. À partir de 1921, les premières équipes de provinces se mêlent au jeu. Un véritable championnat de France est organisé. Ce dernier s’éteindra en 1937.
- 1920 : après une tournée inaugurale en Angleterre en mai 1920, l’Équipe de France féminine reçoit pour la première fois son homologue d’Angleterre. Le 30 octobre, au stade Pershing dans le bois de Vincennes, sous les yeux de Jules Rimet et devant 15 000 spectateurs, les pionnières obtiennent un match nul (1-1).
- 1937 : le football féminin disparaît, accusé de nuire au développement du sport féminin. Contrairement à d’autres disciplines, le football est jugé « nocif pour les femmes » et interdit par le régime de Vichy, en 1941.
1970-1997 : la renaissance
À la fin des années 1960, un peu partout en France et tout particulièrement du côté de Reims, les femmes sont très actives pour faire reconnaître l'existence du football féminin. Luttant contre les préjugés d’un monde encore très masculin, elles retrouvent petit à petit les terrains, épousant les différents mouvements de libération de la femme.
- 1970 : face au développement de la pratique féminine, le Conseil fédéral de la FFF ouvre la porte des clubs aux licenciées. Elles seront 2 170 en cette première saison d’existence.
- 1971 : premier match officiel de l’Équipe de France féminine sous l’égide de la FFF. Les Bleues, essentiellement composées de Rémoises, emmenées par Pierre Geoffroy, entraîneur de Reims et premier sélectionneur, dominent (4-0) les Pays-Bas, le 17 avril à Hazebrouck.
- 1974 : première saison du championnat de France de football féminin sous l’égide de la FFF. Le Stade de Reims remporte les trois premières éditions d’une compétition comprenant plusieurs groupes régionaux et une phase finale. La formule prévaudra jusqu’en 1992.
- 1984 : Marilou Duringer devient la première femme à siéger au Conseil fédéral.
- 1997 : après avoir vu passer le train des Euros 1991, 1993 et 1995, et des Coupes du monde 1995 et 1999, la France se qualifie pour sa première phase finale internationale en dominant la Finlande. Emmenées par Aimé Mignot, les Marinette Pichon, Corinne Diacre et autres Cécile Locatelli sont éliminées de peu au premier tour du championnat d’Europe 1997 (en Suède et en Norvège).
1997-2011 : place à la formation
Sous l'impulsion du DTN Aimé Jacquet, la FFF met en place un plan de développement du football féminin. Inspiré de l’INF des garçons, le CNFE est créé pour les filles, à Clairefontaine. Sous la houlette d'Élisabeth Loisel, les premiers résultats encourageants apparaissent pour l’Équipe de France, même si le nombre de licenciées tarde encore à décoller.
- 2002 : le 16 novembre, devant 25 000 spectateurs survoltés au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Étienne, et en direct sur Canal +, les coéquipières de Marinette Pichon décrochent pour la première fois leur billet pour un Mondial (2003), en éliminant leurs rivales historiques anglaises (1-0). Les Bleues seront sorties au premier tour de la Coupe du monde aux États-Unis.
- 2003 : en s’imposant lors du championnat d’Europe U19, la France de Bruno Bini remporte le premier titre international d'une équipe féminine tricolore.
- 2009 : Sandrine Soubeyrand devient l’internationale la plus capée en dépassant les 142 sélections de Lilian Thuram. La joueuse du FCF Juvisy terminera sa carrière avec 198 capes.
2011-2017 : une nouvelle ère
Avec des méthodes nouvelles, le sélectionneur Bruno Bini va emmener les Bleues vers la notoriété. La France termine 4e de la Coupe du monde 2011 en Allemagne et bénéficie d’une couverture médiatique sans précédent. Une nouvelle ère s’ouvre pour la pratique féminine, qui voit ses effectifs tripler en quelques années. Point d’orgue de cette montée en puissance, la FIFA confie à la France l'organisation de la Coupe du monde 2019. Un événement majeur, idéal pour assoir définitivement la pratique.
- 2011 : sous l'impulsion de son président Noël le Graët, la FFF lance un vaste plan de développement de la féminisation, conduit par sa secrétaire générale, Brigitte Henriques.
- 2012 : les Bleues participent à leurs premiers Jeux Olympiques à Londres et terminent quatrièmes. Les U17 féminines sont sacrées championnes du monde en Azerbaïdjan.
- 2014 : après des victoires de prestige contre l'Allemagne et le Brésil, la France atteint la troisième place du classement FIFA.
- 2016 : les effectifs du football féminin en France dépassent les 100 000 joueuses. Elles sont aujourd’hui plus de 125 000.
- 2017 : pour la première fois, deux clubs français atteignent la finale de la Ligue des champions féminine. L’Olympique Lyonnais remporte pour la quatrième fois ce trophée, après des victoires en 2011, 2012 et 2016. L’OL règne également sur l’Hexagone avec onze titres de champion de France et sept Coupes de France féminine depuis 2007.
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29/03/2019
À la Monnaie de Paris, l'Histoire de France résumée sur des pièces d'argent
La Monnaie de Paris lance une collection de 12 pièces (onze en argent et une en or), reproductions de deniers et de monnaies frappés à travers le temps.
D'Artagnan, Louis XVI ou Philippe le Bel, etc. Chacune des 12 pièces a été choisie par Stéphane Bern, missionné par Emmanuel Macron pour défendre le patrimoine, et Marc Schwartz, directeur de la Monnaie de Paris. Les pièces sélectionnées sont parmi les quelques 80 000 objets conservés précieusement au sein du médaillier national installé au cœur du Palais de la Monnaie, Quai Conti à Paris. Elles illustrent toute une page de notre Histoire. De 10 euros à 200 euros, chaque vente rapportera un euro à la Fondation du patrimoine.
Échanger une simple pièce de monnaie est un lien social du quotidien mais c'est aussi un lien avec notre histoire. La Monnaie de Paris est chargée de conserver toutes ces pièces et ces médailles ayant traversé le temps.
Marc Schwartz, directeur de la Monnaie de Paris :
"La Monnaie de Paris est la plus ancienne entreprise du monde puisqu'elle a été créée en 854, il y a près de 12 siècles, par le petit-fils de Charlemagne. Et les pièces que nous éditons ont, depuis la nuit des temps, symbolisé l'histoire de notre pays".
Dagobert, Richard II Duc de Normandie, le grand-père de Guillaume Le Conquérant, Louis XIV, la Déclaration des droits de l'homme, Bonaparte, Jean le Bon ou la Tour Eiffel et la France, ces pièces ont chacune une histoire bien précise.
Marc Schwartz, directeur de la Monnaie de Paris, évoque notamment cette pièce de 10 euros à l'effigie de Louis XVI :
" C'est la pièce grâce à laquelle Louis XVI, au moment de la fuite du roi à Varennes, épisode marquant de la Révolution Française, a été reconnu dans un relais de poste puisque son profil figurait sur la pièce comme c'était le cas jusqu'à une période récente de notre histoire. Grâce à cette pièce, le roi et la reine Marie-Antoinette à ses côtés ont été arrêtés et ont été ramenés à Paris".
Art et minutie au service de l'Histoire
Chaque pièce reproduite est joliment insérée dans un étui en carton à l'effigie du personnage et accompagnée d'un texte de Stéphane Bern. Joachim Jimenez est le directeur (avec Yves Sampot) de la création de l'atelier gravure.
Toute l'équipe de l'atelier a travaillé sur le projet. Ils sont ceux que l'on appelait dans le temps les "graveurs généraux" :
"Après sélection, il a fallu reproduire ces pièces. C'est une collection dont toutes les monnaies ont la même taille : 31 millimètres. Il a fallu les redimensionner et les re-sculpter. On les a moulées, on les a scannées. Nous sommes une entreprise de 1 150 ans mais aussi une entreprise moderne qui travaille avec des techniques actuelles, c'est-à-dire les scanners laser. Donc on a pu les re-scanner avec une précision extrême et nous les avons retranscrites à cette dimension. Ça ne se fait pas tout seul. Il s'agit de refaire les coins, c'est-à-dire les matrices, les outils face-revers qui permettront de refaire ces pièces et nous le faisons avec un galbe exagéré pour augmenter le volume par rapport aux pièces initiales et tout est repris à la main pour rendre le plus possible la fidélité de ces pièces. Ce sont des pièces en argent 333 millièmes, ce qui contribue à en faire un objet collectionnable et précieux."
Cette collection est une belle façon sonnante et trébuchante de revisiter les trésors de la Monnaie de Paris et de réviser du même coup nos leçons d'histoire.
En coffret ou présentées individuellement, ces pièces en argent (et une en or), sont disponibles à la Monnaie de Paris, dans les bureaux de tabac, les bureaux de poste et les maisons de la presse. A terme la collection sera composée de 23 pièces.
17:54 Publié dans Révolution, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : monnaie de paris, histoire | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |
07/09/2018
L'histoire vraie du "Cuba libre"
Michel Taupin
Cela éveilla la curiosité des soldats qui l'entouraient. Ils demandèrent au barman de leur servir ce même cocktail. Lorsque les soldats commandèrent une nouvelle tournée, un soldat suggéra de porter un toast "¡Por Cuba Libre!" (À Cuba libre !), pour fêter la libération de Cuba. Le capitaine leva son verre et prononça ce cri de guerre qui avait si bien su motiver les troupes durant la guerre d'Indépendance : Le Cuba Libre était né.
La recette fut gardée par quelques barmen mais ne connut un véritable succès que plus tard, pendant la prohibition aux USA entre 1919 et 1933. La fabrication, le transport, l'importation, l'exportation et la vente de boissons alcoolisées étaient prohibés. Cette loi anti-alcool fut un vecteur de croissance pour la mafia italo-américaine qui s'est rapidement aperçue que Cuba était un endroit stratégique pour faire entrer et exploiter de l'alcool aux USA et ce pour deux simples raisons : Cuba produisait du rhum et les côtes américaines n'étaient qu'à 200 km.
Le trafic de cuves de rhum commença, mais sur les ports américains il y avait souvent des contrôles par les autorités et le rhum était vite décelé, transformant certaines importations en fusillades. Les parrains mafieux avaient des ressources et ils entreprirent d'importer des cuves pleines de "Cuba Libre", coupant ainsi l'odeur et le goût du rhum, passant plus facilement les contrôles.
Dans les bars américains contrôlés par la mafia, on buvait donc beaucoup de "Cuba Libre", l'origine de la recette et même son nom y ont laissé des plumes car aussi bien la mafia que les consommateurs clandestins, inspirés par quelques Cocktails, aimaient jouer à des jeux de mots et raconter des blagues, jouant sur le fait que phonétiquement "Cuba libre" voulait aussi dire "cuve libre" en Cubain, narguant par la même occasion les autorités trompées sur les importations des cuves clandestines.
Le succès du "Cuba Libre" commença.
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Etape 1
Réalisez la recette "Cuba libre" directement dans le verre. -
Etape 2
Verser citron et rhum sur des glaçons. Compléter avec le coca cola. Remuer lentement. -
Etape 3
Servir dans un verre de type "tumbler". -
Etape 4
Décorer avec une tranche de citron vert.
Très en vogue. Simple et prestigieux.
18:19 Publié dans Culture, Histoire insolite, Monde, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cuba libre | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |