06/07/2014
JOSE MARTI : LE HEROS CUBAIN !
José Marti (1853-1895) est sans conteste la figure la plus importante du XIXe siècle cubain. Cité par les révolutionnaires de Fidel Castro comme « l'auteur intellectuel » et l'inspirateur de la Révolution cubaine, il est à l'origine de la création au XIXe siècle de la conscience continentale d'une Amérique métisse, celle qu'il nomma « Notre Amérique », en opposition à l'Amérique anglo-saxonne du Nord.
Il prit la défense des Noirs et des Indiens, fut l'organisateur et le premier dirigeant de la Guerre révolutionnaire d'indépendance de Cuba en 1895 - Cuba est alors une colonie espagnole -, le fondateur du Parti révolutionnaire cubain (1892), celui qui formula pour la première fois une doctrine américaine anti-impérialiste.
Il est aujourd'hui l'inspirateur non seulement des dirigeants et intellectuels cubains, mais aussi de la plupart des pays de l'Amérique latine. Il fut aussi poète, critique littéraire et journaliste, reconnu dans toute l'Amérique. La célèbre chanson Guantbnamera s'inspire de son recueil de poèmes Versos sencillos (1891).
Déporté en Espagne très jeune, il voyagea dans toute l'Amérique latine (Mexique, Guatemala, Venezuela) et aux Etats Unis et fonda de multiples revues éphémères.
Initiateur du soulèvement anticolonialiste de 1895, il débarqua à Cuba (comme le fit Fidel Castro quelques années plus tard) accompagné d'un détachement armé, mais fut tué lors de sa première bataille contre les Espagnos.
Il est depuis considéré comme un martyr et un mythe de l'indépendance de Cuba et de l'Amérique latine.*
José Martí est certainement l'homme le plus glorifié par le peuple cubain, qui le considère comme le plus grand martyr et l'apôtre de la lutte pour indépendance.
José Martí est né à la Havane le 20 janvier 1853. Rapidement il s'engagea dans la lutte anti-coloniale, à quinze ans, déjà, il fondait un journal nationaliste, à 16 ans il était arrêté pour trahison et condamné à six ans de travaux forcés.
Libéré six mois plus tard et assigné à résidence, il fut déporté en Espagne durant quatre années. Son exil se poursuivit en France, en Angleterre, au Mexique.
Une amnistie des prisonniers politiques lui permet de revenir à Cuba, où il fut de nouveau arrêté et de nouveau renvoyé en Espagne.
Il s'installa à New York, où vivaient de nombreux exilés cubains, et durant les quinze années qui suivirent il se consacra sans relâche à l'activité politique au sein du parti révolutionnaire cubain.
Son objectif était d'obtenir l'indépendance de Cuba en s'appuyant sur le peuple et les masses opprimées, d'obtenir l'égalité raciale, égalité économique et l'égalité des sexes.
Il débarqua sur l'île en 1895, et fut tué lors de sa première bataille contre les Espagnols, le 19 mai 1895.
* - José Marti, la liberté de Cuba et l'Amarique latine, Jean Lamore, édition Ellipses.
18:16 Publié dans Biographie, International, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cuba, josé marti, amérique latine |
|
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook |
29/06/2014
Il y a cent ans, François-Ferdinand était assassiné à Sarajevo
Il est fréquent de lire que le vingtième siècle commence et se termine à Sarajevo. Le démantèlement de la Yougoslavie et la tragédie bosniaque au début des années 1990 feraient écho à juin 1914 et l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, une des « grandes » dates retenues classiquement, « l’étincelle » qui allait mener à la grande conflagration mondiale.
De nombreuses commémorations, d’orientations diverses, sont organisées tout au long du mois de juin dans la capitale bosniaque pour revenir sur cet événement capital. Que l’on se garde néanmoins de toute lecture rétrospective : ce sont deux contextes bien différents qui expliquent comment à chaque fois des événements ont mené à des conflits militaires et, surtout, les responsabilités des grandes puissances ne doivent pas être occultées au profit d’une banalisation de la « balkanisation » (terme dont on connaît bien le sens en français !).
En 1908, l’Empire austro-hongrois avait annexé la Bosnie-Herzégovine, soutenu par l’Allemagne. Les guerres balkaniques en 1912-1913 permettent un affaiblissement considérable de la domination ottomane, tandis que la Serbie s’impose comme une puissance régionale de première importance. Nouveaux faits qui vont, selon certains historiens, entraîner une série de conflits et rivalités entre la Serbie et l’Autriche-Hongrie menant à la guerre, et l’assassinat de l’archiduc ne fut, dans ce cadre, qu’un détonateur d’une situation déjà bien établie. À l’inverse, d’autres ont souligné la prégnance de la diplomatie et les efforts de paix entre 1912 et 1914 qui auraient pu empêcher la guerre, l’emballement des nationalismes après la crise de Sarajevo ayant court-circuité ces tentatives pacifistes et accélérer un processus dont nul ne sait ce qu’il aurait donné quelques mois, voire quelques années plus tard…
Dans tous les cas, il n’est pas raisonnable de réécrire l’histoire en expliquant ce qu’il se serait passé si l’archiduc n’avait pas été assassiné. Ce qu’il est nécessaire de souligner, c’est que, jusqu’au bout, ont existé des tentatives et projets pour contrecarrer les nationalismes.
Un an avant l’assassinat de l’archiduc, Jaurès avait prévenu, dans l’Humanité, dans un article intitulé « Sinistres Leçons » (12 juin 1913) : « Si chauvins de France et chauvins d’Allemagne réussissaient à jeter les deux nations l’une contre l’autre, la guerre s’accompagnerait partout de violences sauvages qui souilleraient pour des générations le regard et la mémoire des hommes. Elle remuerait tous les bas-fonds de l’âme humaine, et une vase sanglante monterait dans les cœurs et dans les yeux. » Jaurès n’oublie pas à ce moment-là qu’il ne s’agit pas de défendre la « France » contre « l’Allemagne », mais bien d’écarter les forces bellicistes qui pourraient déclencher la guerre.
Les articles publiés dans l’Humanité qui séparent l’assassinat de l’archiduc de celui de Jaurès peuvent donner lieu, là aussi, à des lectures contradictoires : tantôt Jaurès paraît envisager le ralliement à la défense nationale, tantôt il ne peut admettre qu’il s’agisse de la seule issue possible. Dans le socialisme international, depuis la parution du Capital financier de Rudolf Hilferding (1910), les débats sur la nature de l’impérialisme et ses mutations récentes font rage : la gauche du mouvement socialiste pense que le capitalisme et ses développements les plus contemporains mèneront fatalement à la guerre et condamnent les « gesticulations » diplomatiques et ceux qui les soutiennent. D’autres développent des projets politiques visant à résoudre la brûlante question nationale qui agite les Empires centraux, tout particulièrement donc au cours des conflits de 1912-1913, et avancent l’idée d’un État fédératif et multinational qui ne soit pas dominé par un peuple.
Entre 1910 et 1912, plusieurs conférences furent organisées par des socialistes originaires des Balkans, notamment à Belgrade, dans l’optique d’élaborer un projet de fédération. Un an après le déclenchement de la guerre, en 1915, une autre conférence sera convoquée à Bucarest proposant une « République fédérative des Balkans » qui tienne compte des spécificités nationales. Mais cette conférence se tient déjà dans un tout autre contexte, même si la Bulgarie, la Roumanie et la Grèce ne sont pas encore entrées en guerre…
Puisse cet anniversaire du 28 juin 1914 permettre, plutôt que de déplorer l’engrenage fatal des nationalismes, de réfléchir et de réexaminer aujourd’hui les projets débattus à l’époque par les différents courants socialistes et sociaux-démocrates dans toute l’Europe, dont certains paraissent – hélas ! – encore d’une grande modernité : quelles solutions politiques pour éviter l’émiettement et la multiplication de petits États rivaux, proies toutes désignées des grandes puissances environnantes ou même lointaines ?
Un événement pacifique à sarajevo
Du 6 au 8 juin derniers, un grand événement pacifique était organisé à Sarajevo avec le soutien de la Fondation Rosa-Luxemburg (proche de Die Linke). Parmi les ateliers organisés, l’un d’entre eux – coorganisé par le réseau Transform ! – était consacré à la gauche en Europe à la veille de la Première Guerre mondiale. Des intervenants de tous les pays sont revenus sur le sujet : Jean-Numa Ducange (Rouen), Derek Weber (Vienne), Holger Politt (Berlin), Ankica Cakardić (Zagreb), Krunoslav Stojaković (Fondation R.-Luxemburg), Husnija Kamberović (Institut d’histoire, Sarajevo), Andreja Zivković (sociologue, Londres), Miloš Bakovic-Jadzić (Belgrade), Olga Manojlović-Pintar (historienne contemporaine, Belgrade)…Jean-Numa Ducange, maître de conférences en histoire contemporaine (Normandie université GRHIS-Rouen) pour l'Humanité
- See more at: http://www.humanite.fr/il-y-cent-ans-francois-ferdinand-etait-assassine-sarajevo-545808#sthash.Tvl2KOSJ.dpuf
10:20 Publié dans Actualité, Guerre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-numa ducange, sarjevo, assassinat, françois ferdinand |
|
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook |
16/06/2014
UN DESTIN HORS DU COMMUN : HENRI KRASUCKI !
Henri Krasucki, ancien secrétaire général de la CGT pendant dix ans de 1982 à 1992, décédé le 24 Janvier 2003 à l'âge de 78 ans des suites d'une longue maladie à son domicile dans la banlieue parisienne.
Henri Krasucki a marqué l'histoire de la CGT et fut également un grand témoin de l'histoire du XXe siècle.
Résistant, déporté en 1943 à Auschwitz puis à Buchenwald, dirigeant communiste, il avait été secrétaire général de la CGT de 1982 à 1992. M. Krasucki avait succédé à Georges Séguy.
Né en 1924 en Pologne dans une famille juive et arrivé en France à l'âge
de quatre ans, le jeune Henri Krasucki s'est engagé très tôt dans le militantisme. En 1938, il participe aux activités des Jeunesses communistes avant de s'engager dans la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale.
Déporté en 1943 à Auschwitz puis à Buchenwald, Henri Krasucki revient en France et travaille un moment comme ouvrier-ajusteur chez Renault. Très vite, il commence son ascension au sein de l'appareil de la CGT.
Membre de la commission administrative de la confédération à partir de 1955, il rentre officiellement au Bureau confédéral en 1961.
Un moment pressenti pour prendre la tête du syndicat en 1967, c'est finalement Georges Séguy qui l'emporte. Henri Krasucki ne prendra la tête de la confédération que quinze ans plus tard, en 1982.
En 1992, il avait cédé la place à Louis Viannet à la tête de la CGT.
Le président Jacques Chirac avait salué "une grande figure du syndicalisme, interlocuteur engagé et de conviction". M. Chirac a rendu hommage "au fils d'immigrés polonais dont la jeunesse a été très tôt marquée par le combat pour la liberté et pour la France et qui a connu le drame de la déportation alors qu'il n'avait pas vingt ans".
La CGT, dont il a été le secrétaire général pendant 10 ans, a salué un "dirigeant historique" qui "a consacré son intelligence et son énergie au combat pour la dignité et l'avenir de l'Homme". "La CGT, ses organisations, ses militantes, ses militants garderont le souvenir d'un homme cultivé, rigoureux, épris de liberté et de justice, toujours disponible pour les accompagner et les soutenir dans leurs luttes émancipatrices".
La secrétaire nationale du PCF de l'époque Marie-George Buffet avait salué "avec émotion et beaucoup de respect" la mémoire du "camarade Henri Krasucki". "Premier dirigeant de la CGT, résistant, déporté, son passé est connu : c'est le passé d'un homme d'honneur, d'un homme engagé, d'un militant syndicaliste et communiste", a-t-elle ajouté.
19:36 Publié dans Biographie, Déportation, Libération, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : krasuski, cgt, résistant, déporté |
|
del.icio.us |
Imprimer |
|
Digg |
Facebook |







