01/02/2016
LE DERNIER INTERVIEW DE CHE GUEVERA
RTS / En avril 1964, l'équipe de l'émission Point, conduite par le journaliste Jean Dumur, rencontre Ernesto "Che" Guevara à l'Hôtel Intercontinental, à Genève. Il occupe alors le poste de ministre de l'industrie et se trouve à Genève pour une conférence internationale. C'est pourquoi le "Che" s'exprime en français. A notre connaissance, c'est la seule interview faite en français de Guevara.
Avec décontraction, et dans un français impeccable, "Che" Guevara évoque les questions essentielles de la politique cubaine, notamment les conséquences du blocus américain, le rapprochement avec l'URSS et les perspectives d'une extension de la révolution en Amérique latine.
Mesurons aussi après de cet entretien exceptionnel l'évolution internationale, économique et sociale de Cuba 50 ans après. Isolé en 1964 diplomatiquement et économiquement en Amérique Latine et dans le monde en dehors du camp socialiste de l'époque, elle est reconnue aujourd'hui par la totalité des pays du monde qui ont demandé la fin du blocus qu'elle subit, en dehors d'Israël. Cuba est restée debout et est devenue une référence mondiale dans les domaines de la culture, de la santé, de l'éducation nationale, de la défense de l'environnement et de la démocratie participative de ses habitants à la gestion du pays.
Une année après cette interview, le Che quitte ses fonctions ministérielles pour organiser la guerre révolutionnaire en Amérique latine. Le 8 octobre 1967, il est arrêté par l'armée bolivienne et exécuté le lendemain.
Retrouvez les impressions du reporter qui à fait cette interview:
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24/01/2016
Jean Meslier, curé, athée, matérialiste, communiste au XVIIIe siècle
Avant 1789, ce curé des Ardennes, hors normes, avance des théories révolutionnaires en totale rupture avec son temps. Précurseur du communisme, il prône la guerre des classes et dénonce la propriété privée comme source d’inégalité et de domination. Il est temps de le redécouvrir.
« Unissez-vous donc, peuples, si vous êtes sages ! »
« La matière ne peut avoir été créée. Elle a d’elle-même son être et son mouvement. »
Jean Meslier (1664-1729) sort aujourd’hui de l’ombre. Il étonne et il fascine. Il y a de quoi ! Ce curé de campagne du petit village d’Étrépigny dans les Ardennes françaises est le fondateur de l’athéisme. Et le seul penseur révolutionnaire en France avant la Révolution… La place qu’il occupe dans l’histoire des idées est donc unique : il est d’abord et avant tout le premier penseur à réunir et à articuler en une seule conception du monde et de la vie l’athéisme, le matérialisme, l’égalitarisme communiste et la pensée révolutionnaire. Pas moins !
Avec le volumineux mémoire qu’il laisse à sa mort, le curé Jean Meslier offre une philosophie complète de la nature et de la société humaine en rupture radicale avec la pensée religieuse et philosophique et avec les idées sociales et politiques de son temps. Il s’affirme comme un précurseur des Lumières, qu’il dépasse en profondeur et en radicalité en tant de domaines.
Seul et solitaire pour mener cette gigantesque entreprise, il dénonce à la fois la tyrannie des puissants et l’imposture religieuse qui la bénit. « La religion, écrit-il, soutient le gouvernement politique si méchant qu’il puisse être et, à son tour, le gouvernement politique soutient la religion si vaine et si fausse qu’elle puisse être. »
En le démontrant, Meslier s’affirme comme le premier théoricien systématique de l’athéisme à se lancer dans une attaque exhaustive et radicale de la croyance en un Dieu, le premier à sortir l’athéisme de sa culture élitaire et à le revendiquer pour les masses populaires, le premier athée communiste – et, de même, le premier communiste athée – connu dans l’histoire universelle de la pensée. Le premier philosophe à vouloir « transformer le monde » donc !
Il est également le premier matérialiste systématique et conséquent depuis l’Antiquité. Il expose longuement le point de vue que la matière ne peut avoir été créée, que le mouvement lui est indissolublement lié, que « la matière a d’elle-même son mouvement ».
Prônant l’égalitarisme communiste, il est aussi le premier à vouloir fonder une société sans classes par l’action révolutionnaire qu’il conçoit comme une action populaire de masse : à la différence de tant d’autres auteurs de son temps qui l’envisagent au travers de l’imagination utopique, Meslier décrit peu les formes politiques de la société future, mais il forge en revanche un projet et un programme révolutionnaires pour la réaliser.
Il est de même le premier critique social à considérer la religion comme le produit et la preuve de l’oppression et de l’exploitation sociales, à voir dans la propriété privée la cause de l’inégalité et de la domination, à reconnaître que toutes les richesses viennent du travail, et à avancer l’idée de la grève générale. Le premier à prôner l’idée de la dictature des opprimés (il revendique ouvertement d’« opprimer tous les oppresseurs » !) et à se prononcer pour la transformation de la guerre des nations en guerre des classes.
Précurseur du féminisme, sans être aucunement libertin (le libertinage est un courant élitiste méprisant des masses), il se prononce contre l’indissolubilité des mariages et ses conséquences néfastes pour les hommes comme pour les femmes, et pour leurs enfants. Il défend l’union libre et s’indigne que l’Église condamne ce qu’il appelle si joliment « ce doux et violent penchant de la nature ».
Comme s’il exprimait l’irruption du peuple paysan brandissant sa misère au sein des salons philosophiques, Meslier doit sa radicalité à son expérience pratique de la vie paysanne d’Ancien Régime qu’aucun autre penseur de son temps ne connaît comme lui. Il est, avant la Révolution, le seul penseur à concevoir l’athéisme, non comme un privilège des puissants, mais comme une arme pour libérer les masses asservies.
Pour que la pensée accède à nouveau en un seul mouvement à la conjonction de ces quatre domaines que sont la négation de Dieu, la matière, le communisme et la révolution, il faudra attendre Marx et Engels, c’est-à-dire plus d’un siècle de transformations profondes de la société, parmi lesquelles la Révolution française et la révolution industrielle, le triomphe de la bourgeoisie et la constitution du prolétariat industriel.
Ainsi mesure-t-on l’avance que Jean Meslier avait sur son temps, et ce qui en fait un penseur d’exception, trop injustement méconnu aujourd’hui.
repères15 juin 1664. Naissance de Jean Meslier à Mazerny (Ardennes). Curé d’Étrépigny où il meurt à l’été 1729. 1762. Publication par Voltaire, sous le titre de Testament de J. Meslier, d’un écrit qu’il présentait comme un extrait d’un texte beaucoup plus volumineux, retrouvé chez lui. 1864. Rudolf C. d’Ablaing Van Gissenburg et le milieu librepenseur hollandais publient une première édition complète en trois volumes du Testament.
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08/12/2015
EL PRESIDENTE HUGO CHAVEZ
« Si le climat était une banque, les pays riches l’auraient déjà sauvé »
Hugo Rafael Chávez Frías (né le 28 juillet 1954 à Sabaneta, dans les Llanos, au Sud du Venezuela, et mort le 5 mars 2013 à Caracas), Président du Venezuela.
Jamais dans l’histoire de l’Amérique latine, un leader politique n’avait atteint une légitimité démocratique aussi incontestable. De son arrivée au pouvoir en 1999, à sa disparition prématurée et trouble à 59 ans, 16 élections ont eu lieu au Venezuela, il en a remporté 15. Il a toujours battu ses opposants avec un écart allant de 10 à 20 points. Sa trajectoire d’Hugo se caractérise par des dispositions politiques extraordinaires.
Elu président de la République du Venezuela le 2 février 1999, fondateur du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) se réclamant du bolivarisme. Il met en place un ensemble de réformes, désigné sous le nom de « Révolution bolivarienne », et comprenant la promulgation d'une nouvelle constitution, une politique de « démocratie participative ». Il s'appuie sur des alliances fortes avec les gouvernements socialistes de Bolivie, d'Equateur et de Cuba.
UN BILAN IMPRESSIONNANT
Une redistribution partielle de terres est lancée de même que des microcrédits et les cultures OGM sont interdites et les nationalisations se poursuivent dans la banque, l’électricité et l’acier. Une politique sociale généreuse mise en place à son arrivée au pouvoir et permise par les revenus du pétrole est poursuivie.
Près de 1,5 millions de Vénézuéliens ont appris à lire, écrire et compter.
Le nombre d’enfants scolarisés est passé de 6 millions en 1998 à 13 millions en 2011 et le taux de scolarité dans l’enseignement primaire est désormais de 93,2%.
Le Système national public de santé a été créé afin de garantir l’accès gratuit aux soins à tous les Vénézuéliens, 7 873 centres médicaux ont été créés au Venezuela…
LES GRANDES DATES
24 juillet 1983, création du Mouvement révolutionnaire bolivarien 200 d'orientation socialiste
6 décembre 1998, Chávez sort victorieux de l’élection présidentielle avec 56 % des voix.
Referendum du 19 décembre 1999 et mise en vigueur du « référendum révocatoire ».
30 juillet 2000. Chávez est réélu président avec 59,5 % des voix
3 décembre 2006, Chávez gagne l'élection présidentielle avec 62,8 % des voix
7 octobre 2012 Hugo Chávez est réélu président du Venezuela avec 55,07 % des voix
« L’empire américain fait tout ce qu’il peut pour consolider son système de domination... Nous ne pouvons autoriser que la dictature mondiale se consolide. La déclaration du dépositaire du monde — cynique, hypocrite, emplie de cette hypocrisie impérialiste provenant de leur besoin de tout contrôler…démocratie très originale qui s’impose par les armes, les bombes et l’artillerie. Quelle étrange démocratie ! » - Hugo Chavez
17:41 Publié dans Biographie, International, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hugo chavez, biographie courte | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook |