05/01/2025
Biographie, Mme Sans-Gêne, Marie-Thérèse Figueur
Soldate française, Marie-Thérèse Figueur (1774 – 1861), surnommée « Sans-Gêne » pour son audace et son franc-parler, participe à de nombreuses campagnes et batailles.
Marie-Thérèse Figueur naît le 17 janvier 1774 à Talmay, en Bourgogne. Sa mère meurt en couches. Thérèse perd son père à neuf ans, alors qu’elle n’est encore qu’une enfant. Son oncle maternel, Joseph Viart, sous-lieutenant dans le régiment de Dienne-Infanterie, devient son tuteur.
Thérèse Figueur a quinze ans lorsque éclate la Révolution française.
En 1793, suite à la chute des girondins, les provinces se révoltent contre Paris, arment des troupes, L’oncle de Thérèse, militaire retraité, reprend du service pour commander une compagnie de canonniers. Pour sa pupille, c’est la naissance d’une véritable vocation. Elle accompagne son oncle partout, au point qu’il finit par lui permettre de s’habiller en homme afin qu’elle puisse le suivre même en campagne.
C’est au moment de son enrôlement que son franc-parler lui vaut ce surnom de Sans-Gêne,
Thérèse repart en campagne, combattant désormais au sein de l’armée républicaine et s’efforçant d’obtenir grâce pour les prisonniers fédéralistes : « ce sont de bons Français ; ils ont été égarés comme moi ». À l’automne, elle participe au siège de Toulon, où elle est blessée à la poitrine
Thérèse Figueur poursuit ensuite le combat contre les Espagnols avec l’armée des Pyrénées-Orientales. Son courage et son franc-parler lui valent une grande popularité.
Près de Gérone, Thérèse sauve le général Noguez abandonné comme blessé et le conduit en lieu sûr. Elle participe ensuite à la deuxième campagne d’Italie.
Elle part pour l’Espagne en 1809. Elle y combat peu mais, à Burgos où elle stationne, gagne l’affection du curé qui la loge « malgré la haine que les Espagnols nourrissaient contre nous ». Elle entreprend de venir en aide à ses hôtes et aux plus démunis de la ville en distribuant des vivres, du pain, de la viande,
Thérèse Figueur prend sa retraite à 41 ans. Dépourvue de ressources, elle s’installe à Paris où elle tint un restaurant. Elle y retrouve son ami d’enfance, Clément Sutter, soldat lui aussi et se marient,
Un bonheur qui ne durera qu’un temps. Veuve onze ans après son mariage, Thérèse se retrouve à nouveau démunie. Elle conclut ainsi tristement ses mémoires,
« J’ai passé le reste de mes années à lutter contre la pauvreté. Aujourd’hui j’ai soixante-neuf ans, et je ne possède rien. Je n’ai autour de moi ni enfants ni famille ; j’attends avec résignation la mort dans un hospice.«
Thérèse Figueur « Sans-Gêne » meurt en 1861, à l’âge de 86 ans.
12:46 Publié dans Biographie, Révolution | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mme sans gene, marie thérese figueur |
|
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook |
26/12/2024
Reine Njinga de Ndongo et de Matamba
La Reine Njinga est un symbole de lutte anticoloniale au 17ème siècle.
A la tête du royaume de Ndongo et du royaume de Matamba (dans l’actuel Angola) elle se dressa contre les ambitions colonialistes portugaises sur les côtes sud-africaines, un territoire stratégique dans la traite des esclaves.
ECOUTEZ AUSSI LE PODCAST DE CET ARTICLE EN CLIQUANT SUR CETTE LIGNE ]]]
Njinga naît vers 1582 sur les côtes de l’Angola, dans la famille royale de Ndongo. Dès son plus jeune âge elle reçoit une formation militaire et politique. Elle apprend le portugais et devient négociatrice auprès des commerçants européens qui fréquentent cette région depuis déjà plusieurs décennies.
Son frère Ngola Mbandi accède au pouvoir en 1617, à la mort de leur père. Il évince alors de nombreux rivaux prétendant au trône. Njinga est épargnée mais son fils est exécuté et elle est stérilisée de force. Face à la menace portugaise en 1621, elle est nommée ambassadrice pour négocier une pacification dans les relations diplomatiques entre le royaume Ndongo et le Portugal. Elle parvient à faire signer un traité de paix entre les deux parties. Mais la trêve ne tient pas et les hostilités reprennent rapidement.
Lorsque son frère meurt en 1624, elle fait assassiner le prince héritier, son neveu, et devient reine à l’âge de 43 ans. Pendant près de quarante ans de règne, elle mène son armée d’hommes et de femmes d’une main de fer contre l’envahisseur portugais, guerrière implacable et négociatrice avisée entre les différentes puissances africaines et européennes qui l’entourent. Dans une région où les formes traditionnelles d’esclavage (domestique et lié aux prises de guerre) sont une réalité omniprésente, son action entrave le développement des activités de traite conduites par les Portugais sur la côte atlantique.
Entre 1631 et 1635, Njinga envahit le royaume voisin de Matamba en capturant la reine Mwongo Matamba. Elle colonise ce nouveau territoire et y développe la traite d’esclaves en vue de financer la guerre qui continue dans son autre royaume. Après 25 ans de guerre, la paix est signée avec le Portugal, notamment grâce à sa reconversion au christianisme, qu’elle avait déjà embrassé à l’occasion des négociations de paix qu’elle avait menées en 1622, avant de l’abandonner un temps pour rallier à sa cause les puissants Imbangala aux rites d’initiation particulièrement violents. Ce retour vers l’Église catholique lui permet notamment d’obtenir la reconnaissance de son royaume par le pape Alexandre VII. Elle meurt de vieillesse en 1663.
Aujourd’hui la reine Njinga, « Mère de l’Angola », incarne dans le monde un modèle de résistance et d’indépendance aux premiers temps de la colonisation européenne en Afrique. Pendant la guerre d'indépendance angolaise au milieu du XXe siècle, Njinga est revendiquée comme un étendard de la résistance contre le Portugal.
Figure anticolonialiste et féministe
L'esprit de résistance et de liberté de Zingha dépasse les frontières angolaises, devenant un symbole de la lutte contre la colonisation européenne. Peu connue en Occident, elle est cependant devenue l'une des figures de la résistance africaine face au colonialisme. Encore encore, Anne Zingha fait partie des figures majeures de l'histoire de l'Afrique
En raison de ses talents de diplomate et de sa grande maîtrise des questions commerciales et religieuses de son époque, elle est également reconnue comme un modèle de gouvernance féminine, notamment chez les mouvements féministes.
Elle fait partie des figures militantes féminines majeures de l'histoire de l'Afrique.
Sources d'informations
-
https://www.liberation.fr/planete/2018/07/18/nzinga-mbandi-une-reine-a-l-arene_1667352/
-
https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2012-1-page-253.htm
-
19:28 Publié dans Monde, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : angola, reine njinga |
|
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook |
23/12/2024
LES BONS MOTS DE L'HISTOIRE, NANCY WARD : Vous savez qu’on considère toujours que les femmes ne sont rien
LES BONS MOTS DE L'HISTOIRE, NANCY WARD / Vous savez qu’on considère toujours que les femmes ne sont rien ; mais nous sommes vos mères ; vous êtes nos fils. Notre appel est pour la paix
Amérindienne Cherokee, Nancy Ward, est une Ghigau, titre prestigieux accordé à des femmes remarquables leur accordant le droit de siéger au conseil. Féministe en avance sur son temps, guerrière mais aussi femme de paix, profondément humaniste elle reste un exemple univerel,
Avec les esprits
Nanyehi nait vers 1738 à Chota capitale Cherokee actuel Tennessee. Vers 1751, elle épouse Tsu-la, membre du clan de chasseurs Aniaoi, le clan cerf. Ils ont deux enfants.
Ghigau, « femme aimée »
En 1755, les Cherokees et le peuple rival des Creeks, en guerre, s’affrontent lors de la bataille de Taliwa. Nanyehi combat aux côtés de son époux, préparant ses armes et ses munitions. Quand Tsu-la est tué, elle ramasse son fusil et poursuit le combat, ralliant son peuple par un chant de guerre et les menant à la victoire.
Suite à sa participation déterminante à la bataille, Nanyehi reçoit le titre prestigieux de Ghigau « femme aimée » ou « femme guerrière ». Sa parole gagne un poids et une influence considérables.
Nancy Ward
Des colons européens de plus en plus nombreux s’installent en territoire Cherokee, et les Cherokees concluent une alliance avec eux, notamment contre leurs peuples rivaux. Des amérindiennes épousent des colons, et Nanyehi se remarie avec Bryant Ward. Ils auront une fille mais Bryant est déjà marié ;Persuadée que les Amérindiens et les colons arrivés d’Europe peuvent vivre en paix, elle s’intéresse de près à la culture des arrivants et s’emploie à nouer avec eux de bonnes relations.
« Laissez vos fils être les nôtres »
Nancy Ward négocie un traité de paix entre Cherokees et Américains. Par la suite, elle oeuvre à nouer des alliances et à promouvoir de bonnes relations entre les deux peuples en participant à des négociations de traités. Comme les délégations américaines se montrent surprises d’avoir affaire à une femme, elle se dit, elle, surprise de ne voir aucune femme parmi eux et répond :
(Vous savez qu’on considère toujours que les femmes ne sont rien ; mais nous sommes vos mères ; vous êtes nos fils. Notre appel est pour la paix. Laissez-le continuer. Cette paix doit continuer pour toujours. Laissez les fils de vos femmes être les nôtres ; nos fils être les vôtres. Laissez vos femmes entendre nos mots).
Dernières années
Après la guerre, Nancy Ward s’oppose à de nombreuses reprises à la vente de terres Cherokees aux Américains. Elle tente de convaincre son peuple de l’éviter, mais devenue trop malade elle ne peut pas empêcher la vente de terres et doit suivre son peuple vers l’ouest. Elle meurt en 1822 ou 1824, quelques années avant la Piste des larmes, qui verra la déportation du peuple Cherokee et d’autres peuples amérindiens vers l’ouest dans des conditions dramatiques.
12:16 Publié dans Biographie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nancy ward, amérindienne, féministe |
|
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook |









