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25/01/2025

BIOGRAPHIE : HENRI KRASUCKI

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« La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat »

2 septembre 1924 à Wolomin (Pologne) - 24 janvier 2003 à Paris

 Ajusteur ; militant des JC-MOI clandestines et résistant FTP-MOI à Paris ;

déporté ; dirigeant du PCF ; syndicaliste CGT, secrétaire de l’UD-CGT de la Seine

(1953-1960), directeur de La Vie Ouvrière (1960-1980), secrétaire de la CGT

(1960-1992), secrétaire général de la CGT (1982-1992).

Henri Krasucki était né dans la banlieue de Varsovie. Il avait quatre ans, en 1928,quand il quitta la Pologne avec sa mère Léa, pour rejoindre son père Isaac, émigré à Paris depuis 1926 pour des raisons économiques autant que politiques puisqu’il était recherché par la police. Isaac Karaucki né le 26 janvier 1902 à Varsovie, mort à Auschwitz le 9 février 1943 était de culture yiddish, d’une famille juive pieuse.

Henri Krasucki avait le goût de l’étude toutefois, à la fin de l’année scolaire 1938-1939, contre l’avis de ses parents, il décida d’interrompre ses études en raison de la situation de la famille. Sa petite sœur Liliane, avait en effet un lourd handicap qui nécessitait des soins coûteux.

Il décida alors de devenir ajusteur métallurgiste par la voie de l’apprentissage. À quinze ans, sur le conseil d’un ami, et à la lecture de la Vie de Beethoven de Romain Rolland, il découvrit les concerts, puis l’opéra, qu’il ne cessa dès lors de fréquenter avec assiduité.

Le 2 septembre 1939, à la veille de la mobilisation, Henri Krasucki adhérera aux Jeunesses communistes.

Henri Krasuki.jpgRésistant dans le groupe MOI, il est arrêté le 23 mars 1943. Il fut sauvagement battu, torturé longuement, y compris devant sa mère. C’est comme juifs et non comme résistants qu’ils furent déportés par le convoi 55, vers Auschwitz le 23 juin.

Son investissement syndical reconnu, Henri Krasucki devint permanent de la CGT à la fin de l’année 1947. Cinq ans après son entrée dans la clandestinité, Henri Krasucki quitta à nouveau la vie professionnelle, cette fois de son plein gré.

Il a subi parfois des attaques personnelles, comme en 1987, lors d’un Club de la presse, lorsqu'une journaliste du Figaro lui reproche d’être un « Français de fraîche date » qui, « naturalisé en 1947 », se permet de critiquer la politique de la France.

Il réplique en racontant l’histoire de son père. « Mes origines n’ont rien d’extraordinaire » explique-t-il, « il se trouve d’ailleurs qu’elles sont les mêmes que celles du cardinal archevêque de Paris (Jean Marie Lustiger) comme lui d'origine juive polonaise. Ses parents et les miens ont, à peu d’années d’intervalle, vécu la même histoire, bien qu’avec des idées différentes.

Je ne peux m’empêcher d’observer que si, par hypothèse, les circonstances de la vie m’avaient fait archevêque, on évoquerait aujourd'hui mes origines avec tact, sans insinuation perfide. Et si je comptais parmi mes ancêtres quelques grands princes polonais, alors là… » (allusion au prince Michel PoniatowskI, ministre français).

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Diego DIAZNombre de pages : 13220 €
Format(s) : Papier EPUB PDF

 

26/12/2024

Reine Njinga de Ndongo et de Matamba

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La Reine Njinga est un symbole de lutte anticoloniale au 17ème siècle.

A la tête du royaume de Ndongo et du royaume de Matamba (dans l’actuel Angola) elle se dressa contre les ambitions colonialistes portugaises sur les côtes sud-africaines, un territoire stratégique dans la traite des esclaves.  

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Njinga naît vers 1582 sur les côtes de l’Angola, dans la famille royale de Ndongo. Dès son plus jeune âge elle reçoit une formation militaire et politique. Elle apprend le portugais et devient négociatrice auprès des commerçants européens qui fréquentent cette région depuis déjà plusieurs décennies. 

Son frère Ngola Mbandi accède au pouvoir en 1617, à la mort de leur père. Il évince alors de nombreux rivaux prétendant au trône. Njinga est épargnée mais son fils est exécuté et elle est stérilisée de force. Face à la menace portugaise en 1621, elle est nommée ambassadrice pour négocier une pacification dans les relations diplomatiques entre le royaume Ndongo et le Portugal. Elle parvient à faire signer un traité de paix entre les deux parties. Mais la trêve ne tient pas et les hostilités reprennent rapidement.

Lorsque son frère meurt en 1624, elle fait assassiner le prince héritier, son neveu, et devient reine à l’âge de 43 ans. Pendant près de quarante ans de règne, elle mène son armée d’hommes et de femmes d’une main de fer contre l’envahisseur portugais, guerrière implacable et négociatrice avisée entre les différentes puissances africaines et européennes qui l’entourent. Dans une région où les formes traditionnelles d’esclavage (domestique et lié aux prises de guerre) sont une réalité omniprésente, son action entrave le développement des activités de traite conduites par les Portugais sur la côte atlantique.

Entre 1631 et 1635, Njinga envahit le royaume voisin de Matamba en capturant la reine Mwongo Matamba. Elle colonise ce nouveau territoire et y développe la traite d’esclaves en vue de financer la guerre qui continue dans son autre royaume. Après 25 ans de guerre, la paix est signée avec le Portugal, notamment grâce à sa reconversion au christianisme, qu’elle avait déjà embrassé à l’occasion des négociations de paix qu’elle avait menées en 1622, avant de l’abandonner un temps pour rallier à sa cause les puissants Imbangala aux rites d’initiation particulièrement violents. Ce retour vers l’Église catholique lui permet notamment d’obtenir la reconnaissance de son royaume par le pape Alexandre VII. Elle meurt de vieillesse en 1663.

Aujourd’hui la reine Njinga, « Mère de l’Angola », incarne dans le monde un modèle de résistance et d’indépendance aux premiers temps de la colonisation européenne en Afrique. Pendant la guerre d'indépendance angolaise au milieu du XXe siècle, Njinga est revendiquée comme un étendard de la résistance contre le Portugal.

Figure anticolonialiste et féministe

L'esprit de résistance et de liberté de Zingha dépasse les frontières angolaises, devenant un symbole de la lutte contre la colonisation européenne. Peu connue en Occident, elle est cependant devenue l'une des figures de la résistance africaine face au colonialisme. Encore encore, Anne Zingha fait partie des figures majeures de l'histoire de l'Afrique

En raison de ses talents de diplomate et de sa grande maîtrise des questions commerciales et religieuses de son époque, elle est également reconnue comme un modèle de gouvernance féminine, notamment chez les mouvements féministes.

Elle fait partie des figures militantes féminines majeures de l'histoire de l'Afrique.

Sources d'informations

 

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19/04/2024

21 avril 1944 : les femmes obtiennent le droit de vote, et le suffrage devient universel

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Le 21 avril 1944, l’amendement présenté par le communiste Fernand Grenier est adopté : « Les femmes seront électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. »

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, publiée en 1791 par Olympe de Gouges affirme que « la femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune ». En 1909, après la Ligue française pour le droit des femmes, pionnière dans la lutte pour le suffrage féminin, l’Union française pour le suffrage des femmes est créée. Les revendications se limitent cependant aux élections municipales.

À l’image de plusieurs pays européens, l’après-Première Guerre mondiale aurait pu être le tournant que les femmes étaient en droit d’attendre, mais la France s’y refuse, notamment sous la pression des radicaux-socialistes. Le rôle des femmes avait été pourtant décisif à ce qui a été si mal nommé « l’arrière », faisant tourner le pays et les foyers pendant que les hommes étaient sur le front de la guerre. En 1916, Maurice Barrès dépose une proposition de loi pour accorder le droit de vote aux veuves et mères de soldats tués à la guerre, au nom du « suffrage des morts ». Le cynisme de la proposition ne nous échappera pas : la femme est une suppléante.

« Trois hirondelles ne font pas le printemps. »

Aux élections municipales de 1925, une femme est élue sans en avoir vraiment le droit : Joséphine Pencalet, communiste ouvrière des conserveries de Douarnenez, une « Penn sardin » qui a participé à la célèbre grève victorieuse. Cette élection est rendue possible parce que les députés s’étaient prononcés favorablement. Mais, à la suite de l’opposition des sénateurs, l’annulation de l’élection de Joséphine Pencalet est prononcée. Elle en gardera tout au long de sa vie une profonde amertume.

Aux élections municipales de Montmartre, en 1935, puis aux législatives de 1936, Louise Weiss, présidente de l’association la Femme nouvelle, se présente pour bousculer l’opinion et organise plusieurs actions militantes notamment en direction des sénateurs. 

Lors du Front populaire, le gouvernement de Léon Blum, formé en juin 1936, nomme trois femmes sous-secrétaires d’État : Irène Joliot-Curie à la Recherche scientifique, Cécile Brunschvicg, présidente de l’Union française pour le suffrage des femmes, à l’Éducation nationale, et Suzanne Lacore à la Protection de l’enfance. Les attentes sont fortes envers Léon Blum, mais la déception l’est tout autant… Louise Weiss déclarera : « Trois hirondelles ne font pas le printemps. »

Le militantisme féministe, l’évolution de la place des femmes dans le monde du travail et l’enseignement obligatoire ont bien évidemment été des conditions de possibilité de la crédibilité de la revendication d’un droit de vote des femmes. La Seconde Guerre mondiale marque une étape irréversible. L’engagement politique des femmes a pris une ampleur qui ne peut plus être ignorée.

Dès 1936, la dirigeante communiste et résistante Danielle Casanova écrivait : « Il n’est plus possible à la femme de se désintéresser des problèmes politiques, économiques et sociaux que notre époque pose avec tant de force (…), la conquête du bonheur est pour la femme liée à son libre épanouissement dans la société, cet épanouissement est une condition nécessaire du développement du progrès social. »

Une injustice réparée par les communistes

André Tollet, syndicaliste résistant, président du Comité parisien de la Libération, écrivait lors du colloque sur les femmes et la Résistance en 1975 : « C’est ainsi que les femmes ont gagné de haute lutte leur droit de vote. Qui aurait pu le leur refuser alors qu’elles avaient défendu la patrie aussi bien et mieux que certains hommes ? C’est un droit qu’elles ne doivent à personne qu’à leur prise de conscience. La Libération, c’est aussi le point de départ d’une participation toujours en progression des femmes à la vie sociale et politique et aujourd’hui nul n’oserait leur contester le droit de s’intéresser aux affaires du pays. »

Ainsi que le relate Fernand Grenier : « C’était ainsi, “la concrétisation du droit de vote des femmes en France prend sa source lors de l’Assemblée constituante provisoire installée à Alger. Les femmes seront électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes”. C’était clair et net. Après une discussion courtoise mais passionnée, l’amendement communiste fut voté par 51 voix contre 16 sur 67 votants. C’est de cette séance du 24 mars 1944 que date en fait le vote des femmes de France. »

L’injustice dénoncée par les communistes est ainsi réparée : le 21 avril 1944, il est déclaré que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». Il faut attendre les municipales du printemps 1945 pour que les premiers bulletins de femmes soient légitimement placés dans l’urne. En 1946, le préambule de la Constitution de la IVe République stipule que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme ».

Quatre-vingts ans après, certaines femmes n’ont pas encore accès à ce droit fondamental. La crise sanitaire a mis en lumière l’essentialité et la pénibilité du travail des femmes notamment dans les secteurs du soin et du lien. Qu’en est-il du droit de vote des femmes dites sans papiers, qui occupent nombre de ces emplois et n’ont pourtant pas la possibilité d’exercer leur souveraineté ? La question des nouveaux pouvoirs à conquérir pour celles qui font tenir le pays se pose.

Shirley Wirden

Responsable de la commission droits des femmes et féminisme du PCF

Diego DIAZNombre de pages : 449 €
Format(s) : Papier PDF EPUB MOBI