23/04/2013
Découvrez les éditions numériques de l’Humanité
Nous lançons les éditions numériques de l’Humanité, de l’Humanité Dimanche et de La Terre. Cette offre nouvelle s’inscrit dans les projets de développement et de modernisation de vos journaux, afin de mieux répondre à la diversité de vos usages et modes de lecture de la presse. Les éditions numériques de nos trois titres ne s’opposent pas à la diffusion des journaux papier. Elles renforcent et élargissent notre offre éditoriale au service des luttes sociales et des idées alternatives au capitalisme.
Cet espace va évoluer progressivement au fil des mois. Il va connaître des améliorations et des évolutions afin, notamment, d’enrichir les articles par des contenus digitaux. De nouveaux titres, exclusivement sur support numérique, vous seront bientôt proposés. Une offre tarifaire spéciale sera proposée dans les prochaines semaines aux abonnés de nos titres papier.
La liseuse numérique de l’Humanité.fr vous permet de feuilleter et lire en mode texte l’Humanité, l’Humanité Dimanche et La Terre depuis votre ordinateur, mais également depuis votre tablette ou votre smartphone. Il vous faut pour cela télécharger l’application mobile depuis les différents opérateurs. Vous pouvez également lire vos éditions achetées hors connexion, à l’aide de votre bibliothèque personnelle et vos identifiants de compte l’Humanite.fr
Nous vous invitons à découvrir via le kiosque numérique de l’Humanité.fr un exemplaire en démonstration.
Cette nouvelle étape pour l’Humanité.fr est une première pierre d’un projet ambitieux de développement de notre plateforme numérique, afin d’être toujours plus utile au rassemblement des forces populaires et citoyennes, intellectuelles et culturelles, de la transformation sociale et écologique, toujours plus utile au combat émancipateur contre toute forme de domination et d’exploitation : enrichissement des contenus éditoriaux, nouveaux outils numériques : “social média”, fil rouge géolocalisé de l’actualité politique, syndicale et associative…
L’Humanité travaille à s’adapter à vos besoins, à vos envies, à vos combats. Aidez-nous à porter toujours mieux la confrontation d’idées, le refus du fatalisme, l’espoir d’une société plus humaine. Faites-nous part de nos remarques, achetez nos titres, partagez nos articles sur les réseaux sociaux, intervenez, commentez. Ensemble déployons l’Humanité au service de tous les débats et de tous les combats.
Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité
10:46 Publié dans Actualité, L'Humanité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : numérique, l'humanité, médias, la terre, l'humanité dimanche | |
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19/04/2013
Madeleine Riffaud : des toits de Paris aux rizières du Vietnam
Résistante,
devenue journaliste, la grand reporter de l’Humanité a couvert les guerres coloniales. Poète, écrivain,
elle a été la première femme à repousser aussi loin les limites
de l’investigation.
Lorsque Madeleine Riffaud devient journaliste, Elsa Triolet lui donne ce conseil : « Pour ce métier, pas besoin d’aller à l’école, mais il faut lire deux textes, Choses vues, de Victor Hugo, et le Nouveau Testament. » C’est la Libération. La fin de la clandestinité est douloureuse pour celle qui se faisait appeler Rainer au sein de la Résistance.
En 1940, l’adolescente, fille unique d’un instituteur revenu amputé de la boucherie de 1914-18, se fait agresser par des soldats allemands. Un soudard aux gestes déplacés l’humilie en public. « C’était la première fois qu’un acte violent était commis sur moi par un soldat ennemi. Je ne l’ai pas admis. » Elle rejoint les FTP et écrit ses premiers poèmes. « En parachutage, on recevait des armes et, sur papier bible, des poèmes d’Éluard. La poésie de cette époque a su se rendre tellement persuasive qu’elle nous poussait en avant. »
Début 1944, elle entre en même temps au Parti communiste et dans la lutte armée. Elle apprend le massacre d’Oradour-sur-Glane, village de sa jeunesse. « Je pensais à cela quand je pédalais dans Paris, aux brûlés vifs que je connaissais. Éluard parlait des “armes de la douleur”. C’était exactement cela. J’ai roulé jusqu’à ce soldat allemand sur le pont de Solferino. J’ai voulu qu’il me regarde. Il a tourné son visage vers moi. À ce moment-là, je lui ai tiré deux balles dans la tempe gauche. » Le 23 juillet, ce visage d’ange qui n’a pas encore vingt ans exécute un officier SS en plein Paris.
Un milicien la rattrape et la livre inconsciente à la Gestapo. Elle se réveille rue des Saussaies. « Un endroit dont on ne peut pas parler tranquillement », confie-t-elle encore aujourd’hui, et qui décidera du reste de son existence. Privée de sommeil, soumise à des décharges électriques, elle assiste aux tortures de ses camarades. Elle est promise au poteau, puis à la déportation, avant d’être libérée in extremis grâce à un échange d’otages. Sitôt libérée, elle participe à la libération de Paris.
Loin des clichés sur l’euphorie de la liberté retrouvée, la sortie de la clandestinité s’avère douloureuse pour Madeleine Riffaud. Les souvenirs des geôles nazies la hantent. « Après ça, j’ai essayé de vivre comme tout le monde mais je n’ai pas pu », confie-t-elle au réalisateur Philippe Rostan, dans le documentaire qu’il lui a consacré en 2010. Durant ces mois difficiles, elle comprend que seules l’intéressent désormais « les situations limites et l’extrême danger ». Jusqu’à ce jour où on la présente à un certain Paul Éluard. « Il m’a soulevé le menton et m’a dit : “Tu veux bien me regarder ?” Ce qu’il a vu dans mes yeux, c’était une détresse sans borne. Il m’a tendu une carte de visite.
Ma vie en a été changée. » Pour son premier recueil de poèmes, le Poing fermé, Picasso lui tire le portrait pour la couverture du livre. On lui suggère le journalisme, elle y voit l’occasion de partir au bout du monde. C’est lui qui vient à elle pour la conférence de Fontainebleau, en 1946. On la présente à Hô Chi Minh.
C’est le début d’une longue histoire avec le Vietnam. Et l’Oncle Hô de lui dire : « Si tu viens dans mon pays, je te recevrai comme ma fille. » Ce qu’il fera. Devenue grand reporter pour l’Humanité, après avoir travaillé à la Vie ouvrière et Ce soir, elle couvre la fin de la guerre d’Indochine, puis du Vietnam. Elle est la première à dénoncer, dès 1955, un an après leur signature, la violation des accords de Genève par les États-Unis.
Car, à partir de 1964, Madeleine Riffaud devient Chi Tam, la 8e sœur. Elle est l’une des rares occidentales à être acceptée dans les maquis viêt-cong, et devient une combattante à part entière de la résistance vietnamienne. « Ce que j’ai vu au Sud-Vietnam » affiche la une de l’Humanité en novembre 1970, dont le reportage révèle au monde l’horreur de la répression. « Con Son, Tan Hiep, Thu Duc, Chi Hoa… Il nous faut retenir ces noms car, jadis, pour les résistants victimes des nazis, l’enfer a duré cinq ans. Or au Sud-Vietnam, le même enfer dure depuis quinze ans », écrit-elle en 1972, au cœur d’un papier qui dénonce les atrocités commises par l’administration américaine. « Voilà la démocratie de Nixon, conclut-elle. Voilà la paix que les vaincus, en s’en allant, voudraient accorder à des hommes, des femmes estropiés à vie par les tortures sans fin… » Et elle sait de quoi elle parle : « Le drame est d’être passée de la Résistance aux guerres coloniales.
J’ai été correspondante de guerre pour dire mon horreur des conflits. » « On disait des Viêt-cong : ce sont des hommes sans visage. » Ces combattants de l’ombre retrouvent le sourire devant l’objectif de Madeleine Riffaud, qui s’attache à leur redonner une identité. Dans ces déluges de violences qu’elle décrit, la poésie n’est jamais loin, derrière une description des rizières vietnamiennes ou des images de typhons, autant de métaphores de la mort, omniprésente. La couverture de la guerre d’Algérie la ramène rue des Saussaies, où la police française torture les militants du FLN, là même où elle a connu l’enfer.
Le 7 mars 1961, l’Humanité sort avec une page blanche, marquée en son centre de ce seul mot : « Censuré ». À l’origine de la saisie, un article de Madeleine Riffaud sur les tortures pratiquées à Paris, qui déclenche la fureur du préfet de police, Maurice Papon, qui porte plainte en diffamation et demande des dommages et intérêts. Elle réchappe de peu à un attentat de l’OAS et passe plusieurs mois à l’hôpital.
En 1973, Madeleine Riffaud emprunte une nouvelle identité et repousse toujours plus loin les limites de l’investigation. Elle devient Marthe, se fait embaucher dans un hôpital parisien comme aide-soignante. Elle récure les sols, prodigue les soins aux patients, veille la nuit des mourants anonymes.
De cette expérience, elle en tire un récit lucide et tendre sur l’univers hospitalier, les Linges de la nuit, sur ce qui se joue sous les draps blancs, quand l’imminence de la mort rebat les cartes des rapports humains. Car comme le disait d’elle Jean Marcenac, « Madeleine Riffaud est un poète qui a pris résolument le parti de s’exprimer par le journal… Elle a toute seule créé ce qu’il faut bien nommer un genre et, finalement, elle a parfaitement réussi ».
Article publié par l'Humanité dans la série : des journalistes et des combats
19:24 Publié dans Biographie, L'Humanité, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madeleine riffaud, journaliste, résistance | |
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11/04/2013
THATCHER : UN MONSTRE POLITIQUE !
Margaret Hilda Thatcher,(Royaume-Uni),né le 13 octobre 1925 et morte le 8 avril 2013 à Londres. Premier ministre de 1979 à 1990.
Par José Fort, ancien responsable de la rubrique Monde de l'Humanité.
Nous ne pleurerons pas Mme Thatcher. Cette fille d’épicier a consacré toute sa vie politique à détruire le monde ouvrier, à laisser mourir des patriotes irlandais, à privilégier la caste des riches, à casser les plus pauvres.
La politique atlantiste de cette forcenée de l’ultra libéralisme fabriquée dans le même moule que Reagan restera dans l’Histoire non pas comme "La dame de fer" mais plutôt comme "la préposée aux sales coups".
Renaud avait vu juste lorsque dans un de ses célèbres textes, il écrivait :
"Les assassins sont tous des frères
Pas une femme pour rivaliser
A part peut être madame Thatcher"
Ou encore :
"Moi je me changerai en chien si je peux rester sur terre
Et comme réverbère quotidien
Je m’offrirai madame Thatcher"
Miss Maggy de Renaud
En regardant la photo de l’ancienne Première ministre britannique plusieurs images me viennent à l’esprit. Le film Les Virtuoses de Marc Herman et ces chômeurs devenus musiciens de fanfare. Mme Thatcher au nom du libéralisme économique a cassé l’industrie britannique favorisant la finance. Des régions entières sinistrées, les villes fantômes des mineurs relégués dans l’oubli, les syndicalises pourchassés, les services publics démantelés.
Vous souvenez-vous des patriotes irlandais en lutte ?
De Bobby Sands crevant dans sa cellule après 66 jours de grève de la faim sans un geste d’humanité de Mme Thatcher ?
Vous souvenez-vous de la guerre des Malouines, une expédition coloniale menée malheureusement avec le soutien politique de la France ?
Vous souvenez-vous de sa morgue et de sa haine à peine cachée du monde et des peuples en mouvement ?
On dit que cette dame souffrait de la maladie d’Alzheimer. Cela lui aura au moins permis d’oublier son sinistre parcours politique.
Deux jours avant les funérailles de Margaret Thatcher, la chanson "Ding Dong! The Witch Is Dead" (Ding Dong! La sorcière est morte), s'est hissée en deuxième position du palmarès en Grande-Bretagne. Les démonstrations de joie se sont succédées ce week-end pour fêter la disparition de la Dame de fer.
14:59 Publié dans Actualité, Biographie, L'Humanité, Monde | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : royaume-uni, irlande, margaret thatcher, bobby sands, irlande du nord, ira | |
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