Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/09/2025

21 septembre 1792 Naissance de la Première République française

premiere republique.jpg

par Pierre Outteryck pour Liberté Actus

L’année 1789 et la Révolution française vont bouleverser l’ordre des choses. Louis XVI n’est plus roi absolu ; l’Église perd sa prépondérance, la noblesse et le clergé perdent leurs privilèges. C’est la force du mouvement populaire dans les campagnes et dans les villes qui a poussé l’Assemblée constituante, composée des élus aux États Généraux, à prendre ces décisions.

Dès l’été 1789, quelques privilégiés émigrent pour se réfugier à l’étranger et préparer la contre-révolution. Le pape, les différents rois ou princes européens s’inquiètent de la montée des Lumières au sein des peuples.

Ère nouvelle

Au début de l’année 1792, les menaces de guerre sont de plus en plus fortes. Le 2 janvier, dans un discours au Club des Jacobins, Robespierre ose s’opposer à l’engouement pour la guerre, estimant que la révolution n’est pas assez consolidée, que la liberté n’est pas assez conquise pour vouloir la donner aux autres peuples : « Personne n’aime les missionnaires armés. » Il rappelle que toute guerre limite les droits et les pouvoirs des citoyens.

Qu’importe ! Le 26 avril, Louis XVI déclare la guerre à l’Empire d’Autriche ; il souhaite voir l’armée française battue et, ainsi, retrouver son pouvoir absolu. La bourgeoisie réclame aussi la guerre, espérant s’enrichir en conquérant de nouveaux marchés ou entraîner d’autres peuples dans la Révolution.

L’an I de la République

Au début de l’été 1792, les troupes des puissances coalisées contre la France et sa Révolution s’emparent de la Lorraine. Le 2 septembre, Verdun est prise ; la route de Paris est ouverte aux troupes ennemies et aux partisans de la contre-révolution. Les soldats de Kellermann, renforcés par des volontaires et par l’armée de Dumouriez qui a quitté Valenciennes pour rejoindre la Champagne, se retrouvent non loin de Chalons au pied du plateau de Valmy ; ils livrent bataille contre les armées coalisées qui veulent s’emparer de Paris. De leur succès ou de leur échec dépendent le sort de la capitale et celui de la Révolution. Les troupes françaises sont victorieuses. « De ce jour et de ce lieu date une ère nouvelle dans l’histoire du monde », écrira, dans son autobiographie, Goethe qui a assisté à la bataille aux côtés du duc de Saxe-Weimar.

premiere republique francaise.jpg

La Convention ouvre ses travaux le 21 septembre. Bientôt, les Girondins, partisans de la politique économique de l’offre, les Montagnards, qui s’y opposent en appuyant les revendications populaires, décident de faire de ce jour le premier de l’an I de la République.

Ainsi, le 21 septembre 1792 marque la naissance de la Première République qui durera jusqu’en 1804, date à laquelle Bonaparte se fera couronner empereur.

20:10 Publié dans Actualité, Révolution | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : première république | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |

16/04/2025

Jacques Duclos, une vie au service de la révolution

Duclos1.jpg

Grand dirigeant communiste, résistant, parlementaire, plusieurs fois incarcéré pour ses activités politiques… la vie de Jacques Duclos est un roman. Il s’éteint en 1975, quelques années après avoir été un remarquable candidat à la présidentielle. Son parcours se confond avec les cinquante premières années du PCF.

 

Lorsque paru, le 1er janvier 1975, chez Grasset « Ce que je crois », de Jacques Duclos, on pouvait s’étonner qu’il lui faille, pour ainsi dire, ajouter une sorte de post-scriptum à ses Mémoires, dont le sixième et dernier tome avait été publié chez Fayard en 1973.

Nous ne savions pas que c’était là son dernier livre. Lui le savait. Et une phrase à la fin de l’ouvrage prit pour nous tout son sens quatre mois plus tard, quand Jacques – c’est ainsi que nous l’appelions – s’éteignit chez lui, le 25 avril 1975, il y a 50 ans, dans son petit pavillon de l’avenue du Président-Wilson, à Montreuil, séparé de celui de Benoît Frachon par la petite boutique d’un coiffeur, que nous connaissions bien pour y avoir, certaines nuits, « monté la garde », le chat Pom-Pom sur les genoux.

Cette phrase aurait dû nous prévenir : « Ce que mes yeux ne pourront peut-être pas voir, d’autres yeux le verront. Et la lumière l’emportera sur les ténèbres, la vie sera plus forte que la mort. »

Jacques, chef de guerre

Le 26 avril, un samedi, à la une de « l’Huma », un seul titre : « Jacques Duclos est mort » ; avec une superbe photo du dirigeant communiste et l’hommage du comité central du PCF : « Venu au Parti communiste français à la lumière de la grande révolution d’Octobre, par haine de la guerre qu’il venait de vivre, Jacques Duclos fut, avec Maurice Thorez, Marcel Cachin et Benoît Frachon, de ceux qui construisirent ce grand parti populaire et national et en firent l’avant-garde du combat de classe pour la démocratie et le socialisme… ». 

Le 29 avril, 200 000 personnes se pressaient dans le cortège qui accompagnait cette grande figure du mouvement communiste international. Elles rendaient ainsi hommage à cet orateur sans pareil du Palais Bourbon depuis 1926 et du Palais du Luxembourg depuis 1959, ce dirigeant du PCF, qui, dans la clandestinité, pendant quatre ans, avait eu la lourde et périlleuse tâche de diriger le Parti et les forces de la Résistance qui lui étaient affiliées.

Les circonstances – la défaite de 1940, l’Occupation, l’absence de Maurice Thorez, réfugié à Moscou – avaient fait de Jacques un chef de guerre, lui, le petit pâtissier né le 2 octobre 1896 à Louey, un village des Hautes-Pyrénées de 477 âmes à l’époque, qu’il avait dû quitter à 18 ans, en 1915, pour l’uniforme, les tranchées de Verdun, la boue, le sang et la mort. Démobilisé avec son frère Jean, une « gueule cassée », il n’attend pas pour rejoindre l’Association républicaine des anciens combattants, l’Arac, que vient de fonder Henri Barbusse.

Jacques avait lu « le Feu ». Il lisait beaucoup d’ailleurs. Blessé en 1916, à l’hôpital, il dévorait Balzac. Il lira toute sa vie. Dans le dernier tome de ses Mémoires, il nous parle de Lautréamont. Dans « Ce que je crois », il revisite la guerre d’Espagne, au cours de laquelle il fut plusieurs fois missionné par l’Internationale communiste (IC) ou le PCF –, à travers Hemingway et Bernanos. Il était incollable sur Hugo. Il s’en inspira beaucoup comme orateur, comme évidemment de Jaurès. Ils furent ses pairs, mais il conquit lui-même ses galons de tribun.

Qu’il prononce un discours au Parlement, qu’il harangue la foule dans un meeting, ou encore qu’il intervienne dans une simple réunion, comme celles du comité de section de Montreuil-Sud, auxquelles il se faisait un devoir d’assister quand son agenda le lui permettait, il faisait partager passions, colères et rires à son auditoire.

La journaliste Dominique Desanti s’en souvient : « Entendre Duclos pour la première fois, quelle fête pour l’oreille amie de l’éloquence ! Période balancée, formule répétée en refrain, symbiose de la tradition oratoire du Midi et des rites du langage communiste qui gagnent de la saveur à rouler sur le gravier d’un accent. Rond le petit corps, ronde la grosse tête, rondes les lunettes ; tout rassure, tout fait penser au matou ronronnant quand soudain cette voix vous emporte et quand soudain le regard, perçant et froid, vous atteint. »1

Le « complot des pigeons »

Il émaillait son propos d’anecdotes, de digressions, souvent drôles. Il avait sa ponctuation : « eh bien ! », « n’est-ce pas ». Il recourait souvent à des citations, quelques fois assez crues, comme dans ce meeting à la mairie de Montreuil pendant la campagne des élections législatives de 1958 où, accrochant son adversaire, un certain, Jean-Pierre Profichet, un médecin inconnu mais qui allait le battre, il avait repris la saillie de Napoléon à Talleyrand au château des Tuileries, le 28 janvier 1809 : « Tenez, Monsieur, vous n’êtes que de la merde dans un bas de soie. »

Ce soir-là, il ne le savait pas encore, mais s’achevait sa carrière de député. Commencée avec éclat en 1926 à Paris, avec une victoire sur Paul Reynaud, le futur président du Conseil de la débâcle de 1940, suivi en 1928 d’une autre sur Léon Blum, dans le 20e arrondissement de Paris, elle est brièvement interrompue en 1932 quand Jacques Duclos est défait, dans ce même arrondissement, par Marcel Déat, en 1932. Quatre ans plus tard, en 1936, il retrouvera le Palais Bourbon comme député de Montreuil. La même année, il est vice-président de la Chambre, fonction qu’il retrouvera à la Libération à l’Assemblée nationale, jusqu’en 1951.

La carrière parlementaire de Jacques Duclos ne fut pas un doux chemin. Plusieurs fois arrêté, condamné, incarcéré, au total, ses condamnations équivalaient à quarante-sept ans d’emprisonnement. Et rebelote après-guerre, avec le lamentable « complot des pigeons ». Le 28 mai 1952, le PCF et les Jeunes communistes organisèrent à Paris une manifestation contre la venue du général américain Ridgway à Paris. Elle tourna à l’émeute.

Le soir même, alors qu’il quittait le siège de « l’Humanité » pour rentrer chez lui en voiture, Jacques, sa femme, Gilberte, son chauffeur et son garde du corps furent arrêtés. En dépit de son immunité, il fut incarcéré à la Santé et libéré seulement le 1er juillet. On avait trouvé dans la voiture deux pigeons, morts ! Un cadeau. Cela suffit à voir là la main de Moscou. La presse se déchaîna.

Depuis la fin des années 1920 et surtout les années 1930, l’activité internationale de Jacques Duclos, laquelle était fort importante, ne cessait de faire de lui un des boucs émissaires privilégiés de la droite, de l’extrême droite montante et de leur presse. C’était « l’agent de Moscou » tout désigné et, pour certains spécialistes de l’anticommunisme, ça l’est encore aujourd’hui.

Dirigeant du PCF au côté de Maurice Thorez, parfois seul quand ce dernier n’était pas en France, Jacques était également dirigeant de l’Internationale communiste, pour laquelle il assuma nombre de missions auprès d’autres partis de l’IC. Internationaliste convaincu, il avait parfaitement intégré la formule de Jaurès : « Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup y ramène. » C’est pourquoi la grande dame que fut Dolores Ibarruri, la « pasionaria », salua sa mémoire au Père-Lachaise, en avril 1975.

La campagne de l’élection présidentielle de 1969

C’était seulement six ans après l’un des plus grands faits d’armes de Jacques : la campagne de l’élection présidentielle de 1969. Le général de Gaulle ayant démissionné à la suite d’un référendum qu’il avait perdu, une élection fut organisée, fixée au 1er juin 1969. Au lendemain de Mai 1968, les conditions d’une alliance à gauche, comme en 1965 avec la candidature de François Mitterrand, n’étaient pas réunies.

Le PCF choisit Jacques Duclos. Les socialistes, Gaston Deferre, appuyé par Pierre Mendès-France, tandis que le jeune Rocard s’alignait lui aussi. Georges Pompidou, l’ancien premier ministre de De Gaulle et Alain Poher, le président du Sénat, se concurrençaient sur la droite. Beaucoup restaient sceptiques, même chez les communistes, face à la candidature d’un homme de 72 ans, certes bien connu des communistes, mais pas beaucoup au-delà, surtout dans les jeunes générations.

La journaliste Michèle Cotta, qui allait suivre Jacques en campagne, faisait part de ses doutes le 5 mai 1969 : « Il n’est pas de prime jeunesse, évidemment. Son apparence physique ne plaide pas en sa faveur. Et, vieux stalinien qu’il est, il est loin d’incarner le renouveau du PC. Defferre et Jean-Jacques Servan-Schreiber ne jugent pas dangereux le candidat communiste. Ils n’en ont nullement peur. » Elle reconnaissait, moins de vingt jours après, le 22 mai 1969 : « Je m’étais trompée en pensant que Duclos était un mauvais choix. Il fait au contraire une campagne formidable : il est partout (…) tout en gardant son énergie intacte pour les enregistrements télévisés. (…) Il rigole tout le temps, avec ses petits yeux pétillants sous ses lunettes ». 

Le 1er juin 1969, Jacques Duclos prenait la troisième place, frôlant de justesse sa qualification pour le second tour (à moins de 500 000 voix près), avec 21,3 % des voix. Defferre atteignit péniblement les 5,0 % et Rocard 3,6 %. Refusant de soutenir Poher face à Pompidou, le PCF appela à l’abstention. Jacques lança son célèbre « Pompidou-Poher, c’est blanc bonnet et bonnet blanc ! ». Michèle Cotta fut séduite : « On ne peut pas mieux trouver : court, compréhensible par tous, impertinent, rigolo. Jacques Duclos aura mis de bout en bout les rieurs de son côté » (14 juin 1969).

Une dernière bataille, on pourrait dire un duel, attendait encore le sénateur de Seine-Saint-Denis. Le 22 octobre 1974, devant l’Association de la presse anglo-américaine, le ministre de l’Intérieur, Michel Poniatowski, avait déclaré que le Parti communiste était « un parti totalitaire et de caractère fascisant ». Le groupe communiste au Sénat déposa aussitôt une « question orale avec débat ».

Son président, Jacques Duclos, y demandait au ministre de l’Intérieur « comment il a pu qualifier de fascisant un parti dont le rôle dans la lutte contre le fascisme et dans la Résistance est historiquement reconnu et qui poursuit aujourd’hui dans la légalité et le respect de la Constitution une activité au service du peuple et de la nation ». La joute eut lieu le 12 novembre 1974. Jacques était déjà fatigué, malade. Ce ne fut pas son meilleur combat. Ce fut le dernier d’une vie faite par et pour l’engagement.

Diego DIAZNombre de pages : 13220 €
Format(s) : Papier EPUB PDF

 

05/01/2025

Biographie, Mme Sans-Gêne, Marie-Thérèse Figueur

Mme sans gene.jpgSoldate française, Marie-Thérèse Figueur (1774 – 1861), surnommée « Sans-Gêne » pour son audace et son franc-parler, participe à de nombreuses campagnes et batailles.

Marie-Thérèse Figueur naît le 17 janvier 1774 à Talmay, en Bourgogne. Sa mère meurt en couches. Thérèse perd son père à neuf ans, alors qu’elle n’est encore qu’une enfant. Son oncle maternel, Joseph Viart, sous-lieutenant dans le régiment de Dienne-Infanterie, devient son tuteur.

Thérèse Figueur a quinze ans lorsque éclate la Révolution française.

En 1793, suite à la chute des girondins, les provinces se révoltent contre Paris, arment des troupes, L’oncle de Thérèse, militaire retraité, reprend du service pour commander une compagnie de canonniers. Pour sa pupille, c’est la naissance d’une véritable vocation. Elle accompagne son oncle partout, au point qu’il finit par lui permettre de s’habiller en homme afin qu’elle puisse le suivre même en campagne.

C’est au moment de son enrôlement que son franc-parler lui vaut ce surnom de Sans-Gêne,

Thérèse repart en campagne, combattant désormais au sein de l’armée républicaine et s’efforçant d’obtenir grâce pour les prisonniers fédéralistes : « ce sont de bons Français ; ils ont été égarés comme moi ». À l’automne, elle participe au siège de Toulon, où elle est blessée à la poitrine

Thérèse Figueur poursuit ensuite le combat contre les Espagnols avec l’armée des Pyrénées-Orientales. Son courage et son franc-parler lui valent une grande popularité.

Près de Gérone, Thérèse sauve le général Noguez abandonné comme blessé et le conduit en lieu sûr. Elle participe ensuite à la deuxième campagne d’Italie.

Elle part pour l’Espagne en 1809. Elle y combat peu mais, à Burgos où elle stationne, gagne l’affection du curé qui la loge « malgré la haine que les Espagnols nourrissaient contre nous ». Elle entreprend de venir en aide à ses hôtes et aux plus démunis de la ville en distribuant des vivres, du pain, de la viande,

Thérèse Figueur prend sa retraite à 41 ans. Dépourvue de ressources, elle s’installe à Paris où elle tint un restaurant. Elle y retrouve son ami d’enfance, Clément Sutter, soldat lui aussi et se marient,

Un bonheur qui ne durera qu’un temps. Veuve onze ans après son mariage, Thérèse se retrouve à nouveau démunie. Elle conclut ainsi tristement ses mémoires,

« J’ai passé le reste de mes années à lutter contre la pauvreté. Aujourd’hui j’ai soixante-neuf ans, et je ne possède rien. Je n’ai autour de moi ni enfants ni famille ; j’attends avec résignation la mort dans un hospice.« 

Thérèse Figueur « Sans-Gêne » meurt en 1861, à l’âge de 86 ans.

 

Diego DIAZNombre de pages : 13220 €
Format(s) : Papier EPUB PDF

12:46 Publié dans Biographie, Révolution | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mme sans gene, marie thérese figueur | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |