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24/11/2014

L'HUMANITE : Une souscription pour faire face à nos besoins financiers

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Par Patrick Le Hyaric, Directeur de l’Humanité. 

À la fin de l’éditorial fondateur de l’Humanité, Jean Jaurès déclarait que : « Faire vivre un grand journal sans qu’il soit à la merci d’aucuns groupes d’affaires est un problème difficile, mais non pas insoluble ».
Ce défi, depuis cent-dix ans, des générations de salariés et de militants de l’Humanité l’ont relevé, au prix d’efforts et de sacrifices considérables.
L’idée a pu s’installer que le journal, puisqu’il s’en était toujours sorti, continuerait à franchir les obstacles. Rien n’est moins sûr aujourd’hui.


Regardons les choses en face !
Aucun quotidien, aucun hebdomadaire n’est en bonne santé. Toute la presse écrite dans le monde entier connaît une crise profonde. Pas une semaine sans que soit annoncée une longue liste de restrictions de moyens de pagination, de regroupements de journaux et de nouvelles concentrations, de plans de réduction d’effectifs, de dépôt de bilan, voire même de fermetures pures et simples.


Les concentrations, les rachats de titres par des secteurs industriels et bancaires se multiplient. Qui peut croire que leur objectif est de développer le pluralisme de l’information, l’accès à la culture et le libre arbitre des lecteurs ? Personne ! Ils sont à la recherche d’un modèle économique où à partir d’un média, ils s’assurent à la fois une force d’influence, des activités lucratives et une main mise idéologique.


Pour y parvenir, ils s’appuient sur les questions réelles que pose la transition numérique qu’ils entendent détourner à leur seul profit. A l’échelle de la planète, il n’y a désormais plus qu’une vingtaine de grands groupes de médias exerçant une influence décisive sur la manière dont des milliards d’individus conçoivent le monde et la place qu’ils y occupent. Dans notre pays, la presse est désormais pour l’essentiel propriété du capital industriel et bancaire.


Le contexte dans lequel interviennent ces bouleversements est lui aussi inédit. Nous sommes face à une tentative d’utiliser la crise du capitalisme afin de chasser des consciences toute idée progressiste, toute valeur de gauche, jusqu’à vouloir en effacer le nom de la scène politique et publique. La guerre économique s’accompagne de ce qu’il faut bien appeler une puissante guerre idéologique, conduisant à la coïncidence entre les mutations de la presse et les transformations qui affectent la scène politique.


Nous aurons l’occasion de revenir sur ces enjeux de grande portée dans les semaines à venir. Toutes ces considérations nous conduisent à vous alerter, vous, les lectrices et les lecteurs de l’Humanité, de l’Humanité-Dimanche, les utilisateurs de notre plateforme numérique, les amis de l’Humanité et tous les militants communistes, progressistes, syndicaux. C’est un appel à la vigilance et à l’action que nous vous lançons, d’autant plus que nos publications sont menacées en cette fin d’année.


Les chiffres sont là, d’une froideur implacable : une hausse de plus d’un million d’euros de nos coûts de production, des recettes publicitaires qui diminuent de plus de cinq cent mille euros, une baisse de nos recettes de diffusion et une diminution drastique des aides publiques aux quotidiens à faibles ressources publicitaires, décidées sous la précédente législature auquel vient s’ajouter une nouvelle baisse d’au moins deux cent mille euros annoncée la semaine dernière et un déficit de la Fête de l’Humanité, malgré son vrai succès populaire.


Évidemment, il n’y a pas d’issue viable pour nos journaux sans un effort permanent pour élargir leur diffusion. Il ne s’agit d’ailleurs pas prioritairement d’un enjeu d’équilibre économique.


Est en cause, pour chaque lectrice et lecteur, chaque militant de la transformation sociale et écologique, la possibilité de se placer en situation de mener le combat politique et idéologique, dans les conditions de notre époque, en faveur d’une alternative au libéralisme sauvage et au capitalisme, de contribuer à l’unité des travailleurs et de toutes celles et ceux qui ont intérêt et besoin d’un autre gouvernement, d’une nouvelle majorité forte et durable possible avec un progrès substantiel des forces du Front de gauche, d’un renforcement de l’action syndicale dans les entreprises.


La question de l’élargissement de la diffusion de l’Humanité et de l’Humanité-Dimanche est donc partie intégrante de la construction d’un nouveau rapport de forces social, syndical, culturel et politique. Dans l’immédiat, une urgence s’impose à nous, pour faire face à de lourdes contraintes financières d’ici la fin du mois de décembre. Elle nous conduit à nous tourner vers vous, une fois encore, pour obtenir les moyens de trésorerie qui sont indispensables.


Tel est le sens de la souscription exceptionnelle que nous lançons, tout en étant conscient que les budgets des familles sont eux aussi de plus en plus contraints. Comme les précédentes fois, chaque don versé avec un chèque libellé à notre partenaire « presse et pluralisme pour l’Humanité » d’ici le 31 décembre bénéficiera d’une exonération fiscale de 66%. L’heure est à une grande mobilisation pour aider l’Humanité à faire face à ses besoins. Nous sommes convaincus que cet appel au secours sera entendu.


Pour faire un don : télécharger le formulaire de souscription ou faire un don en ligne

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11:50 Publié dans Actualité, L'Humanité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'humanité, souscription | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |

18/11/2014

Les vérités oubliées de la Révolution Espagnole

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Jean Ortiz, lui même fils de la République espagnole et de l’antifascisme nous offre avec cet ouvrage, qui bat en brèche les révisionnismes, manipulations et caricatures de toutes sortes, un regard clair et percutant sur l’histoire espagnole de 1931 à nos jours.

Écrasée par le soulèvement fascisant de juillet 1936, enfouie, oubliée, trahie pendant plus d’un demi-siècle, la République dont l’histoire officielle pensait se défaire est enfin de retour !

Non, la loi d’amnistie espagnole n’était pas la loi vertueuse ou cicatrisante tant attendue. Établir une équivalence morale entre les vainqueurs et les vaincus de la guerre d’Espagne, c’est une autre façon de cracher sur les tombes !

Non, les Républicains n’étaient pas des « rebelles » : ils défendaient une Constitution approuvée et un gouvernement légal.

Afin de justice plutôt que de revanchisme, il était devenu indispensable de tout reprendre à son commencement. Et de le raconter avec la fameuse sévérité des faits : l’anarchisme, la Commune asturienne de 1934, les véritables relations entre Staline et la République, les conflits inter-républicains, la non-intervention française, la politique de réconciliation nationale du PCE, l’anti-franquisme, les fosses communes, les « enfants volés », puis les travaux du juge Garzon, puis les « Indignés », etc.

L'auteur :

La victoire des franquistes oblige son père, combattant républicain, puis guérillero (résistant) en France, à vivre un exil toujours recommencé.

« Manchega », la famille a payé un lourd tribut à la défense de la République : sept fusillés.

Homme de passion, Jean Ortiz conjugue, depuis quarante ans, engagement dans le combat de mémoire et honnêteté du travail historique. Il a consacré plusieurs ouvrages aux Républicains et antifascistes espagnols (aux éditions Atlantica) : Mi guerra civil (2005), Rouges : maquis de France et d’Espagne. Guérilleros en Béarn (2007), Che plus que jamais (2007), Guérilleros et mineurs (2011), De Madrid à Valparaiso. Neruda et le Winnipeg (2011).  

Eugénie Barbezat   : http://www.humanite.fr

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12:05 Publié dans Espagne, Guerre, Guerre d'Espagne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean ortiz, guerre d'espagne | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook |

11/11/2014

GRANDE GUERRE : Ce qu'Emma n'a pas pu dire devant François Hollande - Exclusif l'Humanité

Hollande, lycéenne, grande guerre

En déplacement dans le Pas-de-Calais pour commémorer l’armistice du 11 novembre 1918, François Hollande n’aura pas entendu la parole vraie d’Emma, mais un discours imposé à la lycéenne.

En ce 11 novembre 2014, le Président de la République est présent au Mémorial Notre Dame de Lorette à Vimy Lorette dans le Pas-de-Calais pour commémorer l’armistice qui a mis fin à la Première Guerre Mondiale.
La cérémonie se veut émaillée de prises de parole, dont celle d’Emma Muyssen, qui aura dix-sept ans en décembre prochain, élève de Terminale ES du lycée Fénelon de Lille. L’adolescente ne sait pas sur quels critères elle a été choisie pour représenter la jeunesse. Dans les jours qui ont précédé ce rendez-vous, retransmis en direct à la télévision, elle rencontre l’historien Damien Baldin, connu sur ses recherches sur les animaux domestiques et surtout nommé Conseiller pour l'action territoriale dans le cadre de la Mission du Centenaire 14-18.
 
Mais, quelle n’est pas la déception d’Emma lorsqu’elle découvre qu’il ne lui est pas permis de contribuer à la rédaction du discours qu’elle sera chargée de prononcer devant le Président et nombre de personnalités. La lycéenne a confié ce message à l’Humanité : 
 
 Hollande, lycéenne, grande guerre« Je suis émue à l’idée d’être là pour rendre hommage à tous ces soldats, même si  j'aurais aimé faire plus partager mon émotion à travers un texte auquel j’aurais pu contribuer en y ajoutant ne serait-ce que quelques mots sur des choses me semblant importantes. J’aurais ainsi pu faire ressentir l'horreur de ce charnier dans lequel avaient été envoyés des millions d’hommes pour des raisons qui bien souvent les dépassaient, ne pouvant même pas percevoir l’avancée en termes militaires.
Les Etats menant la guerre avaient le droit de vie ou de mort sur ces hommes. Aucun responsable ne fut jamais jugé pour ce « crime contre l’humanité ».
 
Hollande, lycéenne, grande guerrePourtant 18,6 millions d’êtres humains furent broyés par les mâchoires d’acier de la guerre, autant d’individus ont souffert du froid, de la saleté, de la faim, des bruits continus des obus, traumatisés par la vision de l’horreur, des corps déchirés et de cette mort de masse inhumaine.
Des centaines d’entre eux seront fusillés, coincés entre les balles ennemies et celles de leur propre pays, pour avoir dit non à ce charnier, pour avoir tenu à leur humanité, pour avoir voulu voir l’ennemi comme un être humain, pour avoir voulu vivre. »
 
Emma évoque ici, les fusillés pour l’exemple, dont ceux des mutineries de 1917. Mais, l’historien, Damien Baldin a été formel : si elle veut changer le texte prévu il faudra obtenir l’aval de l’Elysée et selon lui, c’était inutile d’essayer, un tel contenu ne passerait pas…
 
La lycéenne a pensé un temps, attendre le jour J, que le micro s’allume en direct pour s’exprimer avec sincérité, sans s’en tenir au discours officiel « bourré de fautes d’orthographe » qu’elle trouve décidément « trop convenu ». Elle l’a cependant prononcé tel quel pour ne pas mettre son établissement scolaire dans l’embarras.
 
Un établissement qui vient déjà d’être sous les feux de l’actualité suite à la tentative de suicide par défenestration d’un de ses élèves de Seconde. Mais, Emma a eu à cœur de porter seule ces faits de censure à la connaissance de tous en écrivant ses lignes. Des lignes de front pour la justice et la liberté.
 
Jean Jaurès en 1903, dans son célèbre discours à la jeunesse soulignait que, « la République est un grand acte de confiance et un grand acte d’audace ». Comment ne pas songer qu’Emma s’est retrouvée en ce 11 novembre 2014 devant une République dominée par la défiance et la lâcheté. Devant une République « qui n’est pas prête à regarder son Histoire en face », comme elle dit.

Laurence Mauriaucourt : http://www.humanite.fr/exclusif-ce-quemma-na-pas-pu-dire-devant-francois-hollande-557324

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